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Certes, Olivier Besancenot avait toujours dit et répété qu’il ne serait pas « l’Arlette de la LCR ». Il ne le sera pas du NPA non plus. Tant mieux pour la vitalité démocratique. C’est une leçon adressée à tout le marigot de politiciens carriéristes. Mais...
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Il avait ajouté, dès 2001, qu’il lutterait, en conservant son emploi de facteur, contre toute professionnalisation de la vie politique, source d’une personnalisation outrancière qui fait le miel de médias succombant aux connivences voire aux collusions. Nous le voyons depuis quelques mois : les articles en promotion se suivent. En ce moment, on a du François Hollande du matin au soir après une longue période dédiée à Marine Le Pen qui a reçu maints brevets de « bonne républicaine » de la part du petit monde des commentateurs qui comptent voire même d’un lointain rejeton de Jules Ferry, philosophe, paraît-il, de son état.
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Il n’empêche qu’il y le fond et la manière. D’accord pour le fond. Mais, pourquoi n’annoncer qu’à moins d’un an du scrutin présidentiel qu’il n’en serait pas ? L’ex-porte-parole a laissé entretenir le doute jusqu’à ces derniers jours y compris auprès de ses proches tant les pressions pour qu’il « candidate » à nouveau étaient fortes. L’intéressé est trop fin politique pour ignorer que sa tardive décision a joué un rôle pernicieux dans la vie récente du NPA ni ne sera sans conséquences à l’avenir.
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Le NPA est dans une situation délicate. Après un congrès calamiteux concluant deux années d’existence durant lesquelles le NPA s’est laissé enivrer par des tentations isolationnistes, il est aujourd’hui confronté à la non-candidature surprise d’Olivier Besancenot, décision personnelle dans une formation où si l’individualité est fortement respectée, le « collectif » est de règle pour des décisions politiques de cette importance. Cette situation ne peut qu’amplifier des doutes internes voire participer à une nouvelle crise de militantisme.
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Soyons clairs. C’était avant le congrès de février dernier qu’Olivier Besancenot aurait du annoncer sa respectable décision. S’il en avait fait part lors de la rentrée politique de septembre, la « face du congrès » de février dernier en aurait été profondément changée. Nombre de militants qui ont voté pour la plate-forme défendue, entre autres, par Olivier Besancenot espéraient ainsi conforter sa candidature. Ils auraient vraisemblablement été plus à l’écoute du « tournant unitaire » défendu par une des trois « motions ».
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Tournant unitaire ? Il ne s’agit évidemment pas de se rallier à un Front de Gauche dont on ne sait toujours rien de sa stratégie en cas de victoire du social-libéralisme sinon que les déclarations du PCF ne laissent planer aucun doute sur sa volonté de participer à cette future (éventuelle) gauche-FMI sans autres contreparties que de tenter de sauver le maximum de ses députés grâce aux voix du PS.
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De cette situation de laquelle l’hypothèse Besancenot disparaît, il convient, pour le NPA, de faire la démonstration qu’il est disposé à soutenir une candidature réunissant toute la gauche radicale.
Il ne manque pas de personnalités charismatiques fortement estimables dans les milieux altermondialistes, écolos radicaux, associatifs ou syndicaux susceptibles de représenter l’arc des forces de la gauche de gauche en 2012.
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C’est à cette tâche que toutes les formations se situant à la gauche du social-libéralisme doivent s’atteler sans tarder.
Dans l’immédiat, cela signifie donner suite aux premières discussions qui ont eu lieu entre les formations du Front de gauche et le NPA afin, notamment, de poursuivre publiquement le débat autour des questions dites stratégiques.
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Puisqu’il semble, aux dires des participants, qu’un accord soit possible sur les options programmatiques…