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Billet de blog 26 octobre 2014

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Etats de conscience modifiée, méditations, prières ou dialogue avec Dieu, avec Soi, le "non-lieu".

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Prier, c'est méditer.

Crier, c'est supplier et prier.

Méditer, c'est prier.

C'est se placer hors du temps présent, hors du passé, en dehors du "soi", du petit "soi", pour être dans un futur qui n'est pas encore, une potentialité d'être ou de ne plus être.

C'est trouver le point d'existence sur une ligne jamais dépassée qui n'est pas composée seulement de points de passage, puisque le sage sait où se trouve le point d'éternité. 

La nudité de l'être dans l'Etre.

Car on a toujours le choix d'être ou de ne pas être.

On peut paraître, sans être, ni soi-même, ni un autre.

On peut être un système, un objet de pensée,  un identifiant, mais pas un sujet, ni une personne.

On peut paraître être et être déjà mort.

S'identifier, c'est renoncer à être soi-même.

Méditer, c'est ne pas vouloir être, ni vouloir faire.

C'est "être".

Prier, ce n'est pas demander, mais c'est aussi demander.

S'adresser à l'Autre qui est soi-même, un "Soi" à l'intérieur de "soi", c'est prier.

Point besoin d'être croyant pour méditer.

Par contre, pour prier Dieu, ce "Soi"-même qu'on incarne ou pas, il faut croire ou savoir.

Certains croient, d'autres voient.

Croire sans voir est une grâce, il paraît.

Savoir, c'est croire ce qui Se manifeste à voir.  

La quête du savoir ne doit-elle porter que sur les lois physiques d'une matière corrompue, car vouée à la corruption, composition  et décomposition des corps humains ?

Ou la quête du savoir peut-elle avoir pour objet le "Sujet" de toute recherche du sens de la vie, le "Soi", qu'Il soit soi-même ou l'autre, ce lien de Soi à l'autre qui vous relie comme la religion de l'Homme aux hommes, aux autres hommes, à autrui.

La quête de Dieu, du sens de la vie, cette vie qui a une fin temporelle malgré une âme qui se dit éternelle, est-elle folie ou sagesse ?

Qui blâme l'homme qui cherche Dieu ? 

L'homme qui cherche Dieu se trouve, lui ou Lui.

La quête de Dieu, selon le soufisme, nous rappelle l'évidence de cette recherche de Soi pour aimer l'autre qui est soi-même.

[ Un Amoureux fou vint frapper à la porte de sa bien aimée. Elle demanda : "Qui est là ?". il répondit : "C'est moi". Elle dit : "Il n'y a pas de place pour toi et moi dans la même maison". Alors il s'en alla méditer dans le désert et des années plus tard, il revint frapper à sa porte. La voix de sa bien-aimée demanda : "Qui est là ?". Il répondit : "C'est toi même!" Et la porte s'ouvrit.]

-Ibn'Arabi- dans le "Traité de l'Amour"

La méditation peut être contemplation de Soi et peut partir de la contemplation de l'autre ou de l'Autre.

Cet autre peut être autrui ou Soi ou soi-même.

L'union est déjà prière, prière à l'Autre, prière avec l'autre, les autres.

[ On ne saurait jamais contempler Dieu directement en l'absence de tout support tangible (sensible ou spirituel), car Dieu en soi est indépendant des mondes... La Contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite; et l'Union la plus intense encore (dans l'ordre sensible qui sert de support à cette contemplation) est l'acte d'amour.]

Ibn' Arabi

Ibn'Arabi, qu'ont-ils fait de leur religion et de la conception de l'autre, cet Autre féminin qui est pourtant eux-mêmes ? 

Vous vous gaussez des dialogues avec Dieu qui sont le pain quotidien de ceux qui prient ou le souffle de vie quotidien de ceux qui plient le tapis pour prier Allah, cinq fois par jour.

Aujourd'hui, je voulais rappeler que la prière est simplement un état de méditation, un état de conscience modifiée qui permet d'atteindre le "soi" ou le "Soi" qui n'est pas tout à fait soi-même, tout en étant l'Autre.  

Le défi de ce siècle est un défi spirituel.

Tous vos discours intellectuels n'y changeront rien.

La mort existe, comme la fin d'une vie humaine.

La mort existe aussi comme la fin du sens de l'existence humaine quand les hommes sont traités comme des objets de consommation, jetables et méprisables.

- "Respect !" disent souvent nos frères musulmans, au point d'en être agaçants.

Mais force est de constater que les hommes de ce siècle ne se respectent plus eux-mêmes.

Ils ne respectent plus leurs paroles, ils ne se respectent plus dans leurs actes, donnant à voir ce qui est le plus hideux d'eux-mêmes, le manque de respect de l'autre, des autres ou de l'Autre, l'absence de reconnaissance de Dieu dans l'homme, de l'Homme fait dieu.

