Ouvrir un blog sur MEDIAPART n'est pas un choix neutre.
De toute façon, la neutralité n'est pas une couleur politique.
C'est une valeur morale indéfendable.
Aujourd'hui où les remugles du péril brun remontent de la fange populaire, MEDIAPART va devoir répondre à cette question.
La question de l'engagement politique, au-delà d'une neutralité de bon teint qui électrise les instincts grégaires, ce bon ton qui neutralise les neurones des activistes populistes, remue le fond de la mare aux canards, des canards déchaînés !
Informer est un devoir. Eduquer est une priorité. Les médias ont disséminé une culture facilement accessible, immédiate et fugace, un scandale chassant l'autre, dans une jungle politique jonchée de cadavres.
Les autres journaux avaient dissimulé la honte de la République, faisant ainsi le lit du populisme actuel, toute cette lie qui colle au fond de la coupe d'austérité qui nous est offerte à boire.
L'honnêteté devient l'offertoire de l'élu qui se doit d'être irréprochable. Le pourboire de la feuille d'impôts dévoilée ne suffira pas à étancher la soif d'un peuple avide de revanche. La coupe que le pouvoir lui tend contient un liquide trop saumâtre, la soupe du pauvre.
A chaque nouveau scandale, la République s'ébranle et se fissure dangereusement. Elle se prend ses pieds d'argile dans les flaques de boue et étale ses dessous, impudente et imprudente. Fragile, elle se pense habile. Docile, elle dodeline de la tête, inclinant dangereusement son buste de Marianne vers le bas de la France, un sol insolent. Lassé des dols, le peuple ne panse plus ses plaies. Il les ouvre et veut des saignées, plus de purges. Le peuple compte les coups et tend le cou vers ceux qui vont le lui couper, comme les canards qui accourent vers le fermier qui va le leur tordre, le cou !
L'absence de réflexion, j'ose l'écrire, "philosophique", qui serait la recherche d'un sens donné à ce tourbillon médiatique de mauvaises nouvelles, ces tornades dévastatrices qui emportent tout sur leur passage, est un désert où les appétits de pouvoir s'aiguisent.
Il ne suffit pas de crier "Au loup !" pour que le berger prenne conscience du danger. A trop crier "Au loup !", le troupeau finit par ne plus prêter attention aux vrais prédateurs.
Bref, de la responsabilité des médias politiques, sociologiques et didactiques sur l'effondrement de l'image gouvernementale, malgré des réformes en cours courageuses et révolutionnaires sur le plan culturel.
J'en veux pour exemple un cas concret.
La politique du chiffre a été condamnée explicitement et officiellement par le nouveau ministre de l'intérieur. Mais la "maison-poulaga" reste en contradiction apparente avec la volonté ministérielle de "casser" le "nombre-ilisme" ambiant, contradiction qui crée le doute sur la rupture ministérielle avec l'exercice des je(ux) et zones d'ombre de la période antérieure.
Rompant le pacte des carriéristes, des preneurs de "shiteux", des chasseurs de "sans-papier", le ministère de l'intérieur a destabilisé une hiérarchie policière, infantilisée par ses prédécesseurs. Celle-ci, trompant son nouveau maître, continue de reproduire mécaniquement une culture policière qui la sécurise mais insécurise le bon peuple et jette le discrédit sur la volonté ministérielle maintes fois affirmée de vouloir changer cette politique du chiffre, car elle est définitivement stérile et... profondément débile !
Rien n'est jamais simple. Et les apparences sont toujours trompeuses.
[Les chiffres "biaisés" de la délinquance - Site France-Info.fr]
le Mercredi 24 Avril 2013 à 07:00 mis à jour à 12:25
Selon un rapport parlementaire consulté par France Info, les chiffres de la délinquance officiellement publiés par la police ou la gendarmerie ne sont pas fiables. Gonflés ou minorés, ils n'ont jamais permis de photographier la situation réelle de la France en matière de sécurité.
Les chiffres de la délinquance de la police et la gendarmerie sont remis en cause dans un rapport © Reuters - Regis Duvignau
Faut-il douter des chiffres de la police en matière de délinquance ?
Un rapport de la mission d'information sur la mesure statistique des délinquances semble dire que oui. France Info a pu consulter ce document, remis ce mercredi à l'Assemblée nationale.
La commission parlementaire met en cause les données policières et judiciaires de recueil de statistiques qui sont "partielles, biaisées et insuffisantes". Elle considère que l'outil statistique des forces de l'ordre, "l'état 4001", qui classe les infractions en fonction des plaintes recueillies en se basant sur 107 index, "ne peut être considéré comme un outil de mesure".
