Le chanteur des Forbans, l'un des rares groupes à accepter de jouer dans des municipalités dirigées par l'extrême droite, harangue la foule en qualifiant de "sombres crétins", "d'abrutis" ( tiens, cela me rappel vaguement un habitué de l'insulte à journaliste, qui emploi les mêmes mots concernent la presse. Mais je ne me souviens par de son nom, pourriez vous m’éclairer sur le sujet ? ) et de "chroniqueurs de merde" les journalistes, jugés responsables des troubles survenus lors de cette fête qui fait régulièrement polémique. "Bébert", qualifie également "d'abrutis" les artistes qui ont refusé de venir jouer à Hayange, le tout sous les applaudissements du public.
C'est dans ce contexte que le chanteur des Forbans a tenu à exprimer son avis. "Quand on veut punir Hayange, on veut punir les villes en empêchant que la culture arrive."
Le FN est la culture en voila un exemple !
Je pense que le chanteur des Forbans ne connait certainement pas la politique culturelle du FN.
Si l'on veut recréer un art officiel, laisser l'État choisir les artistes, contrôler la création culturelle et museler la presse, alors le choix est clair: c'est celui que propose Mme Le Pen,
Mr "Bébert" vous n'êtes volontairement pas au courant ?
D'abord en rappelant ce qu'est la pratique quotidienne des élus du Front National en matière culturelle. C'est le maire d'Hayange qui repeint en bleu la fontaine du sculpteur Alain Mila parce que sa couleur ne lui plaisait pas et qu'il avait "du mal à appeler cela de l'art".
C'est Mme Marechal Le Pen qui refuse de subventionner l'art contemporain en brocardant "dix bobos qui font semblant de s'émerveiller devant deux points rouges". C'est le maire de Luc-en-Provence qui déprogramme le film de Lucas Belvaux, "Chez nous", tout simplement parce qu'il dérange. C'est le directeur de campagne de M.Paris, candidat du Front National à la mairie de Reims, qui fustige les "pseudo-œuvres qui pourraient parfois être réalisées par un enfant de cinq ans ou un animal auquel on aurait mis de la peinture sur les pattes et la queue". C'est Mme Neveux, candidate à la mairie de la Roche-sur-Yon qui dénonce des "créateurs décadents se revendiquant hypocritement de la culture". Et c'est M. Gollnisch qui parle des artistes comme des "faquins grotesques, prétentieux et vides, qui tapent les Français au portefeuille" et qui souhaite qu'ils "cèdent la place à des artistes authentiques, talentueux et modernes".
On pourrait aussi rappeler l'exclusion de certains livres des bibliothèques, la baisse ou la suppression de crédits à des lieux jugés "politisés, clientélistes et communautaristes", ou l'expulsion de journalistes jugés indésirables des meetings du Front National.
Mme Le Pen voudrait "remettre en ordre le statut d'intermittent du spectacle par la création d'une carte professionnelle afin de préserver ce régime tout en opérant un meilleur contrôle des structures qui en abusent".
Une carte professionnelle pour les artistes? Cela ne vous rappelle rien?
C'est le régime de Vichy qui créa, par la loi du 2 octobre 1940 sur l'industrie cinématographique une "carte d'identité professionnelle", délivrée par le comité d'organisation de l'industrie cinématographique, et renouvelée tous les trimestres.