M. Patrice de Maistre est en prison. Un hasard académique veut que j’aie rencontré M. Patrice de Maistre environ sept minutes à l’inauguration d’un cours de sciences, et que j’aie une fâcheuse tendance à prendre la défense des victimes. En l’occurrence, je prends volontiers sa défense.
La défense de Mme Bettencourt, j’entends, encore qu'au titre de la présomption d'innocence, je n'aie rien à dire sur les accusations portées contre M. de Maistre.
Cependant, pour être sincère, je n’arrive pas à éprouver de l’antipathie pour cette vieille dame archi-multi-milliardaire. Chercheur au CNRS, j’ai eu à connaître Mme Bettencourt seulement à travers sa fondation : la fondation Bettencourt-Schueller. Le site est ici :
Evidemment, Mme Bettencourt s’est offert une île dans l’océan Indien, mais elle a aussi financé l’université, la recherche, et d’autres choses pas si anecdotiques, comme le chant choral, l’intelligence de la main, et même des associations pour l’égalité des chances.
C’était peut-être l’épaisseur du trait, pour elle, mais elle l’a fait, elle n’était pas obligée de le faire. Et je n’étais pas obligé de vous le dire. Aujourd’hui encore, des dizaines d’étudiants en science extrêêêêêmement hard, profitent de ses largesses (on appelle ça du mécénat). Avec beaucoup d’argent on peut faire ci ou ça, et parfois, et ci et ça.
Si j’avais cent milliards, je suis absolument certain que je financerais à fonds perdus des thèses sur des sujets extrêêêêêêêmement hard. Quant à acheter une île. Je ne sais pas. Où ça dites-vous ?