
Louison
Cette petite effrontée,
A qui je faisais l'amour,
M'allait disant, l'autre jour,
La couchant sur la montée!
« Ha, monsieur, la ! la ! la ! la !
Ah ! vous me faites cela!
- J'ai fermé, dis-je, la porte
Nul n'entendra mon discours. »
Mais elle criait toujours!
« Laissez-moi, las ! Je suis morte
Ah monsieur...
- Etes-vous encore pucelle?
Ce serait un grand défaut.
- Las, monsieur, le cœur me faut.
- Le sentez-vous pas? dit-elle.
Ah ! monsieur...
- Ha! dit-elle, je me pâme!
Monsieur, attendez un peu.
Vous me mettez tout en feu!
Me voulez-vous ôter l'âme?
Ah ! monsieur....
Vois, je suis toute souillée...
La, la, la ! Faites tout beau!
Je m'écoule toute en eau
Et ma chemise est mouillée.
Ah ! monsieur...
Las! que dira ma maîtresse,
Si elle sait mes malheurs?
Ma foi, ces degrés sont durs,
Ils m'ont écorché la fesse.
Ah ! monsieur, la, la, la, la !
Ah ! vous me faires cela! »
Faucherand de Montgaillard
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Une femme qui pile
Je vis ces jours passez une fort belle garce
Négligemment coiffée, assise sur du foin,
Ayant ses deux genoux l'un de l'autre si loin
Au large escarquillez qu'ils occupaient la place.
Ses cuisses elle ouvroit d'une si bonne grace
Qu'on voyait entre deux, vers le haut, en un coin,
Un trou large et ouvert à y mettre le pain,
Mais qui faisait, ce semble, une laide grimace.
Joyeuse, elle tenait à belles plaines mains
Un chose gros et long d'un quartier pour le moins
Qu'elle mettait dedans d'une mine asseurée;
Et, remuant tousjours, si fort elle pressoit
Que jamais en repos elle ne la laissoit
Qu'une douce liqueur elle n'en eut tirée.
Pierre de Larivey
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