Trois plate-formes avaient été proposées au dernier congrès du NPA en février dernier. Pour résumer, au risque de caricaturer, une des plate-formes revendiquait une stratégie identitaire, isolationniste de fait (PF2). Une autre, en accord avec les principes fondateurs du NPA entendait dépasser les « vieilles lunes » de l’extrême gauche et proposait de s’ouvrir à tous les courants de la gauche radicale y compris à ceux n’ayant pas nécessairement une position anticapitaliste cohérente (PF3). Enfin, la PF 1 qui réunissait nombre de dirigeants comme Olivier Besancenot rassemblait, à l’image de ce dernier, des « révolutionnaristes » mais également des « pragmatiques » soucieux d’offrir une majorité, même hétérogène, au NPA. Les votes des militant(e)s en décidèrent autrement : aucune plate-forme n’obtint la majorité.
.
Après le Comité Politique National (CPN) du week-end dernier, la PF1 a éclaté. Une partie d’entre elle, les « révolutionnaristes », a voté avec la PF2 tandis que l’autre partie, les « pragmatiques », rejoignaient, sur bien des points, la PF 3 avec le souci d’impulser une dynamique en phase avec les nécessités politiques qui condamnent tout repli isolationniste.
.
En fait, il n’existe plus de PF1 et malgré des sensibilités différentes qui demeurent ne subsistent que deux grandes options qui seront soumises aux votes des militant(e)s en juin.
Soit le repli identitaire soit une démarche ouverte, éco-socialiste se débarrassant des « textes sacrés » pour renouer avec les raisons de la fondation du NPA.
.
Deux mots sur la défunte PF1 : cette Plate-Forme - qui a co-dirigé le NPA de sa fondation jusqu'au dernier congrès - rassemblait des militants dont les désaccords sur la stratégie et le type de parti à construire étaient patents.
Lors des discussions nationales avec les autres forces de la gauche radicale tant pour les europénnes que pour les régionales ces dirigeants s’étaient déjà divisés sur la démarche à suivre et notamment sur les « conditions » pour un accord avec le FdG.
.
Ces contradictions internes à cette plate-forme ont concouru aux résultats calamiteux de la démarche « unitaire » engagée.
.
Après le congrès de crise en février dernier et le retrait, aussi tardif qu’inopiné d'Olivier Besancenot pour 2012, ces militants « pragmatiques » - dont Myriam Martin et Pierre-François Grond - n'avaient plus aucune raison de rester avec ceux qui rejoignaient, tels Olivier Besancenot ou Christine Poupin, l’aile identitaire du NPA.
Le premier acte de cette rupture a été la forte proportion d’ex-PF1, lors du dernier CPN, qui a voté une démarche rompant avec toute position sectaire.
.
La PF1 qui jouait le rôle de pivot au sein de la direction du NPA est morte.
A vrai dire, c est une bonne nouvelle qui va permettre de proposer deux options claires à l’ensemble des militant(e)s.
Bien sur, il aurait été souhaitable que cette décantation politique intervienne plus tôt et, si possible, avant le congrès qui ne se serait ainsi pas terminé sur une situation bloquée..
Pour toutes celles et tous ceux, militant(e)s du NPA, qui veulent sortir d’un isolationnisme mortifère, les enjeux de la prochaine consultation des militant(e)s prend une importance considérable et dépasse évidemment les seuls enjeux électoraux de 2012.
.
Au rétrécissement idéologique prôné par la PF2 et la partie de la PF1 qui l’a rejointe, il s’agit d’opposer l’option d’une majorité « pluri-sensibilités » proposant une puissante stratégie volontariste de « renaissance », dégagée de toutes les crispations qui ont « bousillé » les deux premières années d’existence du NPA.
.
A ces conditions, le NPA, régénéré, pourra jouer le rôle pour lequel il a été fondé.
Enfin !!!
.