Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

502 Billets

2 Éditions

Billet de blog 13 avril 2009

Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

De quel anti-sarkozysme Médiapart est-il porteur ? Accessoirement, retour sur la journée du 21 mars et ses suites.

.  Certes, l’anti-sarkozysme auquel il est fait allusion dans le titre de ce billet est une facture bien réductrice de poser la question d’une supposée « ligne éditoriale » de Médiapart réduite à un « anti » eu égard au foisonnement des articles qui truffent ses pages.

Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

.

Certes, l’anti-sarkozysme auquel il est fait allusion dans le titre de ce billet est une facture bien réductrice de poser la question d’une supposée « ligne éditoriale » de Médiapart réduite à un « anti » eu égard au foisonnement des articles qui truffent ses pages.

.

D’autant que maints articles tels ceux de Martine Orange ou Laurent Mauduit, pour ne prendre que deux exemples traitant particulièrement du « capitalisme de connivence », produisent des textes qui n’ont pas valeur unique de dénonciation des pratiques de Rolex 1er mais déboutent concomitamment les usages de la Mitterrandie et de ses descendants sans oublier le « Président désormais préféré » des français, Jacques Chirac.

.

D’autres comme Mathieu Magnaudeix plongent dans les pratiques patronales et nous entraîne au fond de sales abîmes ou règne un MEDEF ivre de ses « bons droits » et de ses comptes secrets.

Trois références qui pourraient être multipliées tant l’excellence des articles qui nous sont présentés sont patents.

.

Références auxquelles il convient d’ajouter le brio des trop rares feuillets d’Edwy Plenel.

.

Ces papiers ne peuvent être réduits à un anti-sarkozysme du pauvre, style Marianne – sur lequel je reviendrai.

.

Le site d’infos des « oppositions raisonnables » ?

.

Une mise au point préventive : militant anticapitaliste, je ne recherche pas dans Médiapart des papiers qui conforteraient, jour après jour, mes opinions – plus complexes, d’ailleurs, que ce que traduisent mes propres billets trop souvent rédigés à la va-vite.

Abonné à Médiapart depuis son pré-lancement, j’y trouve l’essentiel de ce que je trouvais dans Le Monde quand ce quotidien était encore Le Monde.

Tout simplement. Et c’est beaucoup.

.

Sans deviser, trop globalement, sur une présumée ligne éditoriale, j’ai néanmoins le sentiment diffus d’avoir sur écran un journal favorisant « les oppositions raisonnables » au sarkozysme. Les premières pages du club régulièrement dédiées à Terra Nova (1), ne peuvent être le fruit du hasard alors que les idées transbahutées par cette fondation sont souvent étourdissantes d’indigence.

.

Aussi l’idée que l'anti-sarkozysme de Médiapart s'incarne principalement sur ses composantes « centre gauche / centre droit » fait-elle son chemin.

D’aucuns y ont même vu une mainmise du bayrouisme alors que cette impression n’est due, à mon sens, qu’au prosélytisme de deux ou trois activistes forcené(e)s du MODEM glorifiant, par de leurs longs et répétitifs commentaires, leur homme providentiel que les sujets des billets soient « les épiciers de Tarnac », la météo, les saillies de pur sang ou l’OTAN.

.

Je ne crois pas du tout à la thèse "du complot" MODEM – Médiapart ici et là évoquée mais, je me répète, des préférences parfois affichées pour « l’opposition précautionneuse ». Celle qui ne mange pas de pain…

.

Cette appréciation – réversible - est accréditée par les actions entreprises avec Marianne, ou sévit le fantôme de JFK (2), tête de liste du MODEM dans l’Est ou Le Nouvel Obs , hebdo du PS – FMI, désormais dirigé par Denis Olivennes qui ne s’est pas illustré au sein du groupe PPR, à la FNAC, comme un « patron social», loin s’en faut.

.

Ces partenariats peuvent-ils être des signes dépourvus de sens ?

Evidemment non. L’acriticisme sur ces nébuleuses politiques oscillant entre centrisme et social-libéralisme est manifeste.

.

Que dire, en outre, des contenus de ces publications hebdomadaires dont l’une d’entre elles s’adonne à un poujadisme peu ragoûtant et l’autre à l’exacerbation de la plus imbécile des concurrences avec ses classements des hôpitaux ou des lycées ?

L’un est une sorte d’organe central clandestin du MODEM (après avoir roulé pour Chevènement !), l’autre flirte avec le strauss-kanhisme de droite (si cela peut exister!)

