Dans les années soixante, en France, mettre un sanglier à son palmarès était un rare exploit pour un chasseur, surtout si la "bête noire" accusait plus de 80kg sur la balance. A l'heure actuelle, le nombre de sangliers tués à la chasse est d'environ 700 000 par an (source ONCFS) contre moins de 70 000 en 1970. Et il n'est pas rare actuellement de rencontrer des "monstres" de plus de 140 kg. De plus, l'appétence des sangliers pour le maïs conduit les chasseurs à ...leur en distribuer sous la forme d'agrainage et incite les sangliers à se servir dans les champs, causant ainsi de nombreux dégâts aux cultures. Dans ce cas, les agriculteurs sont indemnisés par les sociétés de chasse, ce qui est assez logique puisque les chasseurs sont à l'origine des dégâts. Les sangliers bénéficient aussi du fait que la culture du maïs est maintenant très répandue dans toute la France. Cette abondance de nourriture, associée à des hivers doux et à l'absence de grands prédateurs, font que la mortalité des jeunes, en particulier, est plutôt faible depuis quelques décennies.
Les sangliers pullulent en France, mais pas partout, seulement dans les zones où les chasseurs ont décidé de pratiquer la "chasse au gros" et commercialisent donc des permis spécifiques. On estime que 85% des dégâts indemnisés par les sociétés de chasse sont dus aux sangliers, mais ne concernent que 10% des communes françaises. Un chasseur, à qui je demandais pourquoi il n'y avait pas de sangliers sur une commune, alors que la "chasse au gros" se pratiquait sur des communes voisines, m'a répondu: "les sangliers pour en avoir, il faut s'en occuper". "S'en occuper" signifiant mettre tout en oeuvre pour accueillir et garder une compagnie sur un secteur. C'est ainsi que les chasseurs contribuent à multiplier le nombre de compagnies de sangliers sur une grande partie du territoire français. CQFD