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Billet de blog 19 février 2011

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Mélenchon - Besancenot : des électorats aux caractéristiques opposées ?

. Si les sondages sont à « prendre avec des pincettes », plusieurs d'entre eux s'accordent sur les particularités des électorats supposés de Jean-Luc Mélenchon et d'Olivier Besancenot.

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Si les sondages sont à « prendre avec des pincettes », plusieurs d'entre eux s'accordent sur les particularités des électorats supposés de Jean-Luc Mélenchon et d'Olivier Besancenot.

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Donnés l'un comme l'autre entre 5 % et 7 % d'intentions de vote avec un léger avantage, à ce jour, pour Olivier Besancenot dans la pluie de sondages pour la présidentielle de 2012 qui s'abat sur l'électeur potentiel à 15 mois de l'échéance - ce qui relativise, pour le moins, ces données d'autant plus que les cohortes de sondés pour ces deux candidats demeurent assez faibles du fait du niveau des intentions de vote.

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Il est néanmoins intéressant d'étudier la structure des électorats des deux candidats virtuels telle qu'elle ressort de plusieurs enquêtes d'opinion (ont été pris en compte et mixés les résultats des sondages IFOP, SOFRES, CSA pour France-Soir, Le NouvelObs et Marianne en février 2011).

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Ainsi, du sexe des sondés : Besancenot est plébiscité par la gente féminine avec 8 points alors que Mélenchon n'en recueille que 3. C'est pratiquement l'inverse, évidemment, pour les hommes.

Faut-il y voir une certaine aversion des femmes à l'égard du comportement médiatique « plein de bruit et de fureur » qui est devenu la marque de fabrique de Mélenchon ?

Pour les tranches d'âge, les pyramides sont totalement inversées. Mélenchon fait ses meilleurs scores au dessus des 55 ans (9 points) alors que Besancenot n'en récolte que 2 mais fait 12 % chez les moins de 24 ans alors que le leader du PG tend vers zéro. Avantage pour ce dernier : les électeurs âgés se déplacent beaucoup plus que les jeunes et sont moins volatiles dans leurs choix. Manifestement, Mélenchon récupère parfaitement l'électorat vieillissant du PCF mais ne mord guère au-delà. A contrario, Besancenot marque des points surtout chez les moins de 34 ans mais patine au-delà.

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Pour les professions des interviewés, les caractéristiques s'équilibrent davantage entre les deux candidats potentiels même si Besancenot fait la course en tête chez les ouvriers et employés alors que Mélenchon obtient ses meilleurs scores chez les retraités et les artisans et, petite surprise, chez les commerçants.

Pour les lieux d'habitation, les communes rurales préfèrent Mélenchon tandis que les grosses communes urbaines favorisent Besancenot sans que les écarts soient très significatifs.

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Sans qu'il soit possible d'en tirer des enseignements politiques majeurs, l'analyse de ces structures des électorats potentiels amène une question : seraient-ils compatibles et complémentaires en cas de candidature unitaire de l'ensemble de la gauche radicale ?

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On sait, depuis longtemps, que les électorats des candidats s'additionnent très incomplètement dans un premier tour d'élection telle que la présidentielle mais avec de telles caractéristiques opposées, qu'en serait-il ?

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Précisons que le fait de poser ces questions n'est en rien, pour moi, un moyen détourné de militer contre l'unité de la gauche de gauche surtout si les questions « programme/stratégie » devaient être éclaircies.

Au-delà de cette courte étude sur les électorats a priori peu compatibles, les effets d'entraînement unitaire bousculeraient vraisemblablement ces données.

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