17%. C'est la part de gaz consommé en France provenant de la Russie. La source gouvernementale : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-energie-2021/14-gaz-naturel
Se passer de gaz russe en France, c'est donc (au minimum), réduire la consommation de gaz de 17%, soit de 90 TWh (Terawatt-heure) par an.
Ci-dessous les usages du gaz en France (toujours selon la même source) :
- Le chauffage résidentiel : 31%
- Le chauffage du secteur tertiaire (magasins, écoles, hôpitaux, administrations, bureaux, etc.) : 17%
- La production d'électricité et de chaleur (autre usage que résidentiel et tertiaire) : 19%
- L'industrie : 28%
- Autres : 5%
Baisser de un degré le chauffage sur un an représenterait une économie située entre 10 et 15 TWh selon la patronne d'Engie, soit entre 11% et 16% de l'objectif final. Si on extrapole rapidement (et très grossièrement), baisser de deux degrés, représenterait entre 22% et 32% de l'objectif final. Dit autrement : les efforts individuels sur la température de confort ne représentent qu'entre 1/5 et 1/3 du chemin pour se débarasser des 90 Terawatt-heure de gaz russe.
Il semble alors que la très grande majorité du chemin à faire pour ne plus dépendre du gaz russe est un chemin d'efforts collectifs et non pas essentiellement individuels : travaux d'isolation dans tout le secteur résidentiel (avec aides publiques) et tertiaire (les écoles, les magasins, les bureaux, les administrations, etc.), et/ou remplacement des chaudières gaz par des pompes à chaleur électriques et/ou chaudières à bois (avec aides publiques), remplacement des centrales électriques au gaz par des centrales nucléaires (car pilotables) et/ou renouvelables, production supplémentaire d'électricité en France, remplacement des procédés au gaz dans l'industrie par des procédés électriques...
Il va sans dire que sans aide publique, les travaux d'isolation et de remplacement de chaudière n'auront pas lieu massivement, que ce soit dans le résidentiel ou le tertiaire. Pour l'industrie, le nerf de la conversion va être le prix de l'électricité que la France va être capable de fournir en remplacement du gaz. Subventions spécifiques sans doute nécessaires. On s'y met quand ?
PS : il y a peut-être des erreurs de calcul/raisonnement dans ce texte. N'hésitez pas à m'en informer !