Vercors38 (avatar)

Vercors38

Abonné·e de Mediapart

16 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 juillet 2018

Vercors38 (avatar)

Vercors38

Abonné·e de Mediapart

La chasse au renard est une aberration (4/6)

Le renard est pourchassé en France tout au long de l'année. Il est tiré, piégé, déterré et même parfois de nuit! On lui reproche de pulluler, de propager des maladies, de piller des élevages. Tout est prétexte pour l'exterminer. En réalité, le renard est utile à l'agriculture, à l'écologie et à la santé publique.

Vercors38 (avatar)

Vercors38

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce qu'on oublie souvent de préciser à propos du renard.

Le renard est un prédateur important des micro-mammifères, tels les campagnols, qui causent des dégâts réguliers aux activités agricoles (cultures, vergers, prairies et sylviculture). On estime qu'un renard peut tuer au minimum 4000 rongeurs par an, gratuitement, sans pollution. La prédation du renard sur les rongeurs, en particulier sur les femelles, entraîne une diminution du potentiel reproducteur et influe donc sur la dynamique de reproduction, ce qui conduit à un certain déclin des populations et l'espacement des pics de pullulations. Les agriculteurs en sont bien conscients qui demandent régulièrement aux préfets d'interdire la chasse au renard en cas de pullulation de campagnols. Ce qui est vrai pour le renard est vrai, à des degrés divers, pour la corneille, le corbeau freux, la pie bavarde, la fouine, la belette, le putois, la martre...toutes espèces maltraitées par les chasseurs.

Le renard est un facteur de régulation des populations de micro-mammifères porteurs de Borrelia, agent pathogène responsable de la maladie de Lyme. La maladie de Lyme est une maladie vectorielle dont la fréquence d'apparition est en augmentation importante en Europe de l'ouest. Pris à temps, un traitement antibiotique en vient à bout facilement, sinon les conséquences peuvent être dramatiques et conduire à une affection handicapante chronique voire la mort.

Cette maladie est contractée au travers d'une piqûre de tique elle-même infectée par une bactérie du genre Borrelia. On parle aussi de Borreliose de Lyme (du nom d'une ville américaine où les premiers cas ont été diagnostiqués). La tique est un arthropode qui affectionne les forêts et les prairies en climat chaud et humide. Pour se développer, la tique a besoin de deux repas sanguins qu'elle trouve sur des mammifères (rongeurs, chevreuil,...humain). Au cours de ces repas sanguins la tique s'infecte sur un hôte porteur puis en infecte un autre. Le cycle de la tique peut être interrompu si l'hôte est prédaté ou si son activité est perturbée par la présence d'un prédateur.

C'est ce que réalise le renard roux, selon l'étude de Hofmeester et al. publiée en juillet 2017 en se nourrissant de micro-mammifères et en perturbant leur activité. Les pouvoirs publiques devraient tenir compte de cet acteur bénévole et non-polluant. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.