Ouh là là,
Jeune homme à l’allure élégante en vue !
Oh mais…
Il salue, sourit, et avance une main gracile !
Pardieu,
Que m’arrive-t-il ? Ai-je su sublimer ma laideur ?
Mon maître, mon professeur et son binôme le docteur
Se trompaient donc ? j’ai quelque esprit ? Quelque regard de douceur ?
Allons,
Éloignons cette clope stérilisante, ainsi que cet alcool abêtissant.
Tenons nous droit, relâchons les épaules, et donnons de notre voix d’enfant.
Bonjour ! Moi c’est Reda. Je veux dire… euh… Diego, de Paris… artiste.
Telle fut à peu près ma rencontre, un jour d’été, au Jardin de Lussan.
Mon père biologique était loin là-haut, ou là-bas, sûrement un peu moins Dom Juan.
Je cherchais, oui, sur cette chaise, cette aura véritable, cette assurance en toc.
C’est que les femmes belles, et moches, ne m’indiffèrent non plus nullement.
Simplement, comme heureux d’une maman sincère, courageuse maman,
J’ai, moi, l’âme en bandoulière, à l’affût de l’ami, de la fille aux yeux causants.
L’été touche à sa fin, demain, le méchant train, l’incroyable distance.
J’ai promis de revenir, et je tiendrai promesse, si je suis prudent.
Mais je ne peux partir sans te demander, Reda, de rester tel que tu es.
Les bars, les discothèques, les clubs, les restaurants huppés et le gouvernement
Ne savent qu’alimenter la défiance, offrant ersatz de plaisir contre argent comptant.
Et si un jour tu souhaites m’appeler, c’est le 0356003611, je serais super content.