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Billet de blog 19 juillet 2014

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Les "Y'a qu'à-faut qu'on " français, entre Yakata le petit indien pour les Palestiniens et les "faux-cons" vauriens.

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Tout baigne.

Il fait chaud.

Pas vraiment, car le temps tourne à l'orage.

Alors attention à l'alerte orange aux orages sur une partie de la France.

Les flics ont la trique facile, qu'y disent, les Français quand ils manifestent pour une cause ou pour causer, ou quand ils manifestent leur mauvaise humeur à la bonne heure.

Et quand on leur interdit de manifester, qu'est-ce qu'y disent, les mêmes Français ?

- "On veut plus de flics et de bâtons. Répression, répression".

Autrement dit, ces Français bizarres qui ne supportent pas de voir des CRS/SS dans leurs rues, sauf par hasard, sont les premiers à trouver normal, effectivement, que, pour préserver leurs libertés publiques et contre l'interdiction de certaines manifestations, ils soient là, avec eux et autour d'eux, les cordons de CRS, comme un cordon ombilical qui les rattache au  pays "France". Un bon coup de torchon, et hop, les fauteurs de trouble public s'évaporent. Bref, les Français adorent tout à coup les flics et trouvent  normal que les policiers fassent de la "bonne vieille" répression/oppression, plutôt que le Tribunal Administratif ne cautionne l'interdiction des manifestations, de certaines manifestations.

Finalement, c'est utile, les flics !

S'ils pouvaient s'en souvenir, les Français, quand ils raisonnent de manière débile, à l'heure ordinaire, hors des temps mauvais...   

Pourtant l'absence de la police nationale, gardienne de la paix sociale, est synonyme de vacances, les vraies, temps de détente et d'attente dans les bouchons. Les Français le disent quand ils ne veulent plus voir du bleu dans les rues, surtout quand le ciel est bleu et qu'on est en vacances.

Causons un peu entre Français, manifestants du "Manifestons" :

- "Faudrait savoir ce que vous voulez  ! Si jamais la manifestation dégénère à cause de congénères surexcités, membres congestionnés du corps social en pleine tumescence, pourrez-vous tenir le coup et les retenir ? Quelques secousses et hop !, la manifestation fera "flop", après quelques jets de pierres et de canettes. En pleine évanescence physique,vous ferez moins les fiers quand les CRS ou les gendarmes mobiles seront obligés d'arroser de gaz lacrymogènes les aborigènes qui se seront fondus parmi vous, des voyous dans une foule de fous, dont l'excitation vous vaudra quelques coups de boules. Et là, sans gêne aucune, vous porterez plainte contre ces salauds de flics qu'ont osé vous frapper, sans distinction de qui est qui, définition même du mot "foule". Il faut bien qu'ils vous refoulent, les flics, quand des voyous menacent de s'en prendre à d'autres Français et qu'ils se cachent parmi vous.  Ah la bonne vieille trique, pour les autres, mais pas pour moi ! Même votre fric n'y changerait rien, question de confusion des genres dans une opération dite de "maintien de l'ordre public", une confusion savamment entretenue par ces "casseurs" qui tabassent sans retenue dans des manifestations si peu tenues par vous.

Ce n'est rien, répondez-vous, "y'a qu'à-faut qu'on".

Je ne suis pas d'accord.

D'abord les policiers, ces flics que vous haïssez en temps normal, ont le droit républicain de prendre des vacances. C'est pas banal pour eux. Ce ne sont pas vos chiens. Il ne suffit pas de siffler pour qu'ils accourent. Déjà, ils travaillent pour protégér les vacanciers, ceux qui prennent des vacances quand eux travaillent. La présence des policiers sur les lieux de vos vacances signifie leur absence sur les lieux de vos manifestations.

Ou alors manifestez aussi, en France, pour avoir plus de policiers et de CRS !

Ensuite, "casser" du flic est devenu un sport national pour les tracassés du périnée et les castrés du bulbe rachidien. Presque, presque, mettre du bleu dans les rues aujourd'hui revient un peu, beaucoup, à agiter un chiffon rouge, celui du toréador devant une vache folle. Or le chiffon rouge ne cache pas son toréador. Il lui nuit.

La France découvre qu'elle est perdue, sans sa police nationale, ses gendarmes et bientôt ses soldats. Dommage que la reconnaissance de ces Français si peu sages pour leurs corps d'armes ne soit pas éperdue !

