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Billet de blog 16 décembre 2020

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L’addiction aux écrans, un phénomène social de plus en plus inquiétant

Les nouvelles technologies ont connu un vrai essor dans les années 90 avec la création des premiers smartphones. À l’époque, seules quelques entreprises avant-gardistes ont compris leur intérêt. Les smartphones n’ont donc un réel succès dans la société qu’au milieu des années 2000. Très appréciées, ces technologies entraînent cependant une addiction qui concerne toutes les générations.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En parallèle avec la création des smartphones, les tout premiers réseaux sociaux font leur apparition à partir de 1995 avec Classmates.com et Six Degrees notamment. Tout s’enchaîne dans les années qui suivent avec le développement de Google. Des communautés ethniques lancent en effet leurs propres réseaux. Dès lors, les plateformes de réseaux sociaux n’ont de cesse de se développer. En 2001 naît le tout premier réseau professionnel, Ryze.com, qui sera vite remplacé par LinkedIn. Facebook apparaît quant à lui en 2004. Naît ainsi un nouveau moyen d’échange virtuel à travers le monde entier.

Il est important de noter que les enfants nés dans les années 2000 baignent dans cet univers digital dès la naissance. Dès la fin des années 70, notamment grâce à la psychiatre et pédiatre Françoise Dolto, l’enfant se voit en effet accompagné afin d’acquérir plus d’autonomie. En parallèle, la femme est de plus en plus amenée à travailler. Même si un certain cadre éducatif demeure, les enfants de la génération Z sont moins encadrés, et ont davantage d’autonomie. Souvent, ces derniers ont un téléphone, et de plus en plus un smartphone, dès l’école primaire. Cela est dans un premier temps perçu par les parents inquiets comme une alternative pour garder un œil sur leur enfant, notamment avec des traceurs GPS. De manière plus primaire, le portable permet par ailleurs davantage de possibilités de communiquer. 

Par ces fonctionnalités, le téléphone mobile trouve grâce aux yeux des parents pour des raisons de sécurité. Cependant, l’enfant a de plus en plus accès à l’écran en général dès l’âge de 2 ans. En effet, un adulte se servant régulièrement de son téléphone mobile, va inciter un tout-petit à s’y intéresser. Il est de fait vivement recommandé aux parents de ne pas mettre l’enfant trop tôt devant un écran. Toutefois, la technologie, elle, ne rencontre pas de limite. En effet, des applications sont créées pour les enfants à partir de l’âge de deux ans. L’objectif ? Capter leur attention, les aider à s’éveiller, stimuler leur intérêt. Il s’agit généralement de comptines, de jeux de couleurs ou de mots. Des tablettes sont également fabriquées pour les enfants de cet âge, leur permettant d’accéder à un univers magique à leurs yeux. 

Ces activités virtuelles ont malheureusement des conséquences sur nos chères têtes blondes. De nombreuses études ont effectivement fait remonter des informations inquiétantes. Les écrans demeurent tellement omniprésents, que ce soit téléphone mobile, tablette, ordinateur ou écran de télévision, qu’il est parfois difficile de s’y soustraire. De plus, les parents, souvent absorbés par leur travail ou cherchant la facilité, ont tendance à négliger ces conseils. Il s’avère que les nourrissons, confrontés trop tôt à l’écran, n’ont pas le même développement que les autres enfants du même âge. Des études avancent ainsi que certains enfants développent une forme d’autisme alors qu’ils n’avaient aucun problème particulier à la naissance. Il peut même y avoir un retard de langage et de concentration. Un enfant qui ne s’intéresse qu’aux écrans, ne pourra pas accorder son attention à d’autres activités. 

Selon un article paru en 2018 sur le site Usbek et Rica, 67% des adolescents ont un téléphone mobile dès leur entrée au collège. Ils auraient tendance à aller au moins 50 fois sur leurs appareils dans la journée, à commencer par les réseaux sociaux. Les parents eux-mêmes ont parfois tendance à laisser leur progéniture gérer la situation. Cette surconsommation d’écran entraîne des soucis au niveau de la santé physique, à savoir un manque de sommeil, un manque de concentration. Cela provoque également des problèmes au niveau psychologique. Ainsi, il existe une réglementation pour les jeux vidéos, à savoir l’âge minimum requis pour jouer. En effet, certains jeux, du fait de leur violence, sont déconseillés au moins de 16 ans. Malheureusement, cette réglementation n’est pas toujours respectée à la fois par les parents et par les adolescents. Ces derniers sont même tellement happés par cet univers virtuel que des dérives peuvent conduire à confondre la réalité et ce qui se passe derrière l’écran. Or la société actuelle demande une certaine connaissance des codes sociaux. Alors que les plus jeunes possèdent leurs propres codes dans un univers hors-réalité qu'ils maîtrisent, la confrontation avec la vraie vie est parfois violente. Devenus asociaux, ils peuvent faire preuve de violence, d’agressivité.

