Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

502 Billets

2 Éditions

Billet de blog 28 janvier 2009

Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

Ecologie, marchandisation et propriété sociale (dernière partie et références)

Dernière partie du texte de Claude Serfati et François Chesnais qui, entre autres contributions, a permis des débats passionnés sur l'éco-socialisme au sein du NPA dont, faut-il le rappeler, le congrès de fondation se déroulera du 6 au 8 février inclus.Ce texte n'augure pas des orientations qui seront prises par les congressistes qui représenteront environ 10 000 nouveaux militants fondateurs d'une formation à gauche de la gauche.Même si une place toute particulière sera réservée à l'éco-socialisme.A la fin du texte, vous pouvez retrouver toutes les références des quatre parties. 

Velveth (avatar)

Velveth

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dernière partie du texte de Claude Serfati et François Chesnais qui, entre autres contributions, a permis des débats passionnés sur l'éco-socialisme au sein du NPA dont, faut-il le rappeler, le congrès de fondation se déroulera du 6 au 8 février inclus.

Ce texte n'augure pas des orientations qui seront prises par les congressistes qui représenteront environ 10 000 nouveaux militants fondateurs d'une formation à gauche de la gauche.

Même si une place toute particulière sera réservée à l'éco-socialisme.

A la fin du texte, vous pouvez retrouver toutes les références des quatre parties.

.

4. Le sort des pays du "sud" à l'ère de la mondialisation du capital

.

L'attitude des pays capitalistes développés vis-à-vis des pays anciennement coloniaux ou néo-coloniaux, apporte la preuve du fait qu'on est bien au cœur d’un antagonisme majeur, indissociable de la domination sociale du capital, celui déjà analysé par les théoriciens de l'impérialisme. Aujourd'hui, la mondialisation du capital conjugue ses conséquences aux effets cumulatifs produits par l'évolution de long terme du capitalisme. Les menaces contre les conditions physiques de reproduction de la vie atteignent dans de nombreux pays, voire des régions entières, une dimension bien plus tragique qu'au début du vingtième siècle, lors de la première phase de l'impérialisme.

.

4.1 Un fardeau moins lourd grâce aux "lois naturelles"

.

On ne peut comprendre l'impasse dans laquelle les pays du "Sud" se trouvent aujourd'hui sans les inscrire dans la longue histoire de la domination impérialiste. Dans le cadre de la division internationale du travail, ces pays, colonisés ou non, ont servi de fournisseur de ressources naturelles pour les groupes industriels des “ métropoles ”. La conquête de nouveaux marchés et la mise au travail d'une main-d'œuvre surexploitée, utilisée sur place ou importée furent également des moteurs de l'expansion impérialiste du dix-neuvième et début du vingtième siècle. Le mouvement d'indépendance politique qui a fait suite à la seconde guerre mondiale et aux luttes anticolonialistes n'a pas fondamentalement altéré les rapports de domination imposés à la plupart des pays anciennement coloniaux.

.

Cependant, les années quatre-vingts ont marqué un changement qualitatif dans la situation de la plupart des pays du "Sud". Le déploiement des groupes multinationaux, le contrôle qu'ils exercent sur les flux de capitaux et de marchandises, la base oligopolistique sur laquelle leurs stratégies reposent et le soutien dont ils ont bénéficié de la part de "leurs" Etats au sein des organisations internationales, ont réduit à néant les espoirs "dévelopementalistes" des années cinquante et soixante. Les mécanismes économiques institutionnalisés mis en place par le capital financier s'identifient de plus en plus à des purs et simples processus de prédation qui détruisent les conditions de reproduction des populations ouvrières, paysannes et de toutes celles qui n'ont même plus ce statut. Pour tous les pays, la dette constitue un tribut perpétuel qu'ils ne peuvent continuer à acquitter qu'au prix de la destruction des populations et du pillage des ressources naturelles. La délocalisation des activités industrielles des groupes multinationaux ne concerne qu'une minorité de pays, ceux qui combinent de faibles coûts salariaux et une main-d'œuvre souvent qualifiée, et si possible une demande intérieure d'une dimension importante. Dans la plupart des autres pays, l'exploitation des ressources naturelles reste l'objectif majeur du capital, s'accompagnant aujourd'hui d'une appropriation des processus du vivant par les groupes financiers de la chimie et de la pharmacie.

