J'aime ces temps cataclysmiques et ces champs cabalistiques d'inversion des valeurs et des normes.
Décidément, la police nationale a intégré le principe de l'inversion des rôles. Serait-ce parce qu'être policier ne serait plus qu'un jeu de rôles dans une société qui fonctionne aussi à l'envers ?
J'en veux pour exemple la propension française à se précipiter pour regarder les séries policières, avec leurs héros/héroïnes populaires, "zorros" qui, même vulgaires, conservent l'affection carnassière d'assistants judiciaires en pantoufles.
Et dans la vraie vie, que se passe-t-il ?
- Quel est le "c..n" de flic qui vient de me verbaliser ?
- Pfff, encore une bavure ! Mais que fait la Justice contre la police ?
Bah, elle fait rien, justement.
Parce que, sans la police, elle ne peut pas faire grand-chose.
Z'avez qu'à mieux regarder les séries à la télé !
Qui c'est qui court après les criminels ?
Le flic.
Et là, les policiers, à la télé, ils peuvent tout se permettre :
- tutoyer les jeunes ou les vieux,
- casser la gueule (qu'est-ce qu'on se marre !) du caïd du coin, tandis que les spectateurs de la série télévisée applaudissent,
tout, j'vous dis, tout !
Les policiers pouvent devenir des justiciers à la télé, mais à la télé seulement.
Drôle d'époque où la police nationale érige des règles comportementales contrevenant au viatique médiatique qui rend un flic populaire :
- être vulgaire et peu sympathique,
- aimer la castagne et les filles (si de mal(e) sexe),
- être désobéissant, surtout si l'enquêteur est compétent, donc violent,
- et pour finir, en bon Français qui se respecte, un peu, beaucoup, alcoolo sur les bords.
C'est la touche "écolo" qui vous met tout de suite en lien avec le terroir français, le territoire du sang de la vigne.
Sinon, à quoi ça sert d'être flic, s'il faut respecter les lois ?
Donc, la vie n'étant pas un long fleuve tranquille, les Français à la télé virtuelle adorent ce qu'ils détestent dans la vie réelle.
Peut-être, parce que nous sommes tous devenus schizophrènes, nous, les Français, puisque vivant dans un milieu artificiel contraire au milieu naturel, nous pratiquons donc régulièrement l'inversion des normes et des valeurs.
La haine devient l'amour et de l'amour naît la haine.
Oh, j'essaie de comprendre, j'essaie de vous comprendre.
J'ai le droit, non ?
Parce qu'accuser toujours les autres de vos propres travers, c'est un peu facile.
C'est vrai quoi ? Vous faites tout à l'envers.
Mettez-vous à la place d'un policier qui est rentré dans la police nationale pour devenir ce héros que vous aimez tant à la télé.Je ne lui donne pas un an, au héros télévisé, pour se faire virer de la police nationale, après que vous ayez saisi l'IGPN, directement sur INTERNET, en cliquant sur le lien qui vous est aimablement offert par son administration, pour lui faire du bien. Oui, vous, vous qui l'adorez sur écran, ce policier vulgaire, mais populaire, violent mais toujours galant. Etonnez-vous après qu'il soit à cran ?
Le seul rapport au réel entre le flic "galant", héros de la série télévisée, et le policier "galopin" : ni l'un ni l'autre ne prennent du galon dans ces conditions. Là, c'est plutôt vrai. C'est tellement vrai, que dans la vraie vie, un policier galant resté galopin risque plus de se faire descendre par sa hiérarchie que par les méchants truands qu'il poursuit.
Tous schizophrènes, voulant la vérité mais à condition que personne ne la connaisse, réclamant la justice, mais peu importe qu'elle soit injuste pour son adversaire, exigeant le règlement de la Dette publique mais refusant de payer l'impôt public, dans ce cas, pourquoi serais-je étonnée que ce soit la victime qui soit connue des services de police, plus que l'auteur du harcèlement contre la victime ?
"Normal", ce qui signifie de fait dans ce contexte actuel d'inversion des normes et des valeurs : "anormal", car amoral.
Déduction simple et élémentaire, mon cher Watson :
- "Est devenu "normal" ce qui est amoral".
Aussi lorsqu'un petit chef de service s'exclame :
- "J'ai téléphoné à Paris et vous êtes connu, HURTADO !"
comme s'il parlait de l'étrangleur de Boston (Pas de méprise : lui, c'est Robert, pas Albert !) et de Jack, l'éventreur de Londres, je n'en suis pas autrement surprise.
Car enfin, qui est le coupable dans l'affaire HURTADO ?
Celui qui harcèle ou la victime harcelée, à qui on refuse tout poste correspondant à sa qualification professionnelle d'informaticien, au point de ne pas vouloir reconnaître le travail effectué l'année précédente ?
Bah, la victime, c'te question...
- "Ah, il veut changer de service, l'étrangleur de Boston, l'éventreur de Londres ?
Il voudrait quitter, PAF, ce service qui l'abhorre et qui ne veut pas de lui ?
Pas question, mon bonhomme ! On vous garde (à vue).
Vous ne serez pas déplacé tant qu'on ne vous aura pas "cassé".
On n'est pas rancuniers : on vous adore !
La preuve, vous restez (prisonnier)".
D'ailleurs on s'occupe de votre épouse, actuellement.
Conseil de discipline prévu pour le 16 avril 2014 pour avoir osé dire la vérité.
Quelle vérité ?
Que le harceleur court toujours, par exemple...
Si la police nationale arrête avec autant d'efficacité les voleurs que les harceleurs, il ne faut pas s'étonner que le taux des cambriolages soit en augmentation constante.
Pas plus qu'il ne faut s'étonner qu'il y ait plus de policiers qui se tuent que de policiers tués par des truands.
CQFD