Les hommes d'aujourd'hui ne respectent plus qu'un seul dieu, avec un petit "d", le dieu de la Bourse, Mammon, leur fric, ou le dieu de leurs bourses, le Q, leur étalon d'or, le culte du corps..

Le Q et le fric sont leurs seuls dieux.

Tandis qu'ils adulent des lieux de culte voués à la beauté des objets matériels, les musées d'objets morts, l'art du non-vivant, ces adultes, majeurs et vaccinés contre tout, blasés de tout et rasés de près, tuent par leur indifférence réelle toute une génération d'autres, cette adolescence, puis adulescence,  qui n'a pas le droit d'exister, obsolescence programmée de l'être au profit du paraître. Cette vieillesse traîtresse qui ne veut pas mourir, quitte à tout détruire, ne supporte plus l'insolence de la jeunesse, maîtresse de la vie future,  qui se veut en liesse dans un univers de désespérance.

 S'ils peuvent construire un autre monde, ces riches"z'héros", dont la fortune se compte en milliers, millions ou milliards de zéros, bien sûr que "oui" ! 

Le feront-ils ?

Bien sûr que "non".

 Ce monde immonde est à leur image, un monde sauvage où la loi du plus fort frappe les plus faibles, souvent les plus sages, un  monde où le mot "exploitation" est devenu la raison économique de la déraison politique de ces mal-élus, car "mal-aimés".

Et mal-aimés, ils resteront, ces élus tyranniques, enfants-rois  de la domination, le choix d'une abomination culturelle, le règne de l'homme mort-vivant.

Priez, mes frères musulmans, priez pour Peter KASSIG, un frère musulman qui s'est converti par amour pour les Musulmans persécutés dans le monde.

Le tuer serait prouver qu'aucune conversion n'est possible quand l'aversion de l'autre l'emporte sur la raison.

La démonstration serait ainsi faite que l'Islam porte la flamme de la haine plus haut que la flamme de l'amour.

Il faut décapiter la tête du système, un système dont "on" ne veut plus hériter, "on" étant le peuple qui en a marre d'être pris pour un ... "con".

Il ne faut pas décapiter celui qui vous aime, Peter HASTING, celui qui vous aide et vous a aidés, quittant son monde pour le vôtre, quittant sa vie pour la vôtre.

Vous lui devez une vie, la vôtre.

 Il est musulman, Abdul Rahman KASSIG.

Priez, mes frères chrétiens, priez pour un riche qui ne peut pas entrer au Paradis.

Priez car il fut/est un personnage atypique, souvent dans le paraître, ayant négligé d'être, par manque de temps, dit-il.

S'il fut catholique, néanmoins une messe ne suffira pas à lui permettre d'acheter sa place au Paradis.

C'est avant qu'il faut choisir, avant de mourir, et non pas négocier après, comme un marchand de tapis, sa place au Paradis,  même si on fut le meilleur commerçant ici-bas.

On ne peut se faire élire en achetant des voix, là-haut.

On ne peut pas non plus acheter l'indulgence de l'autre, des autres ou de l'Autre.

Et la connaissance de "soi" par "Soi-même" efface la place réservée au Paradis, si la reconnaissance de l'autre pour soi n'est pas là.

Le mal est une trace ineffaçable.

S'il y eut des raisons que la raison d'Etat, de l'être ou de l'Etre, voulait ignorer, Lui ne les ignore pas.

Le tort, ce n'est pas tant de croire en Lui que de ne pas croire en les autres.

Il paraît que l'Enfer, c'est vivre tout ce que l'on a fait subir à Soi-même, à l'autre, aux autres et à autrui.

Et le purgatoire ?

Une invention des Pères de l'Eglise, soucieux de ménager leurs riches ouailles, lorsqu'ils s'encanaillent.

Pour leur éviter le désespoir, mais pas le mouroir de l'âme.

Ils auront d'ailleurs à répondre de cette lâcheté qui consiste à se laisser achetés pour quelques sous quand, dessous, se joue le destin d'un homme, fût-il riche, parce que riche.

A lire les Evangiles, le "ou" est exclusif entre le Paradis et l'Enfer.

Et pas seulement sur terre, ici-bas  !

Donc si le riche demande à ce que vous priez pour lui, il faudra supplier pour lui éviter, comme dans un miroir, de voir tout ce qu'il a fait subir aux autres, avant que de mourir, trop habitué à la souffrance de l'autre, au désespoir des autres, de l'Autre, durant une éternité, un temps sans présent, un temps dans le temps qui fut, dans le temps qui fuit, dans la nuit du temps, comme une présence qui s'efface, celle de soi-même, celle de Dieu, celle de "Soi".  

La seconde mort, c'est disparaître à Soi-même.

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