Dire "merci" est une règle de politesse.
La politesse est nécessaire au maintien de la cohésion sociale.
Pourquoi devrions-nous refuser de dire "merci" quand un(e) ministre nous rend service, fût-il le premier d'entre tous ? Ou plus exactement rend service à l'Etat, sert l'intérêt général, c'est à dire nous-mêmes.
Personne n'en parle.
Il s'est exprimé. Deux ou trois phrases qu'aucun média, ni aucun journaliste de ces médias n'a retenues, commentées ou encore critiquées. Ah si ! Un article dans Le Monde très lu par les enseignants.
R I E N ! qui ne retienne davantage votre attention.
Handicapés du coeur. Sans doute parce qu'il s'agit des enfants "handicapés".
Handicapés-moteur, handicapés mentaux, que cette intelligentsia médiatique qui nous abreuve de nouvelles économiques et catastrophiques, en passant à coté de l'essentiel, méprise. Les déficients intellectuels ne sont pas toujours ceux que vous croyez.
L'essentiel, c'est notre vie de tous les jours, ce sont nos enfants et leur avenir.
L'avenir de notre jeunesse est essentielle. Le reste est superflu.
O U I, merci, Monsieur le Ministre, avec deux "M" majuscules, puisque l'annonce fut faite par le Premier Ministre, merci pour avoir permis enfin (il était juste temps !) aux jeunes auxiliaires de vie scolaire, AVS, ces emplois précaires, de devenir des "vrais" professionnels de l'aide sociale.
Un métier vient d'être créé au service des enfants handicapés, pour leur intégration en milieu scolaire ordinaire. C'est une révolution culturelle.
Vous vous en fichez ? Quoi d'étonnnant. L'empathie sociale s'arrête au bord du chemin, là où des parents se suicident, désespérés, après avoir tué leurs enfants handicapés refusés par l'école et rejetés par les autres. Aucun soutien ! Jamais. Quelques brèves très brèves dans des journaux, le temps de verser des larmes de crocodiles et de passer à d'autres nouvelles plus intéressantes, comme le foot, ou les dernières frasques de la star "Trucnuche" qui a vomi dans les toilettes d'un restaurant cinq, six étoiles et plus (voir GALA).
Cette réforme, qui n'est pas une réformette, mais un signe fort d'engagement, ouvre enfin des perspectives d'avenir aux jeunes qui assistent des enfants handicapés, emplois précaires non reconnus, mal payés et remerciés au bout de cinq, puis six ans, le temps de les exploiter plus que de les former.
Sous un gouvernement de droite, l'éducation nationale donnait l'exemple ! Elle exploitait des jeunes, méprisant aussi les enfants handicapés, puisqu'elle les confiait à ces jeunes qui n'avaient aucun espoir de pouvoir être recrutés un jour.
C'était avant, du temps de cette droite qui s'était gaussée de la colère de Ségolène ROYAL sur la manière dont les enfants handicapés étaient rejetés du système scolaire. Elle avait perdu son sang-froid, la candidate aux présidentielles devant le candidat Nicolas SARKOZY. On verrait ce qu'on verrait ! On est venus. On n'a rien vu.
Il y avait de quoi se mettre en colère, rétrospectivement, si vous avez le courage et l'honnêteté de regarder la condition des enfants handicapés non scolarisés dans notre pays des Droits de l'Homme et, il paraît, des Droits de l'Enfant.
La droite va encore hurler à la dépense inutile, aux gaspillages des deniers publics. Encore des jeunes recrutés et cette fois-ci en CDI... Quelle scandale ! Quel mépris pour les contribuables ! Je les entends d'ici les vieux, ces soutiens inconditionnels d'une France égoïste, fermée sur elle-même comme un coffre-fort de banque. On croirait qu'ils dorment sur un matelas de billets, sur leur bas de laine, entretenant la haine de l'autre qui leur coûte si cher. Même leur propre chair leur coûte trop d'amour ! Ils ne savent plus donner, ces vieux. Ils sont déjà morts.
La jeunesse doit reprendre le pouvoir. Un pays géré par des vieux court à sa perte.
Avoir le respect de sa jeunesse et engager "pour de vrai" des jeunes qui s'engagent aux côtés des enfants handicapés, c'est offrir un avenir à plusieurs générations.
Et c'est aussi sauver des parents désespérés.
O U I, merci, Monsieur le Ministre et merci, Monsieur le Premier Ministre.
Vous aurez compris que je viens de remercier par cet article le Ministre de l'Education Nationale, Vincent PEILLON, le "Mentor" du Premier Ministre, qui nous a informés de ce qu'il considérait être une grande avancée pour les enfants handicapés, la création d'un métier pour eux, un grand pas en avant, l'intégration en milieu scolaire ordinaire, dans un pays qui "marche à côté de ses pompes". J'aurais voulu des gros titres et des débats à rallonge pour cette nouvelle sensationnelle. Rien ou si peu.
Continuons de pleurer et de nous lamenter, continuons d'ouvrir les vannes de la haine de l'autre, continuons de ne pas vouloir voir ce qui est positif pour justifier notre propre inactivité :
"Rien ne sert d'agir. Tout va mal !"
"Des professeurs sont recrutés, encore des fonctionnaires à payer. C'est mal !"
Des jeunes vont enfin être reconnus et employés dans une filière-métier en CDI pour le plus grand bonheur des enfants handicapés et de leurs parents. C'est mal !
Allez, les vieux, votez "F-Haine" et qu'on en finisse. Que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles !, celui que vous aurez choisi, un monde sans avenir pour notre jeunesse.