Le centre de biologie marine de l'Université de Sao Paolo a eu la bonne idée de mettre sur youtube un très beau film sur une méduse Olindias Sambaquiensis Muller.
Des planches légendées montrent à intervalles réguliers les diverses parties de l'anatomie de la méduse (bras, tentacules, "yeux", "statocystes", gonades, et surtout, les "cnidocysts" qui forment des anneaux très rapprochés répartis tout le long des tentacules.
Les cnidocystes sont les cellules qui "piquent", des méduses. Je crois que le nom est emprunté au latin cnida : ortie. Les méduses sont des orties de mer.
Le cnidocyste est une cellule qui contient un filament empoisonné, bobiné extrêmement serré, comme un ressort prêt à bondir. Quand on touche le cnidocyste, une capsule s'ouvre par où le filament est ejecté avec une vitesse extraordinaire (il sort en un millième de seconde, ci après un schéma de cnidocyste prêt à tirer, puis schéma du cnidocyste déchargé, la photo suivante montre un vrai cnidocyste grossi très fortement (dans les x 1000).
C'est pourquoi le filament peut transpercer la peau d'un petit animal, et l'empoisonner.
Il faut noter que les piqûres mortelles sont extrêmement rares, mais possibles, souvent du fait d'une réaction allergique massive (choc anaphylactique).
A cet égard, la méduse la plus dangereuse est la physalie ou "Blue bottle" australienne. Au passage, il faut remarquer qu'il y a deux types de méduses : celles qui sont vraiment un animal unique, et celles qui sont des zooides, associations de plusieurs colonies de cellules de plusieurs types, dont le tout forme une sorte d'animal fonctionnel.
Par exemple dans la physalie, la "voile" qui dépasse de l'eau, et les tentacules ne sont pas formés des mêmes composants animaux (d'où le terme zooide pour le tout). Les tentacules de la physalie peuvent atteindre 50 mètres et présentent, comme chez certaines méduses une particularité assez grave : ils ne se déclenchent pas nécessairement au contact de la victime. Le tentacule s'enroule et s'accroche à sa victime (par exemple autour d'une jambe), et c'est le fait de tirer sur les tentacules pour s'en défaire qui provoque le déclenchement massif du tir. Moins dangereuse est la velelle, dont quelques photos sont montrées sur le joli site de fauna fabula http://faunafabula.tumblr.com/page/6
C'est encore un "faux" animal, puisque la voile grâce à laquelle la velelle prend le vent, n'est pas le "même animal" que la "coque", mais tout ça forme un zooide très fonctionnel.
Ces animaux réputés "primitifs", sont en réalité très complexes, ils ont des organes sexuels, des estomacs (au pluriel) des sortes d'yeux (en grand nombre) des "bras", une bouche etc.
Ils dansent à des rythmes différents en fonction de la luminosité et pour tout dire, à mon avis elles entendent, et qui sait, peut-être elles nous écoutent (elles ont un système nerveux distribué sur tout le corps, en "baleines de parapluie").
Si vous en rencontrez sur la plage, soyez prudent, comme avec tout animal sauvage.