.

Le sort assigné aujourd’hui à de nombreux pays dominés, à commencer par ceux d'Afrique est parfois comparé à celui qui était le leur au cours de la phase de domination de l'impérialisme au début du vingtièmes siècle, lorsque les pays de la métropole cherchaient à protéger leurs colonies et mettaient en place leur mode de domination politique (quoique sous des formes différentes dans l'empire français et le Commonwealth) . Pourtant, la situation est aujourd'hui différente. Les politiques du FMI et de la Banque mondiale, puis les mesures prises dans le cadre de l'OMC n'ont pas seulement conforté les exigences du capital financier, elles ont contribué à la décomposition politique et l'explosion sociale de nombreux pays coloniaux ou semi-coloniaux devenus indépendants. Les dépenses publiques indispensables aux populations (santé, éducation) ou à la simple continuité de l'activité économique (infrastructures) ont été massivement réduites. Ces politiques contribuent à la multiplication des disettes, des famines et des maladies qui exterminent les populations. En Afrique, le continent le plus frappé, les guerres sont à la fois un produit et une composante de la mondialisation du capital[16]. Pour peu qu'on le considère comme un ensemble fonctionnant à l'échelle mondiale, le mode de reproduction du capital n'a que des exigences très sélectives vis-à-vis d'une partie importante des pays du sud . La "loi de Malthus" qui préconisait de tenir la population à la lisière de la disette pour éviter une croissance démographique excessive, est aujourd'hui à l'œuvre par la faim, la maladie, les guerres[17].

.

4.2 Bio-piraterie et pollutions pour les pays dominés

.

C'est seulement dans le cadre de la mondialisation du capital qu'on peut analyser l'ampleur des désastres écologiques subis par les pays du Sud. C'est aussi d’abord dans ces pays qu'on peut comprendre que la destruction de toute forme de résistance politique des populations est la condition pour que le pillage des ressources naturelles s'amplifie. Telle est une des fonctions remplies par les programmes des organisations économiques internationales. Car derrière l'hypocrisie de la compassion avec les populations du Sud, les rapports de ces organisations enfoncent le clou : la solution réside dans la poursuite des politiques néo-libérales au profit des groupes financiers multinationaux et la privatisation des services publics et des infrastructures de base est érigée en objectif prioritaire. Cette conjonction de la remise en cause des conditions d'existence des populations et de la destruction de la nature, flagrante dans les pays dominés, devient corrélation et même causalité dans l'interprétation néolibérale : les populations sont trop pauvres pour s'intéresser à l'environnement. "Trop pauvres pour être verts" , selon l'expression de J. Martinez-Alier[18].

.

Du point de vue environnemental, un des rôles assignés aux pays du tiers-monde est celui de réserves de déchets. Les promoteurs des politiques néo-libérales l'ont non seulement reconnu, mais ont cherché à le théoriser. Dans un rapport qui fit à l'époque l'objet de "fuites" , L. Summers, économiste à la Banque mondiale écrivait : "la mesure du coût nécessaire pour faire face aux conséquences de la pollution sur la santé dépend de l'ampleur de la réduction des coûts induits par une mortalité et une morbidité accrues. De ce point de vue, le la pollution dommageable pour la santé devrait être dans les pays où ces coûts sont les moins élevés, qui sont donc les pays avec les coûts salariaux les plus faibles "[19]. Interprêtation libre de la théorie des avantages comparatifs ricardiens, cette analyse sert en fait de support aux politiques qui sont mises en œuvre à l'échelle internationale. Les accords de Kyoto (1997) sur la réduction de l'effet de serre, dont l'objectif était très modeste (réduction de 6-8% des émissions de CO2 entre 2008 et 2010 du niveau atteint en 1990) ont inscrit une option pour les pays émetteurs qui leur permet d'acheter des "droits à polluer" . Ce cadre analytique et ces accords servent également à justifier la délocalisation des activités polluantes des groupes multinationaux vers les pays du sud.

