Nicolas Hulot avait raison.
Les insectes disparaissent, les oiseaux disparaissent, les mammifères disparaissent et tout le monde s'en fiche. Et lui le premier.
Son allocution devant l'assemblée nationale, le 21 mars 2018, était émouvante, on y avait presque cru tant il paraissait sincère quand il demandait à "avoir un sursaut d’indignation et de réaction".
Paroles, paroles, paroles (air connu).
Mais l'émotion est retombée, il faut penser aux élections, à la côte de popularité chez les chasseurs de plus de 75 ans (pléonasme), aux territoires, aux terroirs. Ah les traditions! Ce qui fait que la France a toujours aux yeux des étrangers un petit coté ... ridicule.
Trois consultations publiques sont proposées par le Ministère de la transition écologique et solidaire avant d'entériner le massacre de centaines de milliers d'oiseaux migrateurs dans le sud-ouest par des méthodes cruelles et non-sélectives.
Comme la pluie et le vent, les oiseaux et plus encore les oiseaux migrateurs n'appartiennent à personne. Leur vol, leur chant, leur livrée sont un don pur, un cadeau qu'ils nous font juste par leur présence. En retour, qu'est-ce que nous leur offrons? Du plomb, des pièges et des larmes.
Il faut répondre à ces consultations publiques, bien sûr. Même si les dés sont pipés, même si la décision est déjà prise. Ce que Willy (1) veut, Jupiter (2) le veut.
A ces consultations publiques, comme à celles concernant les tirs de nuit du renard, ou la période complémentaire du déterrage du blaireau, les commentaires sont nombreux - il faut qu'ils soient nombreux - et quasiment tous opposés aux mesures proposées. Mais pour autant, le ministère autorisera ces méthodes barbares, en passant par dessus la volonté populaire.
On se fiche de la biodiversité, et on se fiche de nous, aussi.
(1) prénom ridicule, qui fait penser à une baleine (ou un orque peut-être).
(2) Dieu romain, roi des dieux