"Quand on mesure la performance d'un service à partir de données qu'il renseigne lui-même, le risque de distorsion et de manipulation est important" (rapport parlementaire)
Les parlementaires ont recommandé de renforcer l'indépendance de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui diffuse les chiffres et qui est très proche du ministère de l'Intérieur. La Commission souhaiterait que le président de cet observatoire soit nommé par les parlementaires.
"C'est une aberration de penser que la matière statistique traduit la réalité de la délinquance" Jean-Yves Le Bouillonnec, député qui a présenté le rapport
Gonfler et minorer les chiffres
Dans la police ou la gendarmerie, depuis de nombreuses années, on observe les mêmes techniques individuelles ou collectives pour manipuler les chiffres à la source : un commissariat qui limite l'enregistrement des plaintes et oriente les plaignants vers la main-courante, un gendarme qui gonfle le nombre d'infractions pour augmenter son taux d'élucidations d'affaires, ou encore un agent qui requalifie des faits pour "coller aux objectifs du service".
Ces pratiques, explique le document, ne sont pas nouvelles. Elles n'ont pas non plus débuté avec la "politique du chiffre" du précédent gouvernement, mais bien avant.
"Tous les débats sont biaisés par ces références permanentes à des chiffres dont on sait qu'ils ne sont pas fiables" (Jean-Hugues Matelly auteur de Police : des chiffres et des doutes)
Pour rédiger ce rapport, les députés ont auditionné des dizaines d'experts, policiers, magistrats, sociologues et même des ministres (Christiane Taubira et Manuel Valls) depuis le mois d'octobre. Jean-Hugues Matelly a témoigné en tant que chercheur et auteur de Police : des chiffres et des doutes. Il estime qu'à partir du moment "où l'on a fait peser une pression comme indicateur de performance publique, l'ensemble des acteurs ont eu tendance à se dire : pour avoir de bons résultats d'affichage, il faut que mes chiffres soient meilleurs". Conséquence selon lui : "La pression" n'est plus "dans la lutte contre la délinquance, mais dans la lutte contre les chiffres".
"La pression" n'est plus "dans la lutte contre la délinquance, mais dans la lutte contre les chiffres" Jean-Hugues Matelly auteur de "Police : des chiffres et des doutes"
ET QUI EST JEAN-HUGUES MATELLY ? Rappelez-vous...
Le gendarme Jean-Hugues Matelly, radié en 2010, promu au 1er janvier 2013 [Site La Croix.com]
Radié sous Nicolas Sarkozy pour manquement à son obligation de réserve, le gendarme a été promu au 1er janvier par un décret de François Hollande.
(MIGUEL MEDINA / AFP)
Jean-Hugues Matelly, ici en 2010, promu lieutenant-colonel au 1er janvier.
Avec cet article
C’est la drôle d’histoire d’un gendarme déchu par un décret présidentiel et promu par un autre, une alternance plus tard.
La polémique avait débuté en mars 2010 quand, décision exceptionnelle, le chef d’escadron de la région Picardie Jean-Hugues Matelly avait été radié des cadres par décret du président de la République Nicolas Sarkozy pour « manquement grave » à son obligation de réserve.
Il lui était reproché de s’être exprimé dans la presse fin 2008 en tant que chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et d’avoir critiqué le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l’intérieur, effectif depuis 2009, qui suscitait des inquiétudes parmi les gendarmes.
Un combat pour « la liberté d’expression »
L’officier de gendarmerie avait alors été soutenu par l’association Gendarmes et Citoyens, qu’il avait cofondée. Dans un communiqué, cette association amie s’était élevée « contre cette sanction particulièrement lourde et disproportionnée ». Mais il avait aussi reçu le soutien d’Alain Bauer, conseiller de Nicolas Sarkozy à l’époque. Dans un livre publié fin 2010, Jean-Hugues Matelly s’était à son tour défendu, revendiquant d’avoir agi pour que les gendarmes, qui n’ont pas le droit de se syndiquer, aient un espace de « liberté d’expression ».
En 2011, premier rebondissement, Jean-Hugues Matelly, qui avait déposé un référé devant le Conseil d’État pour protester contre sa radiation, obtient gain de cause en justice. En janvier, le Conseil d’État a en effet reconnu la faute mais jugé la sanction « manifestement excessive », enjoignant la gendarmerie de le réintégrer.
