LETTRE OUVERTE A NICOLAS SARKOZY
La CFDT ouvre le feu : « feu des questionnements », ou de la « question » autrefois doux mot voilant la torture des cachots de l'inquisition pour un brûlot, le Commandant de Police, Philippe PICHON.
Quel avenir pour ce brillant officier de police, réintégré pour être désintégré ?
Le 5 octobre 2008, Bakchich publiait un article intitulé « Tous fichés, même les potes de Nicolas Sarkozy ». Les fiches de Johnny Hallyday et Jamel Debbouze étaient excipées du STIC pour preuve d'un fichage parfaitement illégal dans le fameux Système de Traitement des Infractions Constatées (STIC). Les fiches avaient été publiées avec l'accord des intéressés, les « potes de Nicolas Sarkozy ».
Pourquoi pas ? Ou plutôt pourquoi oui ? Parce que le président de la république n'est autre que l'ex-ministre de l'intérieur qui a fait cesser les pratiques sauvages de fichages manuels dans les brigades de gendarmerie et les commissariats de France et de Navarre. C'est aussi le président de la république qui a voulu purger le STIC et le rendre conforme aux préconisations de la CNIL.
Les notes de service émanant de la Direction centrale de la sécurité publique se multiplient en 2007 et 2008 pour tenter de mettre fin à des années de pratiques policières dévoyées.
Las, trois fois las ! Le lanceur d'alertes, celui qui a crié : « Au feu ! » est aujourd'hui livré à la vindicte d'une hiérarchie intermédiaire qui n'a pas su éteindre l'incendie. « Brice Boutefeu » s'est perdu dans des querelles de personnes intestines et a voulu bouter hors de la police celui qui fâchait ses « amis ». Ce n'est qu'une boutade. Les petits crimes entre amis font les grandes affaires d'Etat. « Cassé !» a dit Brice de Nice. Sacré boute-en-train !
L'affaire Pichon deviendra-t-elle l'affaire Dreyfus de la présidence sarkozyste ? Alors que Nicolas Sarkozy s'était lui-même engagé dans la défense des libertés publiques.
La CFDT s'en remet à la clémence de Nicolas Sarkozy et de Claude Guéant, nouveau ministre de l'intérieur, pour éviter à la France une tache sur son drapeau républicain.
L'histoire de France retiendra qu'un policier a été révoqué pour avoir informé les citoyens français d'un fichage illégal. Ce n'est pas le procès du commandant Philippe Pichon, c'est le procès de la République qui se jouera le 8 décembre 2011 au tribunal administratif.
Halte au feu !