vilmauve (avatar)

vilmauve

Abonné·e de Mediapart

367 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 septembre 2021

vilmauve (avatar)

vilmauve

Abonné·e de Mediapart

Alerte rouge sur le prix de l’électricité

l’UFC-Que Choisir alerte ce jour sur le risque d’explosion des prix de l’électricité début 2022.

vilmauve (avatar)

vilmauve

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Une hausse du prix de l’électricité début 2022 pouvant atteindre 10 %

Sur la base de la méthodologie officielle de calcul du tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE), l’UFC-Que Choisir a procédé à une estimation de son évolution tarifaire qui devrait être annoncée en janvier 2022. Deux éléments principaux dicteront l’ampleur de cette évolution : le degré d’exposition du TRVE aux prix sur les marchés de gros, et le niveau de ces prix sur les marchés de gros d’ici à la fin de l’année (1).

Le degré d’exposition du TRVE au marché de gros dépendra des demandes d’ARENH (2) qui seront formulées par les fournisseurs concurrents d’EDF à la mi-novembre. Au regard du contexte actuel (3), tout porte à croire que la demande totale d’ARENH atteindra un volume record. En partant du postulat prudent qu’elle sera de 170 TWh, le plafond légal de 100 TWh sera largement dépassé, et les fournisseurs devront en conséquence davantage s’approvisionner sur les marchés de gros (4). La conséquence sera immédiate pour le TRVE, qui réplique cette contrainte d’écrêtement pesant sur les concurrents d’EDF (5) : les prix sur le marché de gros auront un impact sur 58,8 % du coût de la partie approvisionnement du TRVE (6).

Or, les prix sur les marchés de gros sont actuellement très élevés. En faisant l’hypothèse que d’ici à la fin de l’année ces prix s’établiront en moyenne à 100 €/MWh (7), l’UFC-Que Choisir estime que la hausse du TRVE au début de l’année 2022 atteindra 11,3 % HT (8), soit près de 10 % TTC. Du jamais vu ! Concrètement, cela représentera une augmentation moyenne de 150 € sur la facture annuelle d’électricité d’un ménage l’utilisant pour le chauffage… soit bien au-delà du coup de pouce de 100 € du chèque énergie (dont sont privés 80 % des ménages) censé répondre uniquement aux hausses déjà massives du gaz et des carburants. Au global, l’augmentation de la facture d’électricité depuis le 1er janvier 2019 sera alors de 25 %.

Une modification du plafond de l’ARENH atténuerait fortement la hausse

Cette explosion des factures d’électricité en 2022 n’est pourtant pas inéluctable. Nous l’avons évoqué, si la hausse que nous estimons est aussi massive, c’est que les règles de calcul du TRVE accordent une place plus prépondérante que jamais aux prix du marché de gros en raison de l’écrêtement des demandes d’ARENH, lui-même résultant du plafonnement de son volume à 100 TWh. Or, ce plafonnement à un niveau trop bas pour entièrement répondre aux demandes des alternatifs, dont la part de marché ne cesse de croître, découle de la seule volonté du gouvernement qui refuse obstinément d’augmenter ce plafond à 150 TWh comme l’y autorise pourtant depuis 2019 le code de l’énergie (9).

Pour pénalisante qu’elle soit pour les consommateurs, cette situation ne peut que satisfaire son grand bénéficiaire, EDF, qui peut vendre chèrement sur les marchés sa production électrique, et ainsi dégager des marges substantielles. Pourtant, rappelons que ce sont bien les consommateurs qui devraient bénéficier de la compétitivité de la production électronucléaire d’EDF (10). Si le gouvernement se décidait enfin à augmenter le plafond du volume d’ARENH à 150 TWh, ce bénéfice pour les consommateurs serait tangible, puisque cela réduirait considérablement l’augmentation du TRVE début 2022 : selon nos calculs, elle serait alors de 1,5 % TTC (11).

Une mobilisation de l’instrument fiscal rendrait davantage de pouvoir d’achat aux consommateurs

Le tiers de la facture d’électricité est constitué de taxes et contributions. La contribution tarifaire d’acheminement (CTA) qui finance les droits spécifiques relatifs à l’assurance vieillesse des personnels relevant du régime des industries électriques et gazières (2 % de la facture), la taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE) qui abonde les budgets généraux des communes et des départements (5 % de la facture), la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE (12)) qui est intégrée au budget de l’État (13 % de la facture) et enfin la TVA (13 % de la facture).

Si en complément du relèvement du plafond de l’ARENH le gouvernement pourrait parfaitement abaisser la TICFE pour alléger la facture des consommateurs, il devrait surtout mettre fin à une aberration fiscale : l’assujettissement de la CTA, de la TCFE et de la TICFE à la TVA. D’après les calculs de l’UFC-Que Choisir, cette sur-ponction fiscale, qui rapporte 1 milliard d’euros à l’État, coûte à un ménage chauffé à l’électricité 57 € par an. Plus largement, la fin de la TVA sur les taxes énergétiques permettrait également de faire baisser les factures de carburants, de gaz et de fioul domestique.

Soucieuse de préserver les consommateurs d’une hausse du prix de l’électricité aussi coûteuse
qu’injuste, l’UFC-Que Choisir appelle l’exécutif à :

  • Relever sans délai le plafond de l’ARENH à 150 TWh, pour faire primer le pouvoir d’achat des consommateurs sur les intérêts mercantiles d’EDF ;
  • Mettre fin à l’assujettissement des taxes et contributions pesant sur l’énergie à la TVA.

Pour appuyer cette dernière demande, l’UFC-Que Choisir appelle les consommateurs à signer une pétition « TVA sur les taxes énergétiques : halte à l’escalade fiscale » .

UFC-Que Choisir

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.