.

Nous avons souligné, plus haut dans ce texte, que l'offensive du capital en direction de l'"expropriation du vivant" marque le terme d'un processus de domination et d'expropriation pluri-séculaire. Sans la remise en cause des rapports sociaux qui fondent cette expropriation, l'exigence de dénonciation des désastres écologiques provoqués par la voracité du "complexe génético-industriel" selon l'expression de J-P. Berlan et R.C. Lewontin, risque fort d'être dévoyée et des illusions être semées sur la nature des négociations et résolutions internationales. Ainsi la Convention de Rio (1992) est parfois présentée comme une étape importante dans la protection de l'écologie planétaire, alors qu'elle est en fait un vecteur du renforcement des droits du capital sur la nature. Elle reconnaît certes que les paysans et les communautés ont utilisé et conservé les ressources génétiques depuis des temps immémoriaux, mais elle ne leur accorde aucun droit de gestion ou de propriété sur ces ressources. En fait, la conférence a consacré les droits de propriété intellectuelle sur le vivant, entérinant à l'échelle internationale ce que les groupes américains avaient commencé à obtenir dans leur pays dès le début des années quatre-vingts. La Convention de 1992 ouvrait également la voie à la recherche sur de nouvelles ressources génériques qui pourraient présenter un intérêt pharmaceutique. Cette prospection a été qualifiée par les ONG de biopiraterie légalisée. De plus, sous la pression des Etats-Unis, la Convention exclut une partie décisive de ces ressources localisées dans les banques nationales et internationales de gènes, source de profits pour les groupes alimentaires qui vendent les semences. Le ton est donné par l'OCDE :"La préservation des ressources de la biodiversité serait mieux assurée si elles étaient privatisées, plutôt que soumises à une régime de libre accès, dans lequel les utilisateurs pratiqueraient une exploitation à court terme selon le principe du ‘premier arrivé, premier servi”. C'est dans ce cadre de “ régulation par la privatisation ”, qu'il faut situer les discussions au sein de l'OMC, dont une préfiguration se trouve dans les conséquences sociales et environnementales et sociales désastreuses de l'exemple de l'Accord de Libre-échange Nord-Américain (ALENA) [20].

.

4.3 La question urbaine

.

Les questions de l'espace et de sa place dans le mode de production capitaliste ont été peu abordées par les marxistes. Selon David Harvey, qui prône un "matérialisme historico-géographique", les marxistes ont toujours privilégié "le temps et l'histoire [au détriment de] l'espace et la géographie"[21]. L'espace comme tel représente en effet une sphère de valorisation pour le capital, bien qu’il comporte des singularités (rôle central de la spéculation financière, très longue immobilisation du capital fixe, etc.) qu'il faudrait situer dans l’accumulation et ses contradictions. Ainsi que le soulignait H. Lefebvre "on peut déjà dire de l'espace ce que Marx disait et montrait de chaque chose produite : elle contient et dissimule en tant que chose, des rapports sociaux"[souligné dans le texte] [22]. Il faut cependant se garder de tout réductionnisme économique. L'histoire du capitalisme montre que la bourgeoisie n'a pas construit l'espace en fonction des seules nécessités économiques ("la réduction de l'espace au moyen du temps" comme dit Marx) mais avec l'objectif politique d'éviter que la classe ouvrière ne trouve, dans sa concentration spatiale, la force nécessaire au combat pour son émancipation. Ainsi, les technologies de l'information et de la communication (TIC) , en facilitant la déconcentration des unités de production, y compris dans les industries où les contraintes techniques semblaient conduire à d'immenses concentrations (automobiles, chimie) , ont affaibli l'organisation collective de salariés et leur capacité de résistance à la mondialisation capitaliste. A cet égard, J.P. Garnier critique le discours "post-moderne" sur le caractère "libérateur" des TIC. Ces discours négligent le fait que l'espace est d'abord social, qu'il est construit et structuré par les rapports entre les classes et les distributions du capital. Ces thèses post-modernes produisent un "écologisme" dont l'effet, sinon l'objectif, est d'analyser la "crise écologique" hors de toute référence au mode de production capitaliste[23].

