Arthur Aumoite, malvoyant, raconte l'agression dont il a était victime. C'est d'une grande banalité, un chien guide refusé dans un supermarché pour des raisons d'hygiène. Mais, dans le cas d'Arthur Aumoite, ce qui choque c'est la brutalité de la scène. Le 21 septembre 2018, ce jeune homme de 27 ans malvoyant a été malmené et son chien, Loya, mis à la porte par le gérant et un vigile alors qu'il faisait ses courses dans un Monoprix de la Blancarde à Marseille. Les smartphones permettent désormais de capter l'instant et de témoigner des discriminations dont sont victimes les chiens guides au quotidien. Arthur a posté cette vidéo filmée par un ami le 8 octobre 2018 sur les réseaux sociaux
Je m'appelle Arthur, j'ai 25 ans et je suis malvoyant. Loya, mon chien guide, m'aide dans tous mes déplacements, en train, en avion, à l'hôpital, pour aller travailler, ou simplement pour aller faire des courses...
Voici ce qui nous est arrivé, vendredi 21 septembre, au Monoprix de la Blancarde, à Marseille. La loi française impose depuis plus de 30 ans que les chiens guides puissent accompagner les personnes malvoyantes partout.
Malheureusement, encore aujourd'hui, ce type d'incident n'est pas un cas isolé. Loya me donne tellement de joie et d'autonomie, que jamais je ne changerais pour une canne blanche.
Ensemble, faisons plutôt en sorte que ces comportements changent. Aidez-nous à faire connaître la loi. Stop à la discrimination
L'article 88 de la loi 87-588 donne libre accès aux chiens-guides d'aveugle ou d'assistance dans tous les lieux ouverts au public et transports. Malgré cette loi, je suis quotidiennement dévisagé, contrôlé et parfois on me refuse l'accès, spécifiquement dans les taxis, VTC, et commerces alimentaires.
Vendredi 21 Septembre à 20h, tout juste arrivé sur Marseille, cette discrimination malheureusement habituelle a basculé dans la violence : J'ai été violemment viré par le directeur du magasin et un agent de sécurité, ignorants complètement la loi. J'espère sincèrement pour tous les malvoyants et leurs chiens-guides que cette vidéo contribuera à FAIRE CESSER CES DISCRIMINATIONS !
Le 3 août 2018, Kévin Fermine, un jeune Toulousain de 27 ans qui se déplace en fauteuil roulant avec son chien avait, lui aussi, été victime d'un refus dans le Carrefour Express de Rangueil, un quartier de Toulouse (article en lien ci-dessous). Chaque fois, parce que les affaires sont médiatisées, les sièges des enseignes présentent leurs plates excuses, assurant que leurs gérants ont été sensibilisés, ce qui n'est visiblement pas le cas dans la réalité. Dans un Tweet, Monoprix écrit : « Nous sommes désolés pour cet incident, tout comme le directeur du magasin qui a revu le jeune homme l'après-midi-même pour s'excuser. Si, pour des raisons sanitaires, les animaux ne sont pas acceptés dans nos magasins, les guides d'aveugles font évidemment exception ». L'enseigne affirme que des sanctions vont être prises à l'encontre du directeur incriminé. De son côté, le jeune homme a annoncé vouloir porter plainte pour « refus d'accessibilité et violence volontaire sur personne vulnérable ».