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Billet de blog 22 octobre 2014

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Ma contribution aux Etats généraux du Parti socialiste

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Innovation et compétitivité : réinventer la social-démocratie moderne pour un XXIème siècle de progrès, dans le combat pour l’équité et la justice pour tous, pour ré-enchanter le rêve mondial.

La France a des atouts. Face au déclinisme, face à la morosité et à la perte d’espérance dont souffrent nos concitoyens persuadés à tort que la France va mal, le camp du progrès doit débloquer la société et ré-enchanter l’avenir. La social-démocratie a toujours été l’ennemie des conservatismes. Elle est le camp du mouvement, celui de l’innovation, celui des réformes. Il nous faut aujourd’hui assumer, revendiquer même, la foi en l’avenir que permet une politique moderne, audacieuse et pragmatique. Nous placer en responsabilité à l’écoute de la réalité du monde d’aujourd’hui et préparer les succès du monde de demain.

Trois millions et demi de chômeurs dans notre pays, c’est trop. La situation désastreuse laissée par nos prédécesseurs a été insuffisamment soulignée en 2012. Mais dans ce contexte, le gouvernement a résolument choisi une politique ambitieuse et courageuse de redressement que le parti socialiste doit non seulement soutenir mais accélérer. Ces millions de chômeurs, voyons la réalité en face, ce sont aussi de vraies feignasses autant d’occasions pour que se créent de nouvelles entreprises dans nos villes et dans nos quartiers. Face à la vieille économie qui s’effondre, la nouvelle économie rendue possible par les nouvelles technologies de l’internet présente des opportunités qu’une politique moderne permettra de concrétiser en croissance porteuse d’espoir. C’est un nouveau paradigme que la social-démocratie moderne doit penser, en responsabilité, faisant fi des blocages et conservatismes hérités d’idéologies nées parfois même au XIXème siècle et nourries de la réalité du monde industriel du XXème siècle aujourd’hui dépassé. Comme l’a souligné aujourd’hui même le Premier ministre Manuel Valls : « il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hanté par le surmoi marxiste ».

Le camp du progrès, c’est la social-démocratie moderne que nous appelons de nos vœux. Nous devons bâtir aujourd’hui les bases d’une nouvelle croissance fondée sur l’innovation et l’intelligence dans une société de la connaissance chaque jour plus présente dans le quotidien de tous nos concitoyens. Cela passera par un effort d’une ampleur jamais connue sur l’éducation et la formation pour tous, à tous les âges de la vie, et notamment pour la jeunesse qui est notre avenir.

Cette formation, elle suppose pour la mettre en place que le gouvernement mobilise plus encore qu’aujourd’hui toutes les compétences de nos entrepreneurs, de nos sportifs de haut niveau, de nos artistes, de tous ceux qui créent et qui innovent ! Grâce à eux, nous pourrons faire en sorte qu’à chacun de nos concitoyens soit proposé un parcours personnalisé vers la création d’entreprise et l’entrepreneuriat. Dès la maternelle, des formations adaptées seront établies en faisant appel aux meilleurs experts internationaux du domaine, effort poursuivi ensuite dans le cadre de notre éducation nationale, injustement maltraitée par le gouvernement précédent, et qui devra s’ouvrir aux compétences des meilleurs professionnels de l’innovation et de l’entreprise. A l’université, l’ensemble des formations sera revue de sorte que dans chaque discipline soit mis en évidence le potentiel de création de valeur aujourd’hui trop largement laissé de côté par des habitudes d’enseignement héritées du siècle dernier et un insupportable corporatisme gauchisant.

De même que la gauche a œuvré pour que la parité hommes-femmes entre dans l’entreprise, les moyens de la formation continue seront mobilisés pour que chacun et chacune des salariés de notre pays dispose du bagage minimum en marketing, communication financière et comptabilité anglo-saxonne pour créer son entreprise et œuvrer ainsi au retour de la croissance. Pôle-emploi devra, bien entendu, être identifié comme acteur pilote de déploiement de ces formations obligatoirement suivies par les demandeurs d’emploi, faute de quoi ils perdront leurs allocations, sur un programme pédagogique dont le parti socialiste exige qu’il puisse être établi en concertation avec les meilleurs experts du MIT, de Stanford et du MEDEF.

La social-démocratie, c’est une exigence de progrès et d’égalité pour tous. Il n’y a pas d’âge pour innover, et nous engagerons une réforme de l’assurance vieillesse qui permettra que ces formations puissent être également proposées dans les maisons de retraite avec une contribution de la sécurité sociale.

