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Billet de blog 18 novembre 2009

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Le PS: « On ne voit pas bien où Nicolas Sarkozy nous mène »...

. Dimanche dernier, lors de l'émission C/Politique - qui n'est pas, loin s'en faut, une réussite * - Arnaud Montebourg emboîtait le pas à François Hollande qui ne faisait que reprendre la litanie des autres dirigeant(e)s du PS, porte-parole inclus, pour, doctement, nous dire "qu'il ne voit pas bien où Sarkozy nous mène" !Depuis deux ans et demi, c'est irrémédiablement, avec le terme « rassemblement », les seules paroles intelligibles produites par la « rénovation socialiste ».Et pour tout partisan d'une gauche, même « raisonnable », cette antienne est ahurissante.

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Dimanche dernier, lors de l'émission C/Politique - qui n'est pas, loin s'en faut, une réussite * - Arnaud Montebourg emboîtait le pas à François Hollande qui ne faisait que reprendre la litanie des autres dirigeant(e)s du PS, porte-parole inclus, pour, doctement, nous dire "qu'il ne voit pas bien où Sarkozy nous mène" !

Depuis deux ans et demi, c'est irrémédiablement, avec le terme « rassemblement », les seules paroles intelligibles produites par la « rénovation socialiste ».

Et pour tout partisan d'une gauche, même « raisonnable », cette antienne est ahurissante.

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Nous avons un pouvoir néo-vichyste, tout-sécuritaire, xénophobe et ultra-libéral qui déconstruit, pas à pas, ce qui reste du socle des droits sociaux et démocratiques conquis de haute lutte au fil des décennies par le mouvement social et voici le PS - tendances FMI, OMC, Kouchner et Rocard confondues - qui nous sort constamment « qu'il ne voit pas bien où Sarkozy nous mène »...

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S'érige avec persévérance, sous les dehors d'agitation décousue de l'hyper-Président, les bases d'une société de brutalité sociale pilotée par un clan retranché de privilégiés du CAC 40 et de courtisans célinesques, sorte de comité des forges mondialisé, et le PS ne voit pas "où Sarkozy nous mène" !

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Serait-ce une vue de l'esprit, une médisance, d'un militant de la gauche de gauche, forcément exagérée pour les besoins de sa cause ? Je reproduis, ci-dessous, une tribune, bien plus abrupte que mes propos, de Christian Salmon (auteur de « Storytelling ») dans Le Monde daté de lundi dernier :

"Monstrueux" - c'est l'adjectif employé par Marie NDiaye - de reconduire manu militari des Afghans dans leurs pays en guerre, "monstrueux" de traquer des enfants sans papiers dans les écoles maternelles. "Monstrueux" de criminaliser ceux qui prennent leur défense, comme aux pires heures de l'histoire de France. "Monstrueux" d'avoir tant valorisé l'expulsion, le rejet de l'autre, la clôture sur soi, qu'il est désormais plus coûteux pour la communauté nationale d'expulser que d'accueillir, d'honorer les statistiques de reconduites aux frontières que de respecter les lois de l'hospitalité.

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Doit-on poursuivre ? "Monstrueuse" la législation sur les malades mentaux, la responsabilité pénale des mineurs, le tout-sécuritaire, les tentatives réitérées de fichage de la population, la traque des délinquants dès le plus jeune âge, la criminalisation des banlieues, la culpabilisation des chômeurs, la sanctuarisation du profit, la garde à vue pendant plusieurs mois de Julien Coupat, le culte de l'argent drapé dans la méritocratie...

"Monstrueux", encore, d'entendre le président de la République parler des liens charnels qui lient "l'identité nationale française" avec... la "terre" ! Et marteler le mot "terre" cinq fois en dix lignes de discours de peur que ne passe inaperçue cette référence explicite à "la terre qui, elle, ne ment pas", chère au maréchal Pétain en juin 1940. A force de chercher les "racines" introuvables de l'identité, on tombe sur les vieux cadavres, ceux d'une histoire mal enterrée, celle de Vichy.

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Et le PS, tout à ses tristounes bisbilles qui n'intéressent que lui-même, de deviser : « On ne sait pas où Sarkozy nous mène ». Quel terrible aveu, avec tous les "Besson", de la promiscuité idéologique de ce parti avec les coordonnées libéral-sécuritaires du sarkozysme.

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* Ce qui n'empêche pas Nicolas Demorand de recevoir de ses confrères le titre de "meilleur interviouveur politique". On croit rêver. Non, nous sommes en sarkozie...

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