
Odile
Sur une piste noire par un écart vexant
J’ai eu avec Odile un contact renversant.
Skis et corps emmêlés dans la neige profonde
J’ai goûté dans le froid sa chaude peau de blonde,
Et ses seins écrasés contre mes pectoraux
Ont fait monter en moi une ardeur de taureau.
Percevant mon émoi elle ondule et s’étire
Et – heureuse jeunesse ! – nous éclatons de rire.
La serrant plus encor je lui vole un baiser,
Je savoure ses lèvres et sa langue épicée.
J’ai retrouvé Odile le soir à la station
Où nous avons vécu une ardente passion.
Depuis ce jour heureux et ces moments exquis
J’espère en Cupidon lorsque je fais du ski…
La tartiflette de Roger
- Raconte-moi, Victor, Odile, ta victime
N’a pas dû t’accorder tous ses trésors intimes
Par dévotion pour tes talents contondants,
Ta façon de lui faire du rentre-dedans !
Tu as dû tout de même lui faire un peu de gringue,
L’emmener au ciné, lui acheter des fringues…
- Bien sûr allons, petit ! Faut être gentleman
Si l’on veut que ces dames nous prennent pour amant !
Je l'ai menée manger un bon menu de fête
Chez mon ami Roger, roi de la Tartiflette.
- Ques aco ?
- C’est un plat que l’on mange en Savoie
Qui te remplit la panse et qui te met en joie.
Le mot vient de “ tartifle ” ce qui, en provençal
Comme en latin d’ailleurs aussi bien qu’en rital
Signifie pomme-de-terre ou encore patate
Qu’elles soit fontenoy, noirmoutier ou bien rates.
La Tartiflette et donc un délicieux mélange
De patates, d’oignons, de lard et de fromage.
Tu cuis à la vapeur tes patates épluchées,
Les coupes en rondelles puis tu vas les coucher
Dans une poêle chaude ou tu vas les saisir
A l’huile et les brunir sans les faire roussir.
Coupe en dés tes lardons, émince ail et oignons
Vivement, à la poêle, travaille leur union.
Puis dans un large plat pouvant aller au four
Met tes deux appareils en couches, tour à tour.
Les patates d’abord, lard, oignon, ail ensuite
Sel, poivre du moulin, en nappes, ainsi de suite.
Coupe tes reblochons en deux dans l’épaisseur
Pose-les croûte en haut comme frères et sœurs.
Voilà. C’est presque prêt. Sors le tire-bouchon
Et dépucelle vite un flacon d’Apremont
Tu vas mouiller ton plat avec un ou deux verres,
Et finir la bouteille avec quelques compères.
Tu fais dorer ton plat au four à deux cents vingt
Le temps qu’il te faudra pour achever le vin.
Le fromage, en fondant, va pénétrer le reste,
L’Apremont va le rendre moelleux et digeste,
Lorsque le Reblochon commence à gratiner,
Tu dois servir bien chaud : il est temps de dîner.
A nous, belles conquêtes ! Le vin vous embellit.
Continuons la fête, ouvrez-nous votre lit.
Chantons, rions, mangeons, et trinquons nuit et jour
A la beauté des femmes, au vin et à l’amour !
Photo X - Droits réservés
Savourez un sulfureux Voyage
pour le prix de deux verres d'Apremont !
C'est un "hibouc" ou e-book...
