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Billet de blog 8 juillet 2013

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Les gens du voyage.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous sommes toutes et tous des gens du voyage.

Nous naissons, nous baisons, nous nous "baisons", nous mourons.

Nous avons comme unique port d'attache, la mort.

Puisque c'est notre destination finale, notre détermination fatale.

Personne n'y échappe, à ce voyage, à sa vie. Du moment qu'il est né, il est déjà mort.

Pourtant nous sommes tous des fous qui refusons d'entendre parler de la mort. Un gros mot, la mort !

  • Alors, tu vas où ?

  • J'sais pas. J'voyage.

  • Et pour aller où ?

  • Bah, j'sais pas. J'veux surtout pas savoir ! 

Moi, je sais : vers la Mort.

Nous sommes tous égaux devant la Mort, nous les gens du voyage.

Sauf qu'il y a des fous qui construisent de superbes bateaux, parfois même qu'en ont trois ou quatre, des bateaux, pour aller où ? Ils savent pas ! Posez-leur la question.

  • Tu vas où ?

  • J'sais pas. J'veux pas savoir, c'qu'y a après la mort. Et pis, j'veux plus qu'tu m'parles de la mort.   

Bon, n'empêche qu'on y va tous, vers la Mort. Tu sais pas si tu auras l'amour, un jour, le véritable, l'unique et vrai, la vérité si je meurs !, l'amour. De ta vie. Par contre, tu peux être sûr(e) d'une seule chose, dans ta vie : la Mort tu auras. Au bout de ta vie. Qu'elle soit courte ou longue !  

Alors, y'a le Fou, l'autre qu'est toujours plus fou que toi, que moi, et qui s'construit des baraques, de bateaux, des banques, bref y navigue dans la vie comme un loup de mer.

Le Fou, tu lui demandes : 

  • Tu vas où, comme ça, avec ton yacht ?

  • J'sais pas. J'navigue à vue.

  • Parce que, si tu pars au Pôle Nord, c'est pas pareil que de franchir la ligne équinoxiale ! T'es baptisé(e) au fait ? P'tête que tu l'as déjà franchie, la ligne ? Dans ce cas, t'es baptisé(e) [baptême du Tropique]. Alors, ton paquebot, il marche à quoi ? Il peut affronter le froid du nord, Tropique du Cancer,  ou affronter le chaud, Tropique du Capricorne, ton bateau ?

  • J'sais pas. J'sais pas où j'vais. J'verrais bien. 

  • Pour moi, c'est tout vu. C'est Titanic, ton voyage ! Ou titanesque.

Le Fou ne sait pas où il va. Il s'en fout. Sinon il ne serait pas fou, le Fou. La Mort, son seul port véritable et indubitable, sa destination finale et fatale, il l'ignore. Il s'en fout, le Fou. Il veut surtout pas savoir où il va, le Fou, comme le Mat, ou comme un bateau dématé dans une mer démontée.

Il est pas sur la mer, le Fou. Pas non plus les deux pieds sur terre, même si c'est ce qu'il croit. Il est sur un nuage ! Il est persuadé qu'il ne finira jamais six pieds sous terre. C'est vrai qu'il peut choisir pour destination, la crémation. A la fin de son voyage.

Donc ces Fous ne savent pas, ne veulent surtout pas savoir et voyagent sans rien voir. A quoi bon, quand on voyage sans savoir où on va ? Comme les nuages. Ils voyagent pour avoir l'air. C'est purement alimentaire et tellement élémentaire, mon cher Watson ! Je "panse", je "panse", panse à bovin(e), l'air de rien et en vain, car la Mort reste mon "porc", euh pardon, mon port ! 

Donc ces Fous ne veulent pas partager "leurs torts", euh pardon, leur terre. Avec les gens du voyage. Parce qu'eux, ils savent où ils vont, les gens du voyage, vers la Mort. C'est à dire, nulle part, ici-bas, sur terre. Les Fous qui veulent pas savoir où ils vont, surtout pas ! [Ca fout par terre leur vie entière, de savoir qu'ils vont vers la Mort] adorent mettre des frontières sur leurs terres sans port.

 Les Fous ont un Veau d'or, l'argent. C'est leur passeport pour nulle part. Un passeport qui ne sert à rien, lorsqu'ils arrivent à bon port. Et ils arrivent toujours à bon port, vers la Mort ! Ils veulent l'argent, l'argent, encore l'argent, de l'or, de l'or, toujours plus d'or ! Encore, toujours plus ! Ils ne savent pas vraiment pourquoi, parce qu'ils en ont déjà trop. C'est juste pour en avoir. Et ils n'en ont jamais assez, les Fous. Il leur faut tout. Pour finir "rien". Parce que l'argent ne sert à rien, pour la Mort. La Mort ne s'achète pas. Une vie, un rein, tu pourras l'acheter. La Mort, jamais. Jamais tu ne pourras l'éviter.   Comme un chien, tu mourras, riche ou pauvre. 

Au bout de ton voyage, il y aura la Mort, ta seule réalité qui donne sens à ta vie. Si tu veux donner un sens à ta vie ! Le "ravi"...

Juste un avis : respecte les gens du voyage. C'est le peuple de Dieu. Ils existent pour nous rappeler que nous sommes tous des gens du voyage et que nous ne possédons rien que la Mort. Et quand ils nous volent, prends-le comme une leçon de dépossession, une façon de te rappeler que tu n'es rien sur terre, ni plus, ni moins, qu'un oiseau de passage, comme les gens du voyage.

Si le matériel pour toi a plus d'importance que le ciel, alors le Fou, ne t'étonne pas si, arrivé au bon port, le port de la Mort, son décor te fait penser à l'Enfer. 

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