.

Parmi les questions "environnementales" critiques, celle de l'urbanisation massive de la planète est sans doute une des plus frappantes. Le processus a brutalement accéléré après la seconde guerre mondiale. Il est particulièrement marqué dans les pays anciennement coloniaux[24]. L'urbanisation des dernières décennies est avant tout le résultat de l'expropriation du producteur rural, paysan ou artisan. Elle a été accélérée par le remplacement de cultures vivrières par des productions destinées à l'exportation qui ont créé des situations de pénurie alimentaire dramatique. La "révolution verte" fut un vecteur formidable des exportations de fertilisants, insecticides produits par les groupes agro-chimiques. Elle contribua à accentuer les inégalités entre paysans dans les pays dans lesquels une réforme agraire avait été mise en place pour contenir les mouvements révolutionnaires de la paysannerie[25].

.

Le mouvement massif d'exode rural rappelle celui qui eut lieu dans les pays capitalistes avancés au dix-neuvième siècle. Ce serait pourtant une erreur de voir dans la situation actuelle de Sao Paolo, Mexico, Le Caire, Lagos ou Bombay une répétition en plus grand de processus déjà vu dans l'histoire du capitalisme. Il ne suffit pas d'observer que les tragédies sanitaires et environnementales que ces populations connaissent ont un ordre de magnitude bien supérieur à celles décrites par Engels dans La situation de la classe laborieuse en Angleterre à l'aube du capitalisme de la grande industrie. Ce qui se passe dans les villes du tiers-monde n'est pas le symptôme d'une maladie infantile qui se résorbera avec le développement du capitalisme, mais un produit direct de la mondialisation du capital. En somme, si l'expression de développement inégal et combiné a un sens aujourd'hui, c'est celui de souligner que la domination du capital financier non seulement produit cette situation, mais que sa pérennité signifie pour les populations des immenses mégapoles des pays dominés la mise en cause de leurs conditions de reproduction[26]. Les exigences des politiques des organisations internationales empêchent la mise en place de mesures d'urgences visant à éviter la multiplication des disettes et épidémies. L'administration américaine, seule puissance "globale" , est parfaitement consciente des enjeux. Les concentrations de populations sont considérées comme une menace directe contre la sécurité nationale par les experts américains de la défense, parce que privées de tout espoir de trouver un travail, réduites à une situation de détresse extrême, elles risquent de verser dans des mouvements insurrectionnels[27].

[1] Marx, Le Capital, III, chapitre XV, Editions Sociales, tome 6, 263.

[2] Ibid, page 262.

[3] Le Capital, livre 1, tome 3, page 41, Editions Sociales, 1969.

[4] Voir par exemple, nos contributions respectives dans G. Duménil et D. Lévy, Le Triangle infernal : Crise, mondialisation, financiarisation, Actuel Marx Confrontation, PUF, Paris, 1999, ainsi que dans Appel des économistes pour sortir de la pensée unique, Les pièges de la finance mondiale, ouvrage coordonné par F. Chesnais et D. Plihon, Editions La Découverte et Syros, Paris, 2000.

[5] Voir André Orléan, Le pouvoir de la finance, Paris, Odile Jacob, 1999, et Frédéric Lordon, Fonds de pension, piège à cons ? Mirage de la démocratie actionnariale, Raisons d’Agir, Paris, 2000.

[6] Voir les éléments rassemblés par G. Duménil et D. Lévy dans Crise et sortie de crise. Ordre et désordres néolibéraux, Actuel Marx Confrontations, 2001.

