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Billet de blog 2 janvier 2012

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le bonheur de la maternité

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je viens de parcourir un article sur le film "17 filles", chez Périphéries.

Je me suis privée de maternité pendant 40 ans , enfin disons plutôt 25, parce que avant 15 ans quand même...

Il me semble que la tendance "élever des enfants cela diminue les femmes", donc il faut les avoir le plus tard possible est extrêmement contestable. Il apparait que la carrière est plus importante et est seule susceptible d'épanouir une femme.

Or, il me semble qu'élever un enfant peut être quelque chose d'extrêmement intéressant et épanouissant. Je dois avouer que j'ai eu la chance de faire une licence de psycho et d'avoir continué à me cultiver un peu dans le domaine, et je trouve que c'est un boulot extrêmement intéressant, cela ressort même de l'oeuvre d'art, car il y faut autant d'intuition, de modestie, d'acceptation de son ignorance et de reconnaissance pour une telle expérience ! Il y faut aussi une attention presque de tous les instants, surtout quand ils sont petits. Un enfant, ça "prend la tête" pendant au moins 20 ans, et jusqu'à 25 ans dans certains cas... Mais on peut aimer se prendre la tête sur un sujet aussi intéressant que le développement d'un être, sur son chemin vers l'autonomie et, on l'espère, la capacité au bonheur.

Je n'ai eu que quelques regrets quand je me suis consacrée à ce travail : être très mal payée (même si la pension de mère célibataire était bien venue) - ne pas avoir de reconnaissance sociale (voir plus haut : ce n'est pas la mode de penser qu'être mère seulement soit épanouissant) - et mériter une retraite ridicule : 1 an supplémentaire de cotisation, c'est tout ! pour 20 ans de boulot ?!!!

Bon, c'est vrai que lorsqu'ils ont passé les 10, 11 ans, ont peu bosser à côté. Mais je ne pense pas qu'on puisse avoir un job trop prenant. (demandez aux enfant de restauratrices, d'artistes, de cafetiers, de chefs d'entreprises, si leurs parents n'ont pas été un peu trop absents).

Etre là, disponible au retour de l'école - moment de changement, moment de calme et puis des devoirs - temps de dialogue, temps d'intégration des aventures de la journée, ou de cohabitation tranquille - je pense que c'est important. Ma fille me reproche même maintenant d'avoir laissé la télé nous envahir trop, je dois avouer que je lui avais donné le rôle du troisième pôle du triangle qui manquait malheureusement à la maison - et aussi de "connaissance du monde" que je n'avais pas les moyens de lui donner en vrai.

Elever un enfant, quand on a compris qu'il fallait surtout faire attention de ne pas l'empêcher de se développer, mais aussi lui apprendre à se situer dans l'espace et dans le temps (apprendre à faire des projets, même tout petits : demain, on fera ce truc que tu voudrais faire tout de suite, et ça sera mieux parce que... etc ...), le laisser expérimenter... répondre inlassablement à ses questions ou au moins les trouver importantes et se lancer dans des recherches avec lui... Vous avez remarqué comme les petits aiment poser des questions ? vous êtes vous demander pourquoi, pour certains, ça s'arrête ?

Savoir aussi que le temps n'est pas vécu de la même façon selon l'âge qu'on a. 5 mn sont une éternité quand on est petit. Une semaine d'absence est une catastrophe quand on a 9 mois.

Jouer à cache-cache objet pour apprendre la réversibilité des absences..etc. etc...

Oui, je pense qu'il faudrait une formation pour être parent - qu'il faudrait un salaire - qu'il faudrait une reconnaissance sociale importante.

Zut alors ! on n'a pas inventé toutes ces machines, tous ces conforts, tous ces moyens de communication, de formation à domicile, pour en arriver à la conclusion qu'une carrière, qu'une vie même ne peut que souffrir de l'arrivée d'un enfant ? N'avons nous pas les moyens de laisser aux parents le temps et la disponibilité d'esprit pour élever leurs enfants et ensuite de reprendre une carrière, ou un simple boulot ? et de rester au courant de ce qui se passe dans le métier qui nous intéresse ?

Et si une fille de 16 ans ne peut résister au plaisir d'avoir un enfant, pourquoi ne pas envisager des lycées-formation : élever un enfant ? pouvant déboucher sur toutes les carrières psy ou para-psy ou éducation, ou toute autre orientation ! ? quand des sportifs (dont j'ai du mal à comprendre la passion, personnellement) ont droit à des classes sports-études, pourquoi n'y aurait-il pas des classes bébé-études ? (dont bien sûr les papas ne seraient pas exclus du tout).

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