Un article du Travailleur Catalan
Jérôme Quaretti, directeur du cinéma, a fait l'introduction. Premier long métrage de Mounia Meddour, avec la participation de l’actrice Nadia Kaci, c’est un film français, algérien, belge et qatarien qui sortira le 9 octobre.
Nedjma, l’héroïne du film, incarnée par Lyna Khoudri, est créative et clairvoyante, déterminée et dévouée, entière et engagée, indépendante et insoumise, jeune et libre, raffinée et résiliente, sensible et sauvage, patriote et passionnée... aucun doute, le personnage s’inscrit dans la lignée directe des grandes figures de la littérature algérienne. C’est à l’œuvre majeure éponyme de Kateb Yacine, Nedjma, 1956, que l’on pense en premier, cette épopée au lyrisme emporté où on peut lire la vie de l’Algérie de 1920 à 1947 « toute crue », selon l’expression de l’auteur. Il ne s’agit pas dans le film de l’émancipation de l’Algérie d’une ancestralité tribale, mais la toile de fond violente des années 90, années de braise pendant lesquelles des fanatiques religieux ont assassiné 150 000 personnes. Le film aussi donne à voir le fort désir de libération. L’Algérie nouvelle est en gestation, le film en porte l’espoir. Papicha ne dépareille en rien la fresque littéraire: poésie et réalisme y sont renforcés au travers d’images novatrices, des scènes comme vues au travers de nos propres larmes ou encore des aiguilles vues de si près qu’elles prennent valeur de symbole. Le film a déjà retenu l’attention de la section Un certain regard du festival de Cannes 2019 et a été primé au festival du film francophone d’Angoulême.
Rédigé le 26/09/2019 par Veronika Daae

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