Le 13 septembre se tiendra à la Flèche d'or (1) une réunion publique de soutien aux trois enfants percutés volontairement par la police le 13 avril. Nous voulons dire : Plus jamais ça ! Avec les familles des victimes, des associations de terrain qui luttent quotidiennement auprès des jeunes du XXe arrondissement, des avocats, des collectifs de mères, des militants aguerris sur ces questions comme le Collectif des sans papiers du 20e arrondissement, et le Comité Vérité et justice pour Lamine Dieng assassiné par la police le 17 juin 2007. Cette initiative sera un moment d’information sur nos droits et de préparation de la grande manifestation unitaire du 23 septembre contre les violences policières, le racisme systémique, et pour la défense des libertés publiques.
Dans la nuit du 13 avril, le scooter de ces enfants a été percuté volontairement par une voiture de police, provoquant leur chute. La conductrice, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée avec pronostic vital engagé pendant plusieurs jours. Ou en est-on aujourd’hui ?
Safyatou a passé plus de deux mois à l’hôpital. Elle n’a pu rentrer à son domicile que le 24 juin. Si son état de santé s’est amélioré, il faut ici rappeler la gravité des blessures et donc des opérations lourdes qu’elle a dû subir : estomac perforé, intestin abimé, ce qui a nécessité une ablation d’une partie de cet organe, rein et poumon touché, côtes cassées, fractures à la colonne vertébrale.
Cet acte criminel des policiers a donc des conséquences gravissimes sur les enfants, sur leur santé physique et morale. Safyatou, qui a loupé les épreuves du bac de juin, ce qui l'a profondément affectée, a pu les repasser lors de la séance de rattrapage de septembre. Mais très choquée, elle présente, selon les psychologues, tous les symptômes d’un état post-traumatique grave. La convalescence sera longue. On ne sort pas indemne d’une « tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique » intitulé de la plainte déposée au nom de la famille par Me Arié Alimi.
Si son petit frère, Salif, 14 ans blessé au foie, va mieux, il est contraint à un suivi médical régulier.
Ilan, 14 ans souffre d’une fracture au genou non prise en charge après « l’accident ». Il bénéficie de soins particuliers pour sa reprise footballistique et tente de regagner sa place dans son cursus sport-étude. Mais pour ces jeunes adolescent, le traumatisme profond se manifeste par un déni de réalité, des cauchemars récurrents, etc.
C’est donc la double peine pour ces enfants car cet acte criminel de la police a des conséquences sur leur avenir.
Rappelons que : dès le départ, les policiers ont menti et tenté de camoufler cet acte délibéré en accident de la route, contredits par plusieurs témoins. Lesquels ont été intimidés, menacés. Ils ont incriminé les enfants, allant jusqu’au placement en garde à vue de l’un d’eux pendant 24H juste après « l’accident ». Après révélation des faits et publication des témoignages par Mediapart et Streetpress, le 21 avril, le conducteur du véhicule a été mis en examen pour « accident volontaire ou involontaire ayant entraîné des ITT supérieures à 8 jours et à 30 jours sur mineur » et pour faux en écriture publique. On est loin de la tentative d’assassinat, intitulé de la plainte déposée par les familles. Les deux autres membres de l’équipage n’ont pas été mis en examen, mais peuvent-ils continuer à faire leur métier sans sanction ? Cette équipe a pourtant refusé d’obtempérer aux ordres de leur hiérarchie exigeant, par radio, qu’ils stoppent la poursuite du deux roues, laquelle aura causé des dégâts irréversibles dans la vie de ces trois enfants et de leur famille. Aujourd’hui, l’enquête continue.
Parce que dans notre arrondissement, comme dans tous les quartiers populaires, nous connaissons le rapport inquiétant, raciste, constant, de la police avec les habitants, notamment les jeunes Arabes ou Noirs, nous savons l'ampleur des crimes policiers, à l'instar de l'exécution a bout portant de Nahel, le 27 juin à Nanterre, nous ferons aussi du 13 septembre une soirée de préparation de la manifestation unitaire du 23 septembre contre les violences policières, le racisme systémique, la défense des libertés publiques.
Nous ajoutons le lien pour une cagnotte qui permettra de couvrir les frais de justice, de santé et de thérapies.

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