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Billet de blog 9 mars 2009

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NPA, PC - PG, élections européennes, têtes de listes, ...je pouvais interviewer Besancenot, j'ai préféré m'interroger.

Mon interview par moi-même, désormais simple militant avec des convictions et, heureusement, des doutes. La grosse tête ? Non, une formule simple pour faire part aux médiapartiens où en est le NPA sans tomber dans l'article laudateur. Evidemment, certains vont me trouver partisan. Ils auront raison même si j'ai tenté d'éviter toute "charge héroïque militante".... 

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Mon interview par moi-même, désormais simple militant avec des convictions et, heureusement, des doutes. La grosse tête ? Non, une formule simple pour faire part aux médiapartiens où en est le NPA sans tomber dans l'article laudateur. Evidemment, certains vont me trouver partisan. Ils auront raison même si j'ai tenté d'éviter toute "charge héroïque militante"....

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JRV : Au mois de juin prochain, se dérouleront les élections européennes. Si certains sondages accordent des scores flatteurs au NPA, quelles décisions ressortent du Comité Politique National (CPN) du NPA, réuni ce week end ?

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JRV : D’abord je dois dire qu’à la différence de beaucoup d’autres formations politiques, nous n’avons pas les yeux rivés sur les seules élections européennes… ni sur 2012.

Pour nous, comme d’ailleurs pour la majorité de la population, la question centrale est de savoir comment répondre aux coups terribles que le gouvernement et le patronat nous infligent, jour après jour, prenant prétexte de la « crise ». Les prochaines élections s’inscrivent tout autant dans le cadre des combats quotidiens menés contre les terribles coups que porte l'équipe sarkozyste au socle social et à la démocratie que dans celui d’une lutte globale contre les effets dévastateurs de la crise du système capitaliste. Que l’on ne compte pas sur nous pour avoir, lors d’élections, une tactique particulière avec des alliances distinctes le temps d’un scrutin.

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Bien sur, nous voulons poursuivre le combat unitaire tel qu'il s'était organisé lors du "Non de gauche" au référendum sur la constitution européenne ; mais donner l’illusion que l’on peut reproduire cette coalition comme le clame le couple formé par le PC et les amis de Jean-Luc Mélenchon (PG) est illusoire. C’était plus facile de se mettre d’accord pour dire non à un projet de constitution libérale que oui à un programme anticapitaliste. La preuve : aujourd’hui, la plupart de nos alliés d’hier rejoignent les partisans du oui, sans problème, estimant que le « problème est dépassé ». C’est le cas de tous les « PS du non » sauf Mélenchon, de la plupart des Verts sans parler de José Bové, parti sous d’autres cieux que celui de l’antilibéralisme.

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Nous n’avons ménagé aucun effort unitaire, rencontrant à plusieurs reprises le PCF, le Parti de Gauche, les Alternatifs et tous les groupes à gauche du PS. Nous leur avons dit que nous voulions, dans les luttes comme dans les élections, un accord durable tant sur le contenu que sur les alliances qui ne peuvent tenir seulement le temps d’un scrutin. Ainsi, le PC, au lendemain des Européennes, quitterait l’alliance faîte pour ce scrutin pour retomber dans les bras du PS pour les régionales. Huit mois plus tard dans le seul but de conserver ses élus !

C’est « fort de café ». Et, dire que c’est le couple PC-PG qui joue aux « unitaires jusqu’au bout » en dénonçant je ne sais quel isolement du NPA !

Plus personne, désormais, ne peut accepter de tels comportements politiciens.

Cela rend encore plus singulier le ralliement à cette « coalition » de Christian Picquet et d’une ou deux dizaines de membres du NPA. C’est désormais leur problème que d’assumer de telles contradictions et il ne s’agit aucunement de prononcer des condamnations à leur égard malgré l'inélégance de leur attitude.

Notons que la tendance que ce camarade dirigeait ( 16 % des votes lors du congrès) a éclaté et que nombre de militants de cette sensibilité tiennent à rester au sein du NPA. Hier, dimanche 8 mars, le vote de leur motion au CPN n'a recueilli que 7 voix sur 169 présents.

Je ne sais comment cela sera rapporté par « la grande presse » mais je ne suis pas certain que ces comportements individuels passionnent les foules.

