Qu’est-ce qui a foutu le bordel il y a deux ans aux Zuessa puis dans le reste du monde ? Les « subprimes », c'est-à-dire la possibilité donnée aux banques de noyer leurs créances immobilières pourries, en les « titrisant » (en les incluant dans des « titres », des « obligations » vendues ensuite sur le « marché »). C’est ainsi que des épargnants du Crédit Agricole, de la Société générale et autres se sont trouvées propriétaires, à travers des sicav ou des fonds de placements, de ces créances véreuses jusqu’à l’os.
Notre génie national, Sarko 1er, s’était alors vertement élevé contre ces manières de faire : « Ce qu’on appelle la titrisation, c'est-à-dire que chaque jour les banques (étazuniennes) consentaient un prêt immobilier à 10 heures, le revendaient à 17 heures, prenaient la commission, le déstockaient. »
Non mais ! Pas de ça chez nous ! qu’il avait proclamé notre père-la-vertu-financière.
Mouais… Le travail de sape du lobby des banques a eu raison de la fière « détermination » de Microlax 1er. Le projet de loi « Régulation bancaire et financière » porté par Lagarde et qui sera débattu cette semaine à l’Assemblée dit pourtant tout le contraire des bonnes résolutions sarkoziennes. Son chapitre V crée en effet les « Sociétés de financement de l’habitat » à travers lesquelles les banques auront la possibilité, contre des obligations, de céder leurs créances immobilières, par paquets, aux compagnies d’assurances et aux sicav. Dès lors, elles ne seront plus directement responsables des mauvais payeurs. Leurs mauvaises créances n’apparaissant plus dans leur bilan, elles seront incitées à prêter sans beaucoup de discernement… C’est ni plus ni moins que la titrisation à l’américaine que dénonçait Sarko !
Et dire que la presse léche-cul a pourri Martine Aubry pour avoir osé comparer l’Axe de la galaxie - ce génie qui a triplé le déficit et plombé la dette de 750 milliards d’euros - à Maadoff ! C’est désobligeant pour Maadoff : celui-ci n’a volé que les riches, alors que les saloperies sarkoziennes volent avant tout les pauvres…
Sources : Marianne n°685