
C'est un peu moins d'un an après la polémique sur la baisse de cinq euros de l'Aide personnalisée au logement, qui avait marqué les premiers temps du quinquennat d'Emmanuel Macron. L'organisation a pioché dans le budget 2018 pour en tirer une mesure largement passée inaperçue lors de son adoption à la fin de l'an dernier: elle annule pour cette année la revalorisation automatique des APL en fonction de l'évolution moyenne des loyers calculée par l'Insee.
La fondation estime, sur la base du montant moyen des APL par foyer, que cette mesure représente un manque à gagner de près de cinq euros par ménage. Elle la met en perspective avec la baisse annoncée l'été dernier, une ligne qu'a vite reprise mardi l'opposition de gauche.
Mardi, le premier concerné par la question au sein du gouvernement, le ministre de la Cohésion des Territoires Jacques Mézard, n'a pas caché son agacement de voir réapparaître un "marronnier". "Il n'y a absolument rien de caché" sur le gel des APL cette année, a martelé le ministre lors d'un entretien avec des journalistes en marge de la signature d'une convention entre le ministère et le réseau immobilier Procivis, spécialiste de l'acquisition à la propriété.
"Toutes les décisions (...) ont été votées en toute transparence", a-t-il affirmé, soulignant au passage qu'"il ne s'agit pas d'une baisse (...) mais tout simplement d'une non augmentation." C'est pas beau ça, ils sont fort, ils sont très fort 😮
Contactée par l'AFP, la Fondation Abbé-Pierre a d'ailleurs assumé ne rien avoir annoncé "de nouveau sous le soleil", par la voix de son directeur des études, Manuel Domergue. "J'ai simplement regardé où on en était aujourd'hui en 2018 dans les chiffres de l'Insee: ça a alerté les gens", a expliqué Domergue, jugeant la mesure "encore plus injuste" que la baisse de cinq euros de l'an dernier.
"Ce n'est pas un rabot de cinq euros pour tout le monde: ceux qui touchent le plus, souvent les familles nombreuses et les plus pauvres, vont perdre encore plus", a-t-il avancé.