Si vous voulez des policiers pour vous défendre, commencez d'abord par défendre vos policiers contre ceux qui les attaquent. On est loin du compte et c'est plus souvent les oreilles du policier qu'on coupe  que celles de la vache folle. 

Belle entourloupe que de toujours critiquer la police, pour ensuite crier "Au loup !" dans une foule de fous railleurs.  C'est un mauvais tour que vous vous jouez à vous-même, vous qui êtes fâché(e) de ne plus voir de flics dans vos rues et vos avenues. D'ailleurs, il n'y a pas de gagnants à ce jeu, que des perdants, tous perdants : les policiers, les gendarmes, les militaires et les Français.

La police ne sert à rien. C'est connu.

Ce fut fort bien dit.

Mais aujourd'hui les Français rient moins et la France n'est plus à la fête, nationale ou pas :

- "Reviens, toi, le gardien de la paix et de notre paix civile ! C'est promis, on sera reconnaissants."

Aux soldats et aux policiers morts dans l'exercice de leurs fonctions, la patrie reconnaissante ! 

Car, messieurs-dames, ou plutôt, mesdames et messieurs, ordre de préséance sexuelle oblige, à défaut d'une noblesse de coeur qui n'oblige plus à rien, quand vous voulez manifester, qu'importe les troubles provoqués par l'infiltration de casseurs dans les rangs d'une manifestation sans interdiction, ce sont les policiers sans peur qui doivent alors vous défendre et défendre les Français que vous mettez en danger.

J'entends bien que c'est leur métier et que mourir pour vous est "normal", belle preuve d'amitié franco-française, soit-dit en passant,chers  amis passant et manifestant devant des policiers trépassant. Mais si l'un d'entre vous trébuche, chute et trépasse, vous aurez tôt fait de demander les oreilles et la tête des policiers chargés d'assurer votre sécurité, mais pas seulement votre sécurité. Celle des autres Français aussi, ceux qui ne manifestent pas et seront victimes de votre manifestation. Si les policiers chargent les voyous qui "cassent" et "tabassent", toujours à tort, selon vous, les corps réfractaires aux ordres de dispersion, ou les retardataires  qui amassent les biens volés car dérobés lors des exactions des "casseurs", sans peur, ni reproches, tout irradiés de votre colère, vous exigerez que ces "flics" tortionnaires soient révoqués, radiés des cadres, c'est à dire licenciés. C'est pourtant vous qui aurez provoqué cette situation que vous ne maîtrisez pas, jamais.

Pourquoi ?

- "Bah, parce que les flics, ça sert  à pouvoir manifester, même dans les conditions les plus extrêmes, qu'y disent. Ils n'ont qu'à se servir de leurs triques !"

Etat-zéro de la réflexion française.

Si vous voulez partir en vacances, en manifestant votre bonne ou mauvaise humeur, optez pour les destinations les plus inattendues, là où des populations ont besoin d'être secourues. Faites oeuvre utile ! Partez à l'aventure dans des pays où la nature futile de l'homme n'a pas vaincu sa propre nature, celle d'animal asocial, puisque l'homme est un loup pour l'homme.

Et laissez la France en paix.

La police vous en témoignera une reconnaissance éperdue et les flics pourront enfin prendre, eux aussi, des vacances bien méritées, avec leurs enfants.

Car figurez-vous, c'est incroyable quand même, que les grandes vacances sont le seul moment où des policiers, mères et pères de famille, peuvent profiter un peu de leurs enfants, ont du temps à passer avec eux. Un peu de temps, un tout petit peu, un chouïa, de tous petits moments de bonheur que vous leur offrirez, dans une vie professionnelle où ils portent et supportent le malheur des autres.

Petit message :

Si vous êtes sage comme des enfants en vacances, avec des envies de bonheur, et non plus le malheur à la bouche, les policiers eux aussi pourront avoir un peu de bonheur, profiter de la présence des leurs, au lieu de se retrouver sur les bancs de touche, à vous regarder manifester pour des causes extérieures, alors que la première cause nationale de manifestation devrait être la misère en France.

Ailleurs n'est pas ici.

Si nous avons une guerre à mener en France, c'est une guerre contre la misère, pas contre nous-mêmes, pas entre nous.

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