Madame Thatcher laissera sans doute à la postérité son surnom de "dame de fer", figure emblématique d'une époque récente qui continue de faire beaucoup de mal aujourd'hui. Peut-être avait-elle en elle une profonde misanthropie, en tout cas elle aimait l'argent et ne se préoccupait pas du sort des pauvres malheureux qui ont subi les conséquences de sa politique. ((re)lire sa biographie sur wikipédia )
La concurrence est pour les faibles c'est à dire les individus des classes populaires,les précaires, les bénéfices sont privatisés et les pertes sont systématiquement à la charge des collectivités. La responsabilité des personnes morales (les entreprises) , c'est du flan. La justice doit être dure avec les faibles et compréhensive avec les puissants.
Peut-être l'histoire se rappelera que cette femme, qui aura été aux commandes du Royaume-Uni de 1979 à 1990 a travaillé ensuite directement pour Philip Morris International, officiellement à partir de 1992.
La compagnie américaine a depuis toujours compris l'intérêt d'être discrètement aux commandes en influençant les politiques et les législations en sa faveur. Le discours officiel anti-état et néolibéral sert les intérêts de l'oligarchie industrielle et financière.
Aussi, le géant américain a proposé à Madame Thatcher un certain nombre d'actions d'influence.
Les "missions" proposées à Madame Thatcher sont énumérées ci-dessous:
Le document ci-dessus fait partie de l'immense corpus des documents internes de l'industrie du tabac, disponible sur le site Legacy Tobacco Documents Library
Grâce à d' autres documents issus de cette source, nous aurons l'occasion de parler de la privatisation du monopole du tabac en France (SEITA), qui bien sûr pose des questions compte-tenu des enjeux financiers...
Ainsi, la dame de fer a collaboré, le mot est faible, avec le géant américain du tabac pour la modique somme de 500 000 dollars par an.
Les "services" rendus ont sans doute été efficaces, car le cigarettier a fait preuve d'une grande gratitude le 23 octobre 1995 pour son 70ème anniversaire, organisé en grande pompe à Washington avec 800 invités, un "petit" cadeau à 1 million de dollars financé par Philip Morris.
Quelques années passent, la dame de fer s'enfonce peu à peu dans un état de démence vasculaire, et Philip Morris continue son irrésistible ascension.
En 2013, Maggie nous quitte, mais le cigarettier, lui, demeure. Ainsi vont les affaires. Jamais le groupe américain n'a gagné autant d'argent.
Le nombre de fumeurs dans le monde n'a jamais été aussi élévé (1.3 milliards en 2013), les perspectives de croissance en Asie et en Afrique sont très importantes et le cours de bourse s'envole.
Grâce à la complicité de nombreux dirigeants politiques, en dignes héritiers de Reagan et Thatcher, ce travail d'influence est toujours à l'oeuvre aujourd'hui.
Le tabac c'est à dire l'industrie du tabac, Philip Morris International en tête, va tuer cette année encore plus de personnes que la tuberculose, le paludisme, le SIDA, les accidents de la circulation, les meurtres réunis.