
Tepco - "Tokyo Electric Power Company” – est une des plus importantes compagnies du Japon aux multiples activités. Elle est impliquée dans de nombreux scandales. Il y a neuf ans, le sommet de sa hiérarchie directoriale a dû démissionner, pour suspicion de falsification de documents de maintenance dans 29 cas ! Des rapports falsifiés concernant des maintenances « oubliées » ou bâclées. Le réacteur actuellement hors de contrôle devait d’ailleurs être arrêté ce mois ci, après 40 ans de service !
On touche là deux problèmes essentiels de l’industrie nucléaire : l’opacité de l’information, la priorité au profit. Ce qui se passe au Japon est, hélas, exemplaire de ce qu’il risque de se passer en France parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Opacité de l’information. C’est une constante en France, comme au Japon. L’omerta maintenue par la caste des nucléocrates. Oui mais, nous dit-on, ça a changé avec la mise en place d’une Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), autorité de contrôle indépendante. A part que l’ASN s'appuie sur l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), établissement public industriel et commercial. Or l'IRSN est pour partie financé par le commissariat à l'énergie atomique (CEA), EDF, AREVA, c'est-à-dire précisément les acteurs que l'ASN, est censée contrôler !
Priorité au profit. Rien à redire puisque le profit est la finalité de toute compagnie capitaliste ! C’est le cas au Japon avec Tepco, qui aurait pu tuer tout danger dans l’œuf en noyant dès le premier jour les réacteurs défectueux mais les rendant ainsi irrécupérables et…coûtant des profits aux actionnaires… Mais c’est maintenant aussi le cas en France. Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) jusqu’ennovembre 2004 EDF, gestionnaire des centrales françaises, a changé de statut, devenant effectivement une société anonyme à capitaux publics le 19 novembre 2004 (Merci M.Jospin !). Au Japon, Tepco a négligé la sécurité de ses centrales pour privilégier les dividendes des actionnaires. En France, EDF demeure sous capitaux majoritairement publics, mais la mentalité est devenue capitaliste, c’est-à-dire priorité aux profits, avec les risques que cela implique au niveau de la sécurité.
Et les sarko-trafiquants trouvent « indécente » la demande d’un grand débat sur l’énergie en France !
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