Un réseau international de traite d'enfants démantelé
A.R. | Publié le 25.10.2012, 10h48 | Mise à jour : 16h31
Un réseau de traite de fillettes a été démantelé mardi à Nancy.
Ils achetaient les fillettes en Macédoine ou au Kosovo, pour 1 000 ou 1 500 euros, et les revendaient pour 10 000. Sept suspects d'une même famille originaire des Balkans ont été interpellés mardi à Nancy (Meurthe et Moselle) après des mois d’investigations sur commission rogatoire d’un juge d’instruction. Avec le renfort de la police de l’air et des frontières, les policiers du Doubs ont ainsi démantelé un réseau de traite d'êtres humains.
Selon l'Est républicain qui révèle l'affaire, d’autres membres de cette famille installés en Allemagne ont été arrêtés par les policiers d’Outre-Rhin. «Cette famille était structurée en réseau criminel et revendait les enfants exclusivement à des membres de sa communauté installés en France, en Allemagne ou en Belgique», explique le substitut du procureur de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), Grégory Weil. En France, l'antenne de la police judiciaire de Besançon ainsi que les enquêteurs de la Police aux frontières (PAF) sont intervenus dans le Doubs, à Besançon, Valdahon et Maiche, où résidaient les membres de la famille suspectée. Une « coutume locale »
Or plutôt qu'un réseau de pédophilie ou d’esclavage, il pourrait tout simplement s'agir... d'une coutume locale. L’audition de deux fillettes d'une douzaine d'années retrouvées saines et sauves ainsi que l'interrogatoire des suspects devraient permettre d’en savoir plus. «L’objectif du juge d’instruction et des enquêteurs est d’arriver à déterminer ce que les deux enfants ont subi exactement et combien il y a d’autres victimes», précise le substitut de la JIRS. Mais visiblement «nous ne sommes pas dans une affaire d’actes de torture et de barbarie. [...] On ignore à quoi elles étaient destinées», précise Grégory Weil.
L’une a été découverte en Belgique au domicile de trois personnes arrêtées. L'autre à Montluçon dans le centre de la France. Les «acheteurs» sont toujours en garde à vue. La quinzaine de suspects seront bientôt déférés devant le juge d’instruction de Nancy en charge du dossier, Fabien Sarthe. Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle et trois millions d’euros d’amende pour «traite des êtres humains en bande organisée» et «association de malfaiteurs».
LeParisien.fr