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Billet de blog 29 août 2012

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40 personnes dont 15 enfants expulsés d'un Collectif pour la Réquisition, l'entraide et l'autogestion le 28 août 2012 à Toulouse

Expulsion du crea à Toulouse

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Expulsion du crea à Toulouse


CREA: Collectif pour la Réquisition, l'entraide et l'autogestion
CSA: Centre Social Autogéré

C’est quoi ce raffut ?

http://midi-pyrenees.france3.fr/info/toulouse--expulsion-des-militants-du-crea-75277507.html?onglet=videos&id-video=TOUL_1737453_280820120937_F3

C’est le bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté qui suffoquaient déjà. C’est l’expulsion maintenant et manu militari par la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 70 allée des demoiselles à Toulouse (31). Pour 40 personnes, dont 15 gamins, c’est : « plus de maison, plus de toit, ce soir démerde toi ! ».

Depuis avril 2011, on avait fait d’un bâtiment vide, un bâtiment vivant. Le 70 allée des demoiselles c’était un vrai lieu de vie, un centre social autogéré avec des activités, des ateliers, une piscine, un lieu de rencontres, de concerts, un lieu d’organisation, de solidarité et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait, bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque l’autogestion fonctionne et coûte que dalle, pour le grand capital, c’est mal! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent l’artillerie lourde pour nous dégager.

Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la défend ! En barricadant notre bâtiment et en se rassemblant certes, mais aussi en interpellant la mairie, la préfecture, le ministère des affaires sociales, notre cher propriétaire, et le ministère du logement. Leurs réponses : l’expulsion. Ou l’expression du mépris le plus profond pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est la symphonie du moment.

Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! C’est qu’ils sont pressés d’ouvrir un hypothétique centre d’hébergement pour SDF. Coût de l’opération : 500 000 euros de fonctionnement à l’année et quelques millions d’euros de travaux. Centre d’hébergement mystère dont personne n’a entendu parlé et surtout pas les principaux intéressés… Alors, un projet top secret ? Ou une pigeonnade de plus de la part d’un État qui ferme les centres d’hébergement d’urgence à tour de bras faute de budget ? On vous laisse seul⋅e juge de cette pantalonnade, en attendant, nous on en rit… jaune.

Parce que se faire expulser de sa maison sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas une blague. La violence de l’État qui remet les gens à la rue et s’en lave les mains après, ce n’est pas une blague non plus. Le cynisme d’un projet d’un centre d’hébergement ici, où l’État se vante de panser la misère qu’il engendre ne nous fait pas rire du tout.

On défend notre maison, notre lieu de vie, nos choix de vie aussi face à des forces armées qui veulent nous écraser et nous faire taire. Ce bâtiment qu’on a libéré de la spéculation, dont on a rendu l’usage à toutes et tous, l’État, sa justice et ses keufs veulent nous en virer et ça te concerne aussi !

ILS NE NOUS FERONT PAS TAIRE, ON CONTINUE ! LA FORCE EST AVEC NOUS ! TOUT POUR TOUTES, POUVOIR AU PEUPLE !

L'assemblée générale a eu lieu le soir même à la Chapelle, 36 rue Daniel Casanova, métro Compans  ou Canal du Midi, Toulouse.

Texte du CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue.

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Un extrait de l'article de "Carré d'info":

"Autogestion VS professionnalisme

Car au delà des considérations juridiques à propos de l’expulsion, ce sont les modes d’accompagnement des sans-abris qui sont en débat avec l’exemple du CREA. L’un des axes des pouvoirs publics a toujours été de dénoncer l’absence de « professionnalisme » du soutien délivré par ce centre social autogéré.

Un argumentaire une nouvelle fois en forme de prétexte pour les militants qui défendent une autre vision : « L’Etat n’offre pas la possibilité à tous pour se loger et être accompagnés. Face à cette situation, nous avons juste décidé de s’entraider, tout seuls. Ce qu’on a fait, venir en aide à 40 personnes dont de nombreuses familles ici dans ce bâtiment pendant un an, cela coûte 500 000 euros dans une structure. Nous, on l’a fait pour presque rien. »

Selon les services du 115, les initiatives de ce type représenteraient 40% de l’hébergement d’urgence à Toulouse. Les mêmes services s’appuient d’ailleurs sur ces réquisitions pour répondre aux demandes."

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Lire aussi l'article La Dépêche de Thomas Belet

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Les Alternatifs soutiennent le CREA, Collectif pour la Réquisition, l'Entraide et l'Autogestion suite à l'expulsion du squat du 70 allée des Demoiselles à Toulouse de 40 personnes dont une quinzaine d'enfants le mardi 28 août, ce malgré l'absence de solution pérenne proposée aux familles.  Ils dénoncent la violence policière et l'utilisation de tasers qui ont accompagné cette action, tout comme le surnombre de représentants de l'ordre présents dès 6H du matin (gendarmes, police nationale, CRS montagne, STUP...).

Les Alternatifs constatent la publication d'articles qui ne se font l'écho que du point de vue de la Préfecture, diffusés par une certaine presse plus attachée à défendre les intérêts financiers institutionnels dont elle est elle-même totalement dépendante, qu'au travail d'information du public. Les Alternatifs demandent aux journaux concernés de publier le rectificatif proposé par le CREA, qui tient compte de la réalité des faits.

Les Alternatifs 31

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en fichier attaché: La lettre ouverte au préfet de Haute-Garonne et à celles et ceux qui ne se satisfont pas des
déclarations officielles et des violences policières.

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