Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Les résultats tombaient comme tombent les gnons.
Bretons, Gascons, Picards, Provençaux, Bourguignons,
Par le verdict des votes ranimaient l’espérance
Qui avait déserté le beau pays de France
Depuis qu’un charlatan, un vil bonimenteur
Avait pris le pays, sous un soleil menteur,
Pour le livrer, cocu, pillé, battu, ruiné,
Dans les griffes sanglantes des truands avinés
Du Medef, de la bourse, de la sale finance,
Et autres parasites bouffis d’arrogance.
Les urnes avaient parlé, rejetant aux poubelles
Des ministres fourbus, des as de la gamelle
Que le Peuple, debout, réveillé, flamboyant,
Heureux de sa victoire vomissait en riant.
Sur les abrutissoirs des étranges lucarnes
Qu’il était beau de voir toutes ces vieilles carnes
Bertrand, Copé, Lefèvre, lèches-culs patentés,
Porte-flingues poisseux de l’Imposteur planté,
Bredouiller leurs cagades comme un disque rayé,
Et leur couenne suait une odeur de fumier.
Les vainqueurs exultaient, le vaincu se terrait,
Solitaire, tremblant dans sa bauge dorée.
Il avait cru la France, le monde à ses pieds,
Il se retrouvait nu, un tigre de papier.
Les Français en avaient oublié leur chagrin
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Ils hurlaient, ils chantaient au son de l’hélicon :
Cassez-vous, pauvres cons !
Merci à Jiho