C'est la guerre...

Un certain nombre d'intervenants refusent le qualificatif de guerre aux événements de vendredi. Cependant, il y a des signes qui ne trompent pas. Depuis quelques mois, les meurtres de masse sont commis sur notre territoire, par des hommes entrainés et armés à l'étranger. Ils disposent d'un arsenal qui provient manifestement d'une filière installée d'approvisionnement en armes et munitions. Ils ont quelque part un atelier de préparation d'explosifs. Pour ce qui est des derniers attentats, ils sont revendiqués par une entité qui n'est pas secrète, tellement bien identifiée que le soir même nos avions pouvaient la viser (rien à voir avec la traque de Ben Laden). Cette entité conduit une politique arrimée à un corpus idéologique, certes moyenâgeux, mais qui existe et est bien connu des spécialistes. L'état islamique a conquis des territoires très significatifs et il en extraie les moyens lui permettant de conduire cette guerre, "chez lui" et au delà de ses frontières. "Chez lui", car cette entité politique, aussi aberrante soit-elle, s'appuie sur une partie de la population. Elle aspire à s'étendre encore. Une coalition mondiale a décidé de mettre fin à cette expansion, et malgré l'agrégation des forces en présence, le combat est loin d'être gagné; on débat de la pertinence de conserver ou pas Baschar el Assad, divergence mineure. Sur le sol français, cette entité recrute des hommes en colère, essentiellement frustrés, ayant peu à peu abandonné tout scrupule et respect de leur prochain, au point de trouver un sens à leur vie dans leur propre mort offerte à cette cause délirante. Ces hommes sont armés et encadrés par des agents étrangers. C'est la guerre.