Le locataire de l’Elysée a annoncé la construction en France d'un nouveau réacteur EPR, à Penly en Seine-Maritime.
Dans la foulée, M. Gadonneix, PDG d'EDF, a prétendu que la construction de ce réacteur serait "une bonne nouvelle pour l'emploi". La réalité est en fait exactement inverse : de nombreuses études montrent qu’à investissement égal, les économies d'énergie et les énergies renouvelables créent jusqu'à 15 fois plus d'emplois que le nucléaire..
Ainsi, après avoir longtemps soutenu le nucléaire, le puissant syndicat allemand IG Metall vient de fustiger une "technologie vieillissante et arriérée" par la voix de son dirigeant, Hartmut Meine, qui a pris la parole dans le cadre d'une manifestation contre les transports de déchets radioactifs. En quelques années, les énergies renouvelables ont créé 250 000 emplois en Allemagne, chiffre en augmentation continue. A titre de comparaison, après 50 ans d'investissements massifs, le nucléaire emploie moins de 100 000 personnes en France..
Le projet de construire de nouveaux EPR n'est donc pas seulement irresponsable sur le plan environnemental, il est aussi absurde sur le plan économique. Plus que jamais, la "France nucléaire" fait fausse route : il y a quelques jours à peine le 26 janvier, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a été officiellement créée par cinquante pays, notamment l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark, qui se sont engagés de longue date en faveur des énergies vertes. La France, elle, a tout tenté d'empêcher la naissance de cette organisation !.
En outre, la construction d'un nouvel EPR empêchera la France de respecter son engagement européen de 20% d'énergies renouvelablesdans la consommation finale d'énergie en 2020.Les ahurissantes déconvenues rencontrées par EDF et Areva, tant sur les chantiers des EPR de Finlande que de Flamanville dans la Manche, devraient suffire à écarter tout nouveau projet de ce type
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Un récent article de Monde révélait : Mille milliards de dollars. Telle est la somme faramineuse nécessaire pour démanteler les centaines d’installations radioactives en fin de vie que soixante ans d’activité nucléaire ont disséminée sur la planète. "En 2004, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a estimé qu’il faudrait mille milliards de dollars pour décontaminer tous ces sites, dit Michele Laraia, chargé du dossier à l’Agence. Depuis, le chiffre a augmenté, avec l’inflation.".
Le nucléaire est bien une industrie du siècle passé, dangereuse et archaïque, chère et polluante. L'avenir est aux économies d'énergie et au développement des énergies propres et renouvelables.