Premier acte: 2019-2021. Un groupe de dissidents sème la zizanie, lance des boules puantes, tente un putsch, et répand du fiel dans les médias. Fuite de documents internes. La liste des donateurs d’Anticor est passée au peigne fin. Connaître les donateurs pour les ficher et les intimider, ça peut toujours servir. Déjà, la Présidente et le Vice-président subissent du harcèlement fiscal et administratif. Ejectés par le conseil d’administration sur avis du comité éthique, ou lors des élections de 2020, les grincheux vont au Tribunal et réclament 72 000 euros de dommages et intérêts.
Espion un jour, espion toujours ? Un journaliste ayant travaillé à la DGSE révèle qu'un donateur d’Anticor aurait un compte (déclaré) au Luxembourg. Hystérie. Certains médias, comme le Journal du Dimanche, semblent préparer l'opinion à un refus du renouvellement. La gestion ne serait pas « transparente et désintéressée ». Dans le cadre de la demande de renouvellement, le gouvernement commence par perdre le dossier d’Anticor, puis l’accable de questions tatillonnes, répétitives ou indiscrètes (au sens de la CNIL).
Deuxième acte: 2021-2023. En avril 2021, l'agrément est accordé in extremis, à quelques minutes de l'heure butoir et surtout, en faisant mention des prétendues turpitudes d'Anticor. Ce qui introduit une incohérence dans le texte, car pourquoi accorder un agrément à une association qu'on critique en même temps? Cette rédaction ambigüe permet à l'arrêté d’être annulé au Tribunal Administratif, grâce notamment à un avocat ayant travaillé pour Emmanuel Macron (référence). Devant le Parlement, Olivier Véran sourit: « Je vous remercie d'avoir souligné que l'annulation de l'agrément n'est pas une décision politique, mais bien une décision de justice" (référence). En octobre 2023, Elisabeth Borne déclare publiquement qu’Anticor remplit les conditions pour avoir de nouveau l’agrément (lire ici).
L’arrêté ambigu de 2021 étant annulé, prétendument pour des raisons de forme indépendantes de la volonté du gouvernement, Anticor demande alors un nouvel agrément, si possible plus solide juridiquement. A cours d’excuses et ayant vidé son sac à malices, le gouvernement émet alors un refus tacite sans explication.
Mais sur France Info (lire ici), une source gouvernementale rassure: l’agrément n’était pas si important que ça. Et la lutte contre la corruption, le gouvernement peut s'en charger tout seul. Faites-nous confiance.
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Pour défendre Anticor : https://www.anticor.org/comment-agir/
Quelques parlementaires qui ont soutenu Anticor :
Raquel Garrido, Mathilde Panot, Ugo Bernalicis, François Ruffin, Martine Aubry, Alexis Corbière, Karen Erodi, Murielle Lepvraud, Martine Etienne, Rodrigo Arenas (LFI)
Arthur Delaporte, Boris Vallaud, Christine Pirès-Beaune, Marie-Pierre de la Gontrie, Jean-Pierre Sueur, Gérard Leseul, Marie-Noëlle Battistel (PS)
Olivier Marleix (LR), Marine Tondelier, Esther Benbassa (EELV), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Gilbert Collard (Reconquête), Paul-André Colombani (LIOT), Servane Hugues (Renaissance), Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine)
Un parlementaire qui a attaqué Anticor :
Bruno Questel (Renaissance). Il n’a pas été réélu.