[7] Le Capital I, section 1, chapitre X, Editions sociales. vol. 1, page 264 (souligné par nous). Aujourd’hui on peut ajouter “ Après moi le déluge ! telle est aussi la devise des capitalistes ” pour l’eau, l’air, la biosphère, les ressources non ou très lentement renouvelables, etc.

[8] Voir François Chesnais, La théorie du régime d’accumulation financiarisé : contenu, portée et interrogations, Forum de la régulation, 11-12 octobre 2001 (disponible sur CD ROM auprès du CEPREMAP et de l’Université Pierre Mendés France de Grenoble).

[9] Pour un synthèse sur ces débats, voir J.M. Harribey, intitulée "Marxisme écologique ou écologie politique marxienne" dans Bidet J., Kouvelakis E. (sous la direction de) Dictionnaire Marx contemporain , Paris, PUF, Actuel Marx Confrontation, 2001, p.183-200.

[10] J. O' Connor, 'Capitalism, Nature, Socialism : a Theoritical Introduction', Capitalism, Nature, Socialist, n°1, automne 1988, page 307.

[11]J. O' Connor 'Is Capitalism Sustainable ? ' dans M. O'Connor (Editeur) Is Capitalism Sustainable ? Political Economy and the Political Ecology, The Guilford Press, 1994, page 162.

[12] Cette notion est également critiquée par M. Spence, "Capital Against Nature : J. O'Connor's theory of the second contradiction of capitalism" , Capital and Class, n°72, 2001, p.81-109.

[13] K. Polanyi, La grande transformation; Aux origines politiques et économiques de notre temps, Gallimard, 1983, page 180.

[14] Dans le traité de l’ALENA les législations sur la santé et l’environnement sont des obstacles au commerce et à la liberté de l’investissement. Des décisions de justice ont imposé cette position au Canada et au Mexique.

[15] Directement, car la gestion d'infrastructures peut être assurée par l'Etat comme un service collectif, alors que la production des équipements est prise en charge par le privé de façon tout à fait rentable.

[16] C. Serfati, La mondialisation armée, Textuel, La Discorde, 2001

[17] C. Meillassoux, L'économie de la vie, Démographie du travail, Les Cahiers Libres, Edition Page, 1997.

[18] J.Martinez-Alier, Getting Down toEarth : Practical Applications of Ecological Economics, Island Press, 1996.

[19] "Let them eat pollution" , The Economist, 8 février 1992.

[20] J. Martinez-Alier, Getting Down to Earth : Practical Applications of Ecological Economics, Island Press, Washington, D.C., 1996.

[21] D. Harvey, Justice, Nature and the Geography of Difference, Blackwell, Oxford, 1996.

[22] H. Lefebvre, Espace et politique, Anthropos, 1976 ( 2° édition) , page 110

[23] J.P. Garnier "L'écologisme ou la fétichisation de l'espace-temps" , Economies et sociétés, Série Etudes de marxologie S, n°30-31, 6-7/1994, p 299-321.

[24] En 1800, 98% de la population était rurale, la proportion était encore de 70% dans les pays développés et 82% dans les pays du tiers-monde en 1950, elle est aujourd'hui de 55% à l'échelle de la planète (et 25% dans les pays développés). Entre 1950 et 1990, la population urbaine en Afrique, Asie et Amérique latine vivant dans les villes a augmenté de 300%.

[25] Sur la relation entre la "révolution verte" , l'expropriation des paysans et les doctrines malthusianistes, voir Eric B. Bross, The Malthus Factor : Poverty, Politics and Population in Capitalist Development, Zed Books, 1998

[26] C'est pourquoi il est étonnant que D. Harvey après avoir parlé d'un " procès global d'urbanisation capitaliste ou de développement spatio-temporel inégal" écrive que "l'explication du mouvement [d'urbanisation massive dans les pays dominés] ne peut pas en lui-même être attribué à des machinations venant de quelque classe capitaliste organisée" [1996, pages 414-416] .

[27] Voir C. Serfati, La mondialisation armée, chapitre 3.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.