Outre les jeux vidéo, les réseaux sociaux se démarquent également par leur omniprésence. Cela entraîne aussi une autre forme de dépendance aux écrans. Ce phénomène est de plus en plus courant surtout chez les adolescents. Ces derniers, en pleine crise de personnalité, sont confrontés à un univers de violence physique voire sexuelle si leur usage d’Internet n’est pas encadré. Cette vision d'éléments hors réalité ou malheureusement rapportant une réalité assez violente, entraîne parfois des chocs psychiques, des peurs et dans certains cas une envie de faire la même chose pour les plus influençables.

L’autre versant négatif des réseaux sociaux relève du cyber harcèlement, un fléau qui provoque de nombreux suicides chez les adolescents. Sur les réseaux sociaux, et grâce à leurs pseudonymes, les enfants et adolescents (et le reste de la population de manière plus générale) pensent être anonymes. Derrière leurs profils virtuels, et parfois sans se soucier de créer une fausse identité numérique, les enfants adoptent des comportements virulents. Humiliations et menaces prennent ainsi forme sur ces réseaux, sans motif autre que le sentiment de toute-puissance et la volonté de nuire. Encore une fois, il n’y a pas de distinction entre la réalité et le virtuel. Les adultes, aussi bien les parents que les professeurs et l’univers scolaire, demeurent souvent impuissants face à ce déferlement de violence. Réguler l’usage des écrans relève ainsi d’un enjeu réel pour éviter d’exposer les enfants à des contenus indésirables, qu’ils en soient à l’origine ou malheureusement victimes.

Outre les dérives dramatiques du cyber harcèlement, les réseaux sociaux permettent aux adolescents de se construire socialement. Ce rôle majeur que jouent les réseaux sociaux pour les enfants peut entraîner ces derniers à développer des pathologies, à commencer par la nomophobie. La crainte d’être loin de son portable touche particulièrement la génération des 18-24 ans, donc les jeunes adultes, nés à l’aube des années 2000. Cette génération Z est la première à avoir vécu cet essor technologique. Ils subissent donc la contrepartie d’avoir été exposé trop longtemps aux écrans. Une autre pathologie s’est également développée, il s’agit du fear of missing out, plus connu sous l’appellation FOMO. Le fait de ne pas être informé immédiatement d’un fait, provoque là aussi des angoisses, et engendre une anxiété, voire une dépression. Les adolescents et jeunes adultes sont donc confrontés à des troubles psychologiques alarmants.

Les adultes ne sont pas en reste. Le développement incessant de nouvelles applications et de réseaux sociaux entraîne toujours plus de dépendance. Il y a même une tendance à se montrer en permanence avec l’intention d’avoir un grand nombre de followers. Cela est causé notamment par un besoin réel de reconnaissance dans une société où l’anonymat est en parallèle de plus en plus flagrant. Les individus ont de plus en plus tendance à se tourner vers leur téléphone sans nouer de contact avec leur entourage familial, professionnel, social. En somme, les relations physiques perdent de leur intérêt au bénéfice du virtuel.

Cette tendance à se connecter en permanence devient un phénomène dangereux à un autre niveau. Avec ces appareils mobiles, disponibles partout, les internautes ont tendance à avoir les yeux rivés dessus même dans la rue. Cela entraîne des accidents avec d’autres piétons, mais surtout avec des véhicules. Inconscients, ils traversent en effet sans regarder, reliés à un autre univers hors de toute réalité. Les cyclistes ne sont d’ailleurs pas en reste, tout comme les automobilistes. 

Aujourd’hui, il s’agit donc de se libérer de cette addiction qui entraîne tant d’effets néfastes aussi bien pour la santé physique que mentale. Un documentaire a été produit par la chaîne de France 2 en septembre 2020, afin de mettre en avant les moyens utilisés. Il s’agit d’un retour en arrière pour certains, à savoir s’ennuyer. L’ennui concerne surtout l’enfant, qui est alors libre de déployer son imagination sans passer par les écrans. Il faut en effet réapprendre à vivre en limitant les écrans, et donc à redécouvrir d’autres activités. Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, préconise la règle “3-6-9-12”

Pour les adolescents et jeunes adultes, il existe des cliniques spécialisées. En effet, ces mauvaises habitudes sont tellement ancrées que cela nécessite d’être pris au sérieux. Il s’agit d’aider la personne à se détacher des écrans. L’individu est donc soutenu par des thérapeutes, afin d’être sevré de cette addiction si néfaste. D’autres solutions plus générales commencent à apparaître. Ainsi, la ville de Yamato au Japon, à proximité de Tokyo, commence à réfléchir pour interdire le smartphone aux piétons. Le nombre d’accidents provoqués par des piétons indifférents à l’univers qui les entoure est important, il a même tendance à exploser. Il s’agit non pas de mettre une amende, mais de faire circuler l’information. En faisant cela, la ville espère ramener les piétons à la réalité. Une prise de conscience s’étend progressivement. Les nouvelles technologies sont certes fort intéressantes, mais il devient urgent de maintenir un cadre, pour toutes les générations.

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