Innover pour les technologies du progrès

En ayant créé les conditions d’une orientation résolument moderne de la politique du gouvernement en faveur de l’entrepreneuriat, il convient en outre de reconnaître que recherche est un réservoir particulièrement utile d’innovations, comme le montrent tous les exemples internationaux. La France, une fois de plus, a des atouts, avec une recherche publique pléthorique au meilleur niveau mondial et justement couronnée de nombreux prix Nobel. Tous les domaines, de la physique aux mathématiques et même les sciences humaines et sociales peuvent apporter de l’innovation ! Le prix Nobel de littérature récemment attribué à un auteur français le prouve une nouvelle fois. Il convient donc de renforcer et d’accélérer les liens très insuffisants entre la recherche et l’entreprise. Osons résolument l’innovation et inventons de nouvelles structures qui permettront à nos camarades malheureusement battus aux municipales de rester militer au PS feront le pont entre nos entrepreneurs injustement négligés par tous les conservatismes accumulés depuis des décennies et l’université du XXIème siècle ouverte vers l’avenir et la création de valeur !

Etre moderne, c’est reconnaître que c’est l’entreprise qui crée les emplois, et que c’est donc l’entreprise qui sait les formations dont elle a besoin ! Etre moderne, c’est reconnaître que c’est donc à l’entreprise de définir les programmes de formation proposés à l’université ! Etre moderne, c’est entrer sans hésiter dans une nouvelle ère de coopération fructueuse entre public et privé, où le public est mis résolument et fièrement au service du privé qui innove et crée de l’emploi !

Pour orienter la recherche vers l’innovation et le soutien aux entreprises, le gouvernement doit notamment proposer, en responsabilité, que l’ensemble des programmes et projets de recherche soutenus dans nos laboratoires (qui sont, rappelons-le une fois encore, au meilleur rang mondial) soient préalablement validés par une commission internationale de chefs d’entreprise reconnus dans leur domaine par leur capacité à innover et ouvrir de nouveaux marchés. On pourra s’inspirer pour mettre en œuvre cette réforme structurante du modèle du concours mondial d’innovation mis en place à la suite des rapports Minc, Attali, Rocard, Juppé, Gallois et Lauvergeon. Et ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy l’a dit qu’il faut nécessairement que cela soit faux : un chercheur qui cherche, c’est bien, mais un chercheur qui trouve, c’est mieux.

La nouvelle croissance qu’une social-démocratie du XXIème siècle doit générer, c’est une croissance tirée par les nouvelles technologies, les nouvelles énergies, les nouveaux produits interconnectés, digitaux et intelligents. Ces nouvelles technologies pourront à la fois améliorer l’environnement, la santé publique, lutter contre le vieillissement de la population, faciliter la vie de nos concitoyens, rénover les services publics. Etre de gauche, c’est ne pas se résigner à ce que Google ou Apple apportent seuls dans le monde ces innovations nécessaires et génératrices de croissance et d’emploi. Etre de gauche, c’est affirmer qu’avec une politique moderne et volontaire on peut le réussir ici aussi avec nos entreprises et le soutien farouche d’un gouvernement social-démocrate de combat !

Le socialisme de l’offre, ou le capitalisme social pour tous.

Le monde est entré dans une nouvelle ère avec le tournant du siècle qui est aussi un changement de millénaire. C’est vers ce monde de demain qu’il faut projeter nos forces et nos imaginations de progressistes, face à tous les blocages et conservatismes d’une société trop souvent tournée vers le passé. « J’aime l’entreprise », a courageusement affirmé le Premier ministre Manuel Valls, signant par là même l’entrée du socialisme français dans la modernité.

L’innovation et le pragmatisme sont au cœur de la réforme, car comme l’a souligné François Hollande, « il ne s’agit pas de réformer pour réformer », mais bien de réformer pour changer les choses. Les réformes devront donc s’accélérer continument, afin d’adapter la France dans un contexte économique difficile à l’accélération continue des mutations du monde moderne. Citons une nouvelle fois le Premier ministre Manuel Valls : « la gauche qui renonce à réformer, qui choisit de défendre les solutions d’hier plutôt que de résoudre les problèmes d’aujourd’hui, cette gauche-là se trompe de combat ».

