Par Dr. Anat Matar, Sharon Weill et Anat Guthmann,
militantes israéliennes pour la paix.
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Reporters Sans Frontières [peu suspect de critiques à l'égard de l'Etat hébreu]
a placé Israël au 149e rang sur 160 pays en ce qui concerne le respect de la
liberté de la presse.
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Cela fait plus de deux ans que les journalistes israéliens n'ont plus le
droit d'entrer dans la bande de Gaza. Amira Hass et Shlomi Eldar, deux
reporters réputés, qui avant le début de l'offensive avaient bravé
l'interdiction et fait une série de reportages depuis Gaza, ont été arrêtés dés leur
retour en Israël.
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décision de la Haute Cour de Justice israélienne d'autoriser (seulement)
huit représentants des médias du monde à accéder à Gaza, sous la stricte
supervision de l'armée - et même cette décision ridicule n'a pas été
respectée par l'Etat.
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En revanche, il y a actuellement plusieurs dizaines de journalistes présents
à Sderot et dans d'autres villes proches de la frontière sud d'Israël. Ce fait produit un déséquilibre dans la couverture des évènements,ce qui est exactement le but que cherche à atteindre
Israël dans sa lutte pour gagner la guerre médiatique - le monde ne voit
que ce qu'Israël veut bien lui faire voir.
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Des journalistes étrangers ont été détenus, et des forums « on line » se sont
vu requis d'enlever des textes que l'IOF considérait comme "dangereux pour
le moral ou la sécurité". Le parlement s'est volontiers joint au
mouvement, avec par exemple un député important de la Knesset qui a
proposé de "bloquer la diffusion d'Al Jazeera et Al Arabiya à cause de
leur effet démoralisant sur la population arabe". Ces actions placent
Israël dans la catégorie des dictatures militaires avec des pratiques
semblables à celles de l'Iran, la Chine, la Birmanie ou le Zimbabwe.
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La répression des manifestations en Israël : arrestations de masse,
enquêtes et menaces.
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Depuis le début de l'offensive à Gaza, les Israéliens qui ont protesté ont
du faire face à des brutalités policières et militaires dans la plupart
des manifestations pacifiques quotidiennes. Plus de 600 citoyens
israéliens ont été arrêtés lors de manifestations non-violentes contre la
guerre, pour les faits de troubler l'ordre public, brandir des drapeaux
palestiniens, et affecter le moral de la nation.
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D'autres ont été convoqués pour interrogatoire par les services de sécurité,
avertis de ne pas prendre part à des manifestations, parfois placés en résidence
surveillée et interdits de séjour dans certaines villes. La grande
majorité des personnes arrêtées sont des citoyens arabes ; à peu près 30
autres appartiennent à la gauche juive antisioniste. Un tiers a moins de
18 ans. Enfin, plus de 80 personnes ont déjà été inculpées.
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Des manifestants palestiniens, israéliens et internationaux, participant à des
manifestations non-violentes en Cisjordanie, ont subi une brutale
répression militaire, l'armée tirant à balles réelles, tuant 4 manifestants palestiniens.
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Le véritable degré de démocratie se mesure en temps de conflit. Les
évènements récents ne sont que les derniers d'une longue liste dans
l'oppression exercée par Israël sur ses citoyens juifs et palestiniens, ainsi que sur
les habitants palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie.
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En leur refusant les droits démocratiques de base, comme la liberté de la presse
et le droit à manifester, Israël s'est une nouvelle fois révélé bien
éloigné des valeurs démocratiques qu'il prétend défendre.
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NB Cette critique sévère des libertés en Israël ne vaut pas absolution pour
les régimes totalitaires arabes ou non.