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Billet de blog 31 mai 2011

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En juin, le NPA joue son avenir

. D’ici trois semaines, une Convention Nationale (CN) du NPA aura à trancher, par le vote de tous ses militants, entre deux grandes orientations qui font, à peu près jeu égal au sein de la direction élue lors du récent congrès (février 2011). Rapide rappel de quelques enjeux.

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D’ici trois semaines, une Convention Nationale (CN) du NPA aura à trancher, par le vote de tous ses militants, entre deux grandes orientations qui font, à peu près jeu égal au sein de la direction élue lors du récent congrès (février 2011). Rapide rappel de quelques enjeux.

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NPA. Trois initiales dont deux qui ne servent à rien quand elles ne confinent pas à la ringardise (nouveau, parti) et la dernière qui se pique de négatif (anti). C’était mal barré. Un nouveau mouvement qui se définit ainsi ne se donne pas beaucoup de chances de convaincre à l’heure où la notion même de « parti » est partout remise en cause (Indignados !).

C’était, dont acte, le résultat d’un vote démocratique du congrès de fondation. Mais le nom d’une organisation n’est jamais neutre. Fruit d’un compromis, il sera inducteur d’une ligne plus « partisane » que « mouvementiste ».

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Et pourtant, les postulats qui ont présidé à la fondation du NPA étaient au moins doubles : s’extirper de la case réductrice de l’extrême gauche vécue par nombre de citoyens comme sectarisée et engendrer un large mouvement « rouge-vert » en liaison avec les coordonnées nées de la période ouverte vingt ans auparavant par « la chute du mur ». Le fascicule « A la gauche du possible » de l’ex-LCR en 1992 en dressait déjà les prémisses. La patte de Daniel Bensaïd n’y était pas étrangère.

Quoiqu'il en soit, ces principes fondateurs ont été infirmés dans les faits et la majorité de la direction élue ne peut s'exonérer de cette rupture avec le projet initial.

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D’autant que parallèlement, certains dessinaient l’idée (stupide) qu’entre ce « parti anticapitaliste » et le social-libéralisme, il n’y avait plus rien d’autre qu’un vide sidéral. D’où « les deux gauches » répétées à l’envi durant des mois et des mois comme unique thèse nécessitant son existence.

La campagne référendaire de 2005 aurait du pourtant alerter les promoteurs de ces théories vaseuses. C’est un fort courant antilibéral, très composite, qui a permis de l’emporter contre le TCE, dans un souffle unitaire, et non une aspiration à un anticapitalisme reposant sur les « textes sacrés » du 19ème et 20ème siècle.

Deux ans après sa fondation, l'égarement qui a présidé à la conduite du NPA par la majorité de ses dirigeants a dilapidé tous les efforts réalisés lors du processus de création et notre mouvement connaît une crise grave voire mortifère. D'ailleurs, si « identitaires » et « révolutionnaristes » conjugués devaient l’emporter lors de cette CN, ils entraîneraient le NPA vers ce qui ne serait qu’un vulgaire clonage de LO.

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Heureusement, un bloc que j'appellerai "pragmatiques unitaires" fait front pour s'opposer à ce qui constituerait un abandon des principes fondateurs votés en février 2009.

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Pour revenir à ce qui a fait défaut et preuve des divagations initiales : l’espace qui sépare l’anticapitalisme du social-libéralisme est aujourd’hui le plus encombré du spectre politique. Organisations et sensibilités fuyant le NPA y foisonnent comme jamais: PG, PC, FASE, GU, Objecteurs de Croissance etc.

Certes, beaucoup de ces dénominations recouvrent des micro-partis qui ne peuvent même pas prétendre au nom de groupuscules. Mais, ils existent.

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La direction du NPA s’est totalement trompée de période historique en réinventant une structure trop typée léniniste et une pratique militante surannée alors que l’ex-LCR, c’est un comble, s’en était éloignée. Seule la confrontation et la coopération dans les luttes comme dans les urnes avec l’ensemble des acteurs de ce qui est convenu d’appeler « la gauche de gauche » peut sortir le NPA de la spirale défaitiste dans laquelle il s’est enfermé.

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Le socialisme du 21ème siècle est et sera anticapitaliste. Rouge, vert et noir.

Les voies pour y parvenir requièrent modestie, ouverture d’esprit, innovations dans les pratiques et savoir-faire politique.

D’autant que le risque d’une EXD triomphante exige de notre part d’y opposer la crédibilité de « fronts larges » (sans compromissions mais nécessitant des compromis).

Tout le contraire d’un repli sur soi.

C'est dire que le résultat de cette CN comptera dans l'avenir. Non seulement dans celui du NPA mais pour l'ensemble de la gauche de gauche.

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