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Billet de blog 3 août 2009

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Lettre ouverte à Madame Hessainecéhèfe

- Oh ! Victor, et alors, tu lui a écrit à la SNCF, comme te l’a conseillé Tatave l’autre jour que tu gueulais contre elle ?- Exactement Loulle. Tè ! J’ai le double dans la poche, je vais te la lire :

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- Oh ! Victor, et alors, tu lui a écrit à la SNCF, comme te l’a conseillé Tatave l’autre jour que tu gueulais contre elle ?
- Exactement Loulle. Tè ! J’ai le double dans la poche, je vais te la lire :
« Lettre ouverte à Madame Hessainecéhèfe. Aux bons soins de Monsieur Pépy.
Madame.
Je passe la moitié de mon temps entre la Provence rhodanienne et la Margeride. Etant un citoyen qui se veut responsable, je m’efforce de lutter contre le réchauffement de la planète en utilisant autant que faire se peut les transports en commun dont vous êtes (pardon, vous fûtes! ), Madame l’un des plus beaux fleurons.
Vous fûtes le moteur essentiel du développement des campagnes en irriguant celles-ci du sang de la modernité à travers un réseau ferré fort dense. Ceux qui vous servaient avaient pour vous les yeux de Chimène et étaient plus vos amants que vos employés. Les Cheminots étaient une élite parmi la gent laborieuse.
Ce temps semble bien révolu…
Ainsi, pour aller de mon village de Margeride jusqu’à Avignon, j’utilisais, jusqu’il y a quelques mois, la ligne TER de Mende à Nîmes, puis changement vers Avignon. Je prenais le train dans la délicieuse petite gare de Belvezet à 12 h 15 et à 15 h 30, j’étais chez moi à Avignon. Aussi rapide que l’auto, moins cher, plus confortable, plus sûr.... Baguenaudant parmi les vaches, j’entendais arriver le convoi qui sonnait joyeusement avant chaque passage à niveau, avant chaque arrêt, avant chaque tunnel. Le conducteur me saluait, la ou le contrôleur se faisait une joie de me montrer la belle machine portative pour délivrer les billets. Et débutait un voyage somptueux entre forêts à cèpes, prairie à vaches, ravins vertigineux et petits villages. Soixante trois tunnels et une bonne vingtaine de viaducs tous plus beaux les uns que les autres témoignaient de l’ingéniosité de vos servants de jadis, Madame.
A présent, le train de 12 h 15 à Belvezet ? Terminé. Supprimé. Il me faut donc aller en voiture soit à La Bastide, soit à Langogne… Bonjour le progrès. Ce voyage qui était un plaisir devient une corvée, d’autant plus que les correspondances à Nîmes ont régulièrement…20 mn de retard !
Serions-nous, Madame Hessainecéhèfe, des citoyens de seconde zone, nous qui, du fond de nos campagnes, ne voyons votre cher (très cher !) TGV que sur les belles affiches en couleurs.
Changez de politique, Madame Hessainecéhèfe, ou bien changez de sigle et prenez celui-ci, je vous l’offre :
SNCF = Service Nul pour les Campagnes Françaises. »
- Bravo Victor ! Tè ! C’est ma tournée !

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