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Billet de blog 19 décembre 2012

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MELANCHOLIA- MELENCHON – Plus que deux jours avant la fin d'un cycle économique !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Le capitalisme ne sera jamais autant vulnerable que quand il aura atteint son apogee." Avait annoncé Karl MARX.

Melancholia (extrait)

"Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?

Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;

Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement.

Accroupis sous les dents d'une machine sombre,

Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,

Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent.

Tout est d'airain, tout est de fer.

 Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.

Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.

Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.

 Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !

Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,

 Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »

O servitude infâme imposée à l'enfant !

 Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant

 Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,

 La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,

Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain !

 - D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !

Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,

Qui produit la richesse en créant la misère,

Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !

Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »

 Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,

 Une âme à la machine et la retire à l'homme !

 Que ce travail, haï des mères, soit maudit !

Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,

Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !

O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,

Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,

Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !
    Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III

Ces enfants sont les enfants du Monde, ceux qui produisent les biens que vous achetez. Ce ne sont plus nos enfants, dites-vous ? Pour combien de temps encore ? Quand les mères et les pères de familles ne trouveront plus de travail, parce qu'ils coûtent trop cher aux capitalistes, qui ira travailler, renvoyé(e) sur le marché du travail à 14 ans, puis 12 ans, puis 10 ans, qui ?  

La mondialisation est assise sur la misère des peuples, et la misère des plus misérables d'entre eux, les enfants.  

Accepter la "délocalisation", c'est accepter de faire travailler des enfants et des adolescents rendus esclaves par notre soif de consommation. Et surtout par la cupidité des "possédants", ceux qui veulent toujours davantage s'enrichir en appauvrissant les plus pauvres.   

Mélancholia, la fin prévisible d'un monde qui tue sa jeunesse pour le profit des plus vieux, les "rentiers" de la Dette, cette invention redoutable des Banksters.  

 

Une civilisation qui sacrifie froidement sa jeunesse est une civilisation perdue.

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