Promu lieutenant-colonel
De nouveau officier, Jean-Hugues Matelly se retrouve en poste à la direction de la gendarmerie, comme chef de la section ingénierie et pilotage en matière de formation. Toujours officiellement chercheur associé au CNRS, il ne mène cependant plus de travaux de recherche et ne s’exprime plus dans les médias.
Janvier 2013, deuxième rebondissement. À 47 ans, le voilà promu désormais lieutenant-colonel. Le nom de Jean-Hugues Matelly figure en effet parmi ceux des chefs d’escadron de gendarmerie promus au grade de lieutenant-colonel par un décret du président de la République en date du 28 décembre, publié dimanche au Journal officiel.
N. B. (avec la-croix.com)
Un lanceur d'alertes réintégré !
QUI D'ENTRE VOUS EN A PARLE ?
Je rajoute les deux commentaires qui sous-tendent l'article de France Info sur les statistiques biaisées.
J'aime beaucoup le deuxième commentaire :
- "Au moins cela change de la période Sarkozy-Hortefeux-Guéant pendant laquelle le gouvernement passait son temps à affabuler sur la baisse de la délinquance en jouant les gros bras débiles!" de Pascal G anonyme.
turlutoto,
Mercredi 24 avril 2013 à 13h04
Vote(s) 1
Eh oui... et ça fait des années que certains OPJ le crient haut et fort ...(enfin qu'ils tentent de le faire pour pas se faire sabrer...) C'est bien connu... "t'chappe à la police mais pas aux statistiques"... Mais à part ça ... tout va très bien Madame la marquise .... C'est quand même extraordinaire de voir qu'on découvre certaines choses seulement aujourd'hui alors que cela fait des années que c'est une évidence, et que qui plus est, cela se sait. On enfonce encore une une porte ouverte.
Pascal G (anonyme),
Mercredi 24 avril 2013 à 11h33
Vote(s) 3
Au moins cela change de la période Sarkozy-Hortefeux-Guéant pendant laquelle le gouvernement passait son temps à affabuler sur la baisse de la délinquance en jouant les gros bras débiles!
Vous avez voté François HOLLANDE ?
Alors soyez rationnels.
Et surtout restez raisonnables.
Il est plus facile de suivre un dictateur qui vous fait croire qu'il fera tout à votre place que de suivre un président qui s'arrête... vous regarde et vous demande : - "Et maintenant vous faites quoi pour votre pays avec moi ?"
Oui, François HOLLANDE n'est pas un dictateur.
Vous voulez que je vous dise ? Moi, ça me rassure.
Du catholique John Fitzgerald Kennedy
Auteur
Source
Discours inaugural, 20 janvier 1961
Theme
pays
L'avis de Mamadou Goudiaby (Dakar Au Sénégal)
Ambassadeur
"En ce 05 décembre 2012, l'Ambassadeur des Etats Unis d'Amérique au Sénégal, a cité cette citation à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du Volontariat." (06 décembre 2012)
[...]
L'avis de Patrick Gobeil (Toulouse)
"Le «français Hollande» a copié cette citation de Kennedy dans un discoursdu 22 janvier 2012 (Il a seulement changé pays par République)...c'est ça que va faire Hollande s'il est élu Président des copie...sans mention des auteurs..." (30 janvier 2012)
L'avis de Arlette ()
"Plus d'une personne en France pourrait bien y réfléchir." (02 février 2011)
L'avis de Bernadette Loubaresse (Monistrol Sur Loire)
"C'est bien d'actualité !" (26 janvier 2011)
L'avis de Sylvain (Montreal)
Zorro la dit!
"Voir une des dernière épisode de Zorro de Walt Disney 1957 ou 58... Cette phrase est dite mais ils utilisent pas le mot pays." (24 mars 2010)
L'avis de Bernard Vidal (Gujan)
"Véritable appel à l’évolution des mentalités, bien mis en pratique par Coluche avec ses Restos du cœur, que l’on retrouve aussi dans les différentes associations tel le Sidaction ou les ONG, mais aussi dans l’Ecologie. Cette phrase s’adapte aussi à nos actes que ce soit dans le don du sang, le don d’organes ou dans le cadre du travail au sein des Syndicats ou des comités d’entreprise, dans nos actes journaliers au sein de notre famille une autre façon de s’occuper de nos enfants, de la famille, des amis. Si une partie de notre société pense au bénéfice personnel qu’elle peut en tirer, d’autres travaillent au profit des autres Désolé pour JFK mais cette phrase ne peut venir de lui ni de son entourage politique, elle est trop humaniste, elle a du être adaptée pour un dialogue politique, par contre il fallait quelqu’un de cette trempe pour la faire passer." (27 août 2009)