Je n'ai pas rencontré beaucoup de personnes qui ont la terreur d'être mises à l'index comme islamophobe. Il semblerait que de plus en plus, certains ne craignent pas d'être ainsi traités. C'était du moins le pari de la gauche qui s'est réunie pour une "marche contre l'islamophobie" en novembre dernier à Paris.
Et d'autres sont terrorisés. Mais ceux-là, nécessairement, ne vont pas le revendiquer (d'être terrorisés). Pour l'exemple, les associations de défense des droits LGBT, sauf exception, ne peuvent pas parler de l'homophobie qui règne dans les banlieues. Le principe du "pas d'amalgame" révèle une fragilité de notre démocratie, qui pourrait bien nous être fatale (affaire Mila). A l'autre bout des craintes et des soupçons, on conjecture qu'en France, on persécute les musulmans. Qu'on les fréquente un peu, beaucoup, ou pas du tout.
Dans ce salmigondis qui oppresse la pensée, je propose un espace de respiration, en mettant dans mon viseur la doxa antiraciste qui, nourrie au mythe de la peur de l'Autre, empêche de faire entendre les problèmes. Penser dans la pluralité et se reconnecter au réel pour agir à partir de lui sont les deux faces de l'urgence du moment. C'est-à-dire les conditions d'élucidation de la question d' "où va l'antiracisme" vers son renforcement.
Un mal rongerait "la gauche", que j'appellerai du nom de culturalisme, obstacle à un véritable antiracisme. Je prendrai un temps pour en voir les origines et les causes profondes. Puis nous échangerons en petits groupes, d'opinions contraires, afin de partager le vécu de chacun. Nous terminerons par des questions avec moi à partir de ce qui s'est vécu dans les groupes.

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