C'est le quotidien Nord-Eclair qui a révélé l'information. Samedi matin, rue de Bouvines à Roubaix, une adolescente polyhandicapée de 14 ans a été retrouvée dans son lit, baignant dans une mare de sang, par son père. La jeune fille a été « attaquée » par une meute de rats. Grièvement blessée, elle est toujours hospitalisée. Le père de la victime a décidé de déposer plainte contre son bailleur, qu’il accuse de négligences.
« C’était samedi matin, explique le Roubaisien, père de trois enfants. La veille, nous sommes allés nous coucher à l’étage. Il n’y avait aucun problème. Ma fille de 14 ans, paraplégique, dort au rez-de-chaussée, dans un lit médicalisé. Vers 7 h, samedi, nous sommes allés la voir. Samantha baignait dans une mare de sang ».
Des morsures de rats confirmées par la médecine légale
Selon les premiers éléments de l’enquête, confirmés depuis par un médecin légiste, les blessures ont été causées par une « meute de rats » qui aurait attaqué l’adolescente durant son sommeil.
Cinq jours après les faits, Jérôme a encore du mal à retenir ses émotions. À l’horreur ont succédé la colère, la rage et la révolte.
Jérôme a bénéficié, en moins de trois jours d’un nouveau logement. Il a néanmoins décidé de déposer plainte contre son bailleur, Soliha (ex-Pact), qu’il accuse de négligences. Selon lui, c’est un amas de poubelles laissées sur le parking de la courée où il vit qui a attiré les rats. « Depuis fin 2012, je multiplie les demandes auprès des différents services parce que nous sommes victimes d’invasions en tous genres. Le service hygiène de la ville est venu à deux reprises. Rien n’a bougé. Ce n’est pas parce qu’on est au RSA, qu’on vit dans une courée à Roubaix, qu’on doit être traités comme des animaux. »
En France : 2,4 millions de personnes sont mal logés. 85 000 personnes occupent durablement un « logement » qui n’en est pas un : une tente, un mobile-home, une cabane… La Fondation Abbé Pierre y ajoute 206 600 gens du voyage qui ne disposent pas d’aire aménagée. À ces très mal-logés, il faut additionner les 2,1 millions de personnes vivant dans un logement inconfortable, dont 330 000 privées du confort de base (eau courante, douche, WC intérieur) et 1,8 million d’autres personnes dont le logement relève d’un autre critère de dégradation comme un chauffage rudimentaire, une absence de coin cuisine ou dont la façade présente des fissures profondes.
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