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Billet de blog 20 juillet 2018

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La chasse au renard est une aberration (5/6)

Le renard est pourchassé en France tout au long de l'année. Il est tiré, piégé, déterré et même parfois de nuit! On lui reproche de pulluler, de propager des maladies, de piller des élevages. Tout est prétexte pour l'exterminer. En réalité, le renard est utile à l'agriculture, à l'écologie et à la santé publique.

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L'action du Collectif Renard Grand Est

L'acharnement envers le renard roux paraît sans limite, la pression exercée par les chasseurs et les piégeurs va crescendo, dès qu'un renard croise le chemin d'un chasseur, son sort est scellé. De plus, les chasseurs demandent régulièrement à poursuivre leur activité mortifère de nuit. 

Le paradoxe est que, si on laisse le renard tranquille (comme au Luxembourg depuis trois ans) son effectif ne progresse pas - ou si peu- , alors que malgré la pression exercée par les chasseurs et les piégeurs, cet effectif ne régresse pas, du fait d'une dynamique démographique adaptative. La destruction des renards est inutile, contre-productive et insensée.

C'est à croire que les chasseurs et les décideurs politiques ne savent pas lire les publications scientifiques et ne savent pas entendre les demandes récurrentes des agriculteurs qui souhaitent favoriser la lutte biologique contre les rongeurs plutôt que l'utilisation de produits chimiques.

Pourtant, les défenseurs de la nature se donnent beaucoup de mal pour préserver le renard roux. Par exemple le Collectif Renard Grand Est qui fédère plus de soixante associations réalise un travail formidable pour sensibiliser, informer et lutter dans le but d'améliorer le sort  du renard. Dans certains cas, la mobilisation commence à porter ses fruits et des arrêtés préfectoraux autorisant des tirs de nuit sont maintenant retoqués par des tribunaux administratifs dans l'est de la France. Mais c'est une goutte d'eau dans un océan de haine.

C'est le statut global du renard qu'il faut fondamentalement modifier, il est considéré comme nuisible (ou "susceptible de causer des dégâts") alors qu'il devrait être considéré comme utile et par là même protégé.

La population vulpine semble conserver ses effectifs globaux mais, individuellement les renards changent, ils sont de plus en plus jeunes, moins expérimentés, plus nocturnes et plus sensibles aux maladies. Et de ce phénomène délétère nul ne semble s'en inquiéter, ni ne l'étudie. Faudra-t-il attendre qu'une épidémie décime les effectifs pour prendre une décision de bon sens?

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