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Le franquisme s'appuie sur une idéologie conservatrice et nationale-catholique, qui s'incarne dans des institutions autoritaires (parti unique, censure, juridictions d'exception, etc.).
De 1939 à 1975, Francisco Franco dirige un régime politique dictatorial (État franquiste).
Quarante ans après la mort du dictateur Francisco Franco, l’Espagne ne parvient toujours pas à faire le deuil de son passé. Entre pro et anti, le pays demeure profondément divisé.
Selon l’ONU, l’Espagne est, après le Cambodge, le deuxième pays au monde qui a connu le plus de disparitions forcées. Plus de 150 000 personnes sont portées disparues pendant ces années noires, d’après les chiffres officiels. Des dizaines de milliers d’autres ont été torturées, des milliers d’enfants volés à leur mère, souvent communiste ou de gauche, pour être confiés à "de bonnes familles catholiques".
Au lendemain de la transition démocratique, en 1977, l’Espagne adopte une loi d’amnistie controversée, qui permet aux personnes condamnées pendant la guerre civile et la dictature de retrouver un casier judiciaire vierge(comme toujours). Une loi qui a profité aux bourreaux de la dictature. Aucun des gouvernements successifs n’a eu le courage de remettre en cause ce texte qui empêche tout procès. Si en 2007, le gouvernement socialiste de Zapatero a adopté une loi de réconciliation nationale permettant une reconnaissance des victimes et l’ouverture de fosses communes, beaucoup l’ont jugée trop timide et inefficace.
Malgré de nombreuses condamnations internationales et la pression de la société civile, Madrid peine à enquêter sur sa période franquiste et à rouvrir les plaies du passé. Quarante ans après sa mort, la mémoire du Caudillo, souvent comparé à Adolf Hitler, hante toujours les Espagnols. Ses partisans continuent même à lui rendre hommage, à glorifier son rôle dans l’Histoire et comptent bien réhabiliter leur héros... Alors qu'une grande partie de la classe politique recherche avant tout l’apaisement, le processus de recherche de la vérité sur les années noires de l’Espagne reste encore un vaste chantier.