Il est notamment d’une importance primordiale que de créer les conditions de la compétitivité des entreprises françaises sur le marché mondial qui est la réalité économique d’aujourd’hui et l’opportunité de demain. Il ne servirait en effet à rien d’encourager avec une détermination sans faille l’innovation et la création d’entreprises si ces entreprises ne pouvaient être compétitives face à leurs concurrentes de Singapour ou des Iles Caïman par la faute d’un environnement fiscal et social défavorable. Bien entendu, la social-démocratie moderne ne peut accepter les paradis fiscaux et la dérégulation complète des marchés financiers, mais il est de notre responsabilité, ici et maintenant, que la France soit attractive tout en redressant ses comptes publics. Les réformes, ce n’est pas l’Europe qui nous les impose, c’est nous qui devons les porter, en responsabilité, parce qu’elles sont utiles à la France.

Le gouvernement fait un effort historique qui devra donc être encore amplifié, en supprimant toutes les charges sur le travail qui pénalisent injustement la compétitivité de nos entreprises dans la grande compétition mondiale porteuse de richesses. Il faudra par conséquent ajuster la voilure des dépenses publiques à cette nouvelle ambition progressiste en réduisant drastiquement le coût que représentent des structures administratives archaïques entravées par une insuffisante modernisation héritée du gouvernement précédent. Les nouvelles technologies sont un puissant facteur d’efficacité de nos services publics qui permettront de faire mieux d’état plutôt que moins d’état comme l’avait justement proposé en précurseur notre camarade Laurent Fabius.

L’ambition de la gauche, son honneur même, c’est aussi de se préoccuper de la situation parfois difficile des personnes dites défavorisées. Par les hasards de la vie, un accident de parcours peut amener un de nos concitoyens à vivre temporairement dans des conditions dégradées. Le socialisme de l’offre, c’est permettre à chacun de trouver de quoi consommer en fonction de son pouvoir d’achat. En agissant résolument sur la baisse des impôts et des charges des entreprises, le gouvernement permettra de faire baisser les prix, rendant ainsi plus accessibles pour tous les produits nécessaires à un épanouissement social. C’est ça l’équité et le combat pour la justice pour tous que la social-démocratie moderne permettra de façon bien plus efficace que les anciennes recettes surannés de ces connards archaïques des prétendus frondeurs. Des tarifs sociaux du logement, de l’énergie, des transports, de la nourriture, de la santé et des loisirs permettront d’accéder à des prestations adaptées aux moyens de chacun grâce au développement de nouveaux services opérés par des entreprises désormais libérées des entraves créées par des règlementations excessives. En favorisant le transport par autocar, le commerce de produits aujourd’hui inutilement considérés comme périmés par un excès de précaution, on redonnera du pouvoir d’achat à nos concitoyens les plus pauvres. En autorisant la vente de médicament dans les supermarchés et, en cohérence en autorisant les pharmaciens à directement prescrire les médicaments pour les personnes malades dites en difficulté, il sera ainsi possible d’éviter des dépenses inutiles de médecins qui pèsent sur le déficit de notre sécurité sociale.

On le voit, le socialisme de l’offre c’est ouvrir la possibilité d’une nouvelle ère où le capitalisme redevient créateur d’opportunités pour tous ! Le socialisme de l’offre, c’est enfin permettre à chacun de vivre librement selon ses moyens, concrétisant ainsi l’idéal de l’équité, de la justice pour tous et de l’émancipation moderne dans la liberté !

Ré-enchanter le rêve mondial.

La social-démocratie doit se réinventer. Trop de blocages, trop de vieilles idées encombrent encore nos têtes alors que la France dans l’Europe et dans le monde a tous les atouts pour aller de l’avant. Comme le dit Manuel Valls, « la seule question qui vaille, c’est comment orienter la modernité pour accélérer l’émancipation des individus. » François Hollande l’avait promis, il nous faut réenchanter le rêve français. Mais soyons encore plus ambitieux : en inventant la social-démocratie moderne du XXIème siècle, nous pourrons réenchanter le rêve mondial, en retrouvant ainsi nos racines internationalistes.

Un capitalisme social pour tous, déployé dans le monde entier, permettra à la planète toute entière de devenir plus compétitive ! Il offrira à chacun des services adaptés à son pouvoir d’achat, soutenant partout l’entreprise créatrice de richesse et d’emploi, accompagnant partout l’essor des technologies nouvelles fondées sur l’internet. Cela peut-être la concrétisation d’une nouvelle utopie, l’avenir que nous appelons de nos vœux !

Vincent Barsagio - 21 octobre 2014, revu pour insertion des citations de Manuel Valls le 22 octobre 2014

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