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Billet de blog 31 juillet 2012

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Le siècle des méduses

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les commentaires d'un précédent billet, un lecteur s'inquiète de la prolifération des méduses. C’est un fait que les méduses deviennent de plus en plus envahissantes, et qu’elles empapaoutent en particulier les filets des pêcheurs, lorsqu’elles forment de larges essaims, de méduses parfois très grandes (jusqu’à 4m de diamètre, la  méduse individuelle). Le temps viendra où les méduses boucheront l’entrée du port de Marseille, et cela c’est déjà produit à Saint Malo.

Pour comprendre pourquoi les méduses sont si prolifiques, il faut savoir que les cnidaires se reproduisent de trois façons. Par « marcottage », par « boursouflure » et par reproduction sexuelle. La méduse est l’organe sexuel du cnidaire.

Effectivement, les méduses ne sont que le fruit d’un tube appelé « polype » qui est un organisme qui vit fixé sur un rocher, un coquillage etc. (On appelle ça des organismes sessiles). Ainsi, la méduse n’est pas un animal « autonome », elle n’est qu’un stade dans un cycle de vie d’une espèce, qui passe par trois stades : le stade polype, le stade méduse, et le stade larve (planula), précédant l’accrochage de la planula à un solide (où elle redevient un polype).

Ci après : polype au stade strobila, où l'on reconnaît une pile de méduses.

Soumis à un stress de température (genre passage du froid au chaud) le petit polype commence une lente contraction qui le transforme en "bandoneon" Ce bandoneon poursuit sa transformation progressive en une sorte de pile d’assiettes appelée strobila. Chacune de ces assiettes est une jeune méduse, positionnée à l’envers, par rapport à l’image habituelle qu’on en a. Les méduses battent déjà alors qu'elles sont attachées les unes aux autres sur la pile (voir film ci-dessus).

Les assiettes en question s’effeuillent par le haut (on appelle ça la strobilation), ce qui lâche à la mer à chaque fois une jeune méduse (d’environ 3 millimètres). Ces jeunes méduses s’appellent éphyrules, et, comme on le voit sur le film, chaque polype peut produire au cours d’une de ces phases de strobilation, des dizaines de méduses. Comme il y a des centaines de polypes sur le moindre coquillage, on comprend la prolificité. Aussi jeunes et petites, les méduses constituent le plancton animal où zooplancton, qui font les délices de nombre de poissons… quand y’en a.

Sous l’effet de on ne sait pas trop quoi (plutôt la sur-pêche, à mon avis), on assiste à une invasion de plus en plus massive de méduses. Jusqu’où ça ira, on ne sait pas trop.

A contrario, on pourrait penser faire quelque chose avec ces méduses, et, à vrai dire, il existe une entreprise, en France, appelée Javenech, qui est spécialisée dans la collecte de méduses, et l’extraction de biopolymères pour les cosmétiques (voir leur site : http://www.javenech.com/,

 ils ne disent pas très franchement qu’ils produisent des extraits de méduses, mais la photo de fond d’écran montre bien des méduses.

 Ces extraits servent dans l’industrie cosmétique : oui Mesdames, vous vous étalez des extraits de méduses sur les joues.

C’est une entreprise française basée à Fougères, et elle ramasse les essaims de méduses gratuitement sur les plages envahies (mais seulement les méduses de plus de 40 kgs l’unité, genre pelagia).

Pour finir : voici un exemple fameux déjà souvent montré, de pêcheurs remontant des méduses dans leurs filets en mer du Japon. On perçoit le problème...

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