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Parlons clair. Le PC comme Le PG ne sont d’ailleurs pas opposés à la gestion des institutions avec le PS et prennent comme référence « Die Linke » en Allemagne. Celui-ci, par exemple, dirige Berlin avec le SPD. Un seul fait devrait les alerter : les embauches des enseignants berlinois sont désormais des contrats privés précarisés. Ils ne sont plus fonctionnaires et quittent donc Berlin pour d’autres landers. Quel progrès !

Commençons donc déjà à nous retrouver aujourd’hui dans les luttes. Cela n’est déjà pas toujours facile. Sur notre proposition, il a fallu des jours de discussions pour arriver à un texte commun de soutien aux mouvements de grèves !

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Aux Européennes, nous serons présents pour y défendre le contenu d’une Europe sociale, écologiste et de solidarité internationale. Et si, malgré un scrutin totalement antidémocratique par la découpe en huit circonscriptions qui ne recouvrent aucune réalité, nous avons des élus, ils seront les délégués de nos luttes et de nos espoirs au sein du Parlement européen.

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JRV : Hier, le « parlement » du NPA, le CPN, s’est prononcé sur les « têtes de listes » aux Européennes. Quelles sont-elles ?

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JRV: Tout d’abord, une région, la circonscription grand ouest est laissée en suspens car nous la réservons à nos amis « rouges et verts », les Alternatifs. Nous attendons leur réponse quant à notre offre. Leur direction consulte ses militants. Si leur réponse devait être négative, ce que nous regretterions, la liste serait menée par une infirmière de l’hôpital de Carhaix dont la récente lutte, partagée par toute la population, a fait la « une » de la presse.

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Pour les autres grandes régions, hors DOM – TOM et Grand Ouest, pour l'instant:

- dans le Sud-Est, c’est notre ami, citoyen belge, Raoul Marc Jennar, chercheur altermondialiste,

- dans le Sud-Ouest, il s’agit de Myriam Martin, une enseignante toulousaine, militante RESF.

- pour la circonscription Centre, c’est Christian N’Guyen, salarié précaire dans la Creuse, militant des collectifs de défense des services publics.

- En Ile-de-France, un jeune enseignant d’Argenteuil, Omar Slaouti

- pour le « Nord -Normandie », Christine Poupin, technicienne dans les usines Total rouennaises.

- pour l’Est, nous attendons qu’Yvan Zimmermann, ouvrier chez Peugeot à Mulhouse, nous confirme son accord définitif.

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Olivier Besancenot ne conduira pas de liste. Il sera en troisième position en Ile-de-France et sera l'un des principaux porte-parole d'une campagne qui se jouera nationalement.

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JRV : Dans certains milieux, le soupçon que le NPA ne soit qu’une « grosse LCR bis » n’est pas totalement levé. Quels messages as-tu envie d’adresser pour lever toute ambiguïté ?

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JRV : Le soupçon est légitime… surtout pour ceux qui nous connaissent mal. Mais, depuis notre fondation, nous avons toujours expliqué que notre organisation ne pouvait ni ne voulait avoir la prétention de rassembler tous les anticapitalistes et qu’il faudrait susciter et participer à des recompositions. Nous avons tout essayé dans le passé avec des « accords au sommet » entre groupes, tendances, sous groupes…

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Nous avons été partie prenante de coalitions électorales avec des ex-PC comme celle autour de Pierre Juquin à la présidentielle de 1988. Ces tentatives ont échoué. Aujourd’hui, dans une période où des dizaines de milliers de gens se sentent orphelins d’un débouché politique, la période nous a semblé favorable pour prendre l’initiative. Mais, cette fois-ci, en partant de la base. Alors que nous comptions plus de 9000 militants cotisants il y a un mois, des milliers de nouveaux contacts, d’adhésions, sont venus nous renforcer. Certes, il faudra évidemment faire un bilan d’ici un an ou deux pour valider ce « bon départ ».

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Quant aux preuves que nous pouvons livrer s’il s’agit bien d’une toute autre étape que le simple élargissement de la LCR, le plus simple, pour ceux et celles qui doutent encore et qui sont intéressés par notre démarche, c’est de venir voir comment cela se passe au NPA même si aucun de nos 480 comités ne se ressemble. Enfin, quelle autre organisation, après avoir profondément renouvelé sa direction, en la rajeunissant et en la féminisant, a accepté de se dépasser jusqu’à l’auto-dissolution pour laisser place à une formation totalement neuve dont les principes fondateurs n’ont plus rien à voir avec ceux qui régissaient l’ex-LCR ?

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