.

Un espace – rare - de liberté, malgré tout.

.

Entendons-nous bien. Cela n’autorise aucunement de suspecter que tous les journalistes de Médiapart, y compris les cofondateurs, partagent ces penchants et seraient des "agents actifs ou dormants" d'un tandem PS - Bayrou.
Maints articles, tous les jours, démontrent le contraire.

Ainsi, pour ne prendre qu’un seul exemple, les nombreux papiers de la correspondante sud-américaine, Lamia Oualalou, sont, pour le moins, assez favorables aux pays qui poursuivent des voies d’émancipation sociale bien éloignées de ce que sont susceptibles de produire les « pensées » bayrouiste ou strauss-khanienne…

.

Au demeurant, Médiapart, au-delà des choix qui semblent composer avec "l'opposition raisonnable", est un espace de liberté rare sur le web et dans les médias en général.

.

La bévue du 21 mars.

.

De la journée de débats, fort divers, du 21 mars n’a été retenu que celui traitant de « l’hyperprésidentialisme » avec la participation de Marielle de Sarnez, figure du MODEM et du « socialiste » David Assouline.

.

J'ai suffisamment donné mon sentiment sur cette initiative pour ne pas y revenir longuement.

Pour les initiateurs de ce débat, ces deux personnalités politiques n’auraient été invitées que pour produire un débat « à front renversé » où salle et autres intervenants pouvaient mettre en difficulté ces deux représentants, politiciens présidentialistes en diable.

Paraît-il qu’ils ont effectivement été mis en embarras.

Très bien, mais pour 30 ou 40 personnes qui ont vu Mme de Sarnez et le sénateur Assouline en difficulté sur le thème de l'hyperprésidentialisme, des milliers de lecteurs de Médiapart n'auront retenu que l’excluante présence politique du MODEM et du PS à une journée de débats organisée par Médiapart.
C'est là que cela coince sérieusement.
D'autant que Mme Kraft était une "concluante"...
Pour le moins, il y a eu erreur d'appréciation des "organisateurs".
On attend toujours de leur part un article sur cette journée et, plus particulièrement, sur cette bévue qui a déclenché une petite tornade dans le monde médiapartien.

.

Certes, cela n’a pas fait l’ouverture des JT de 20h00 !
Résultat : le seul billet paru sur ce sujet dans Médiapart est celui de...Mme Kraft, prosélyte atteinte d’un bayrouisme aiguë !

.

Question non piégée : pourquoi aucun des cofondateurs n’a-t-il produit un papier sur cette journée en donnant son sentiment sur ce que je baptise, peut-être à tort, une bévue ?

D’autant que le seul résultat tangible de cette journée s’est soldé par l’explosion de l’Association des Lecteurs de Médiapart après moult démissions dont celles de son Président et de sa Trésorière (et incidemment de moi-même).

Ne revenons pas sur les petits complots infantiles qui suivirent.

Soyons généreux et… « humanistes » !

.

Une ALM, pourquoi ?

.

La constitution peut être un peu trop hâtive de l'ALM, l'Association DES lecteurs de Mediapart (constitution au cours d’une sympathique réunion à laquelle j’ai assisté) a conduit à des incompréhensions voire des soupçons que je juge immérités.

.

Fallait-il, faut-il une Association des Lecteurs de Médiapart (ALM) ? Pourquoi pas une asso DE lecteurs pour prévenir toute interprétation tendancieuse ? Quelle représentativité pour quelles missions ? Comment la constituer pour que chacun(e) des lecteurs de Médiapart s’y retrouve ?

Autant de questions auxquelles je n’ai pas de réponse, bien incertain du bien- fondé de créer une ALM 2 !

.

Ami(e)s médiapartiens, partant pour de courtes vacances, il me sera agréable de découvrir vos commentaires (et d’y répondre) lors de mon retour d’ici 8 jours…

.

(1) Terra Nova est un think tank qui se proclame « progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe ».

La Fondation se fixe des objectifs prioritaires :

- Favoriser la rénovation intellectuelle de la social-démocratie

- Produire de l’expertise et des solutions politiques opérationnelles

.

(2) Jean-François Kahn, journaliste volontiers iconoclaste, 71 ans, créateur et dirigeant de L’Evénement Du Jeudi puis de Marianne. Cheminements politiques aussi touffus que ses pseudonymes dans la presse : fervent supporter de Chevènement en 2002, il déclare sa flamme à Bayrou